Le Fils du diable/Tome II/IV/7. Cent vingt francs

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Legrand et Crouzet (Tome IIp. 247-256).
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Quatrième partie

CHAPITRE VII.

CENT VINGT FRANCS.

Ces promesses tenaient de la féerie : le pauvre Jean Regnault, tout simple qu’il était, hésitait à y croire ; mais Polyte parlait avec tant de chaleur ; son enthousiasme était si vrai ; il semblait si profondément convaincu !

Jean restait devant lui, bouche béante, l’interrogeant du regard et n’osant parler, de peur de retarder l’explication espérée.

— Ah ! nous y sommes ! disait Polyte, qui ne se possédait pas de joie, — on a eu de la peine à y venir ; mais on y est ! Va me chercher tes cent vingt francs, mon fils, et je te garantis qu’avant minuit nous avons un billet de mille !

— Comment feras-tu ? demanda enfin Jean.

— Ce n’est pas moi qui ferai, c’est toi… Je te donnerai seulement la poudre de perlimpinpin, et la manière de s’en servir.

— Est-ce que tu plaisanterais ? demanda Jean tristement et avec un accent de reproche.

— Non pas ! s’écria Polyte, ma parole sacrée !… J’ai trouvé le moyen… et le moyen est bon.

— Mais enfin ?…

Le lion du Temple se campa en face du joueur d’orgue, et mit ses deux mains sur la poignée de sa canne.

— Tu n’aurais jamais songé à cela, toi ? petit Jean, dit-il d’un air de triomphe ; — et pourtant c’est simple comme bonjour !… le trente et quarante n’est pas fait pour les chiens !

— Le trente et quarante !… répéta Jean, chez qui ces deux nombres accouplés n’éveillaient aucune espèce d’idée.

— Tu as appris le mot tout de suite, mon petit, poursuivit Polyte ; c’est déjà bon signe… Le trente et quarante est un jeu de cartes qu’on appelle comme ça, parce que… Enfin, n’importe !… C’est toujours un jeu qui n’est pas usité parmi les personnes du commun… C’est facile et ça va vite… Avec cent francs seulement tu auras ton affaire dans une demi-heure.

Le joueur d’orgue l’avait écouté jusqu’au bout. Il attendit deux ou trois secondes encore, puis il baissa la tête.

— Et c’est là ton idée ? murmura-t-il avec découragement.

— Un peu, mon fils.

— Tu n’as pas d’autre espoir que celui-là ?

— Comme c’est bête, s’écria Polyte, les gens qui n’ont pas vécu !… Ça parle à tort et à travers !… Puisque je te dis, moi, que c’est une affaire sûre.

— On peut perdre, pourtant…

— Jamais !

Le pauvre Jean désirait trop passionnément cette somme qu’on lui promettait, pour être bien difficile à persuader ; cependant sa raison droite et son bon sens se révoltaient contre cette assertion dénuée de toute vraisemblance.

Bien qu’il ne fût pas joueur, il ne pouvait ignorer que tout jeu implique la possibilité de perte.

Polyte s’indignait à le voir mettre si peu d’empressement à se réjouir.

— C’est étonnant ! grommelait-il avec mauvaise humeur ; c’est dans le pétrin jusqu’au cou et ça fait des façons pour se tirer de presse !… As-tu tes cent vingt francs sur toi ?

— Non, répondit Jean, ils sont à la maison.

— À ta place, moi, mon bonhomme, je serais déjà parti en double et j’aurais été chercher le magot.

Jean ne bougeait pas.

Polyte le prit par les épaules et lui fit faire quelques pas dans la direction du marché ; le joueur d’orgue se laissa entraîner d’abord, puis il opposa de la résistance et s’arrêta.

— Je ne veux pas aller chercher les cent vingt francs ! murmura-t-il avec une sorte de honte.

— Pourquoi cela ?

— Parce que si ma pauvre grand’mère va en prison, elle aura grand besoin de cet argent.

— Mais tu n’as qu’à vouloir pour empêcher ta grand’mère d’aller en prison !

Jean découvrit son front qui brûlait, et tortilla sa casquette entre ses doigts.

— Jean, mon pauvre Jean, dit Polyte en colère, — j’ai bonne envie de t’envoyer au diable voir si j’y suis… mais il faut avoir un peu de patience avec les amis… Écoute, c’est une chose connue, il y a plus de cinq cent mille personnes qui me l’ont dit, et toutes des personnes comme il faut… La première fois qu’on tente la carte, on gagne toujours.

Le dandy parlait d’un ton de conviction profonde ; Jean se sentait ébranlé malgré lui.

— Pourquoi la première fois plutôt que les autres ? demanda-t-il encore pourtant.

Polyte haussa les épaules et le regarda en souveraine pitié.

— Que veux-tu que je te dise ? s’écria-t-il, je ne peux pas t’expliquer cela, moi… c’est des choses au-dessus de ta portée ; tu ne me comprendrais pas… Pour saisir ça, vois-tu bien, il faut avoir été un peu dans la société… Mais voyons, as-tu confiance en ton vieux Polyte ?

— Je crois que tu as envie de me tirer d’embarras, répondit Jean ; — mais…

— À bas les mais !… je n’en veux pas… Si tu as confiance en moi, ma parole doit te suffire… Eh bien ! aussi vrai comme voilà un bec de gaz, je suis certain de ce que je dis… la première fois qu’on joue on gagne… ça ne fait pas un pli !

— Si je le croyais !… commença le joueur d’orgue, à demi-persuadé.

— Dieu de Dieu ! interrompit Polyte, est-il entêté ce garçon-là ! Moi qui te parle, j’en ai fait l’expérience… La première fois que j’ai touché une carte, j’ai gagné plein mes poches de pièces de cent sous, avec deux francs cinquante que j’avais… Juge de ce qu’on peut faire avec cent francs.

— C’est pourtant la vérité, pensa tout haut le pauvre joueur d’orgue.

— Quant à perdre dans ce cas-là, poursuivit Polyte dont l’éloquence s’échauffait, — ça ne s’est jamais vu… au grand jamais !… Et réfléchis donc un petit peu, mon bonhomme… quand la mère Regnault s’éveillera demain matin, et qu’elle verra de l’argent sur la table de nuit, comme elle sera contente !

— Mon Dieu ! mon Dieu ! si ça se pouvait !…

— Comme elle joindra ses mains, la pauvre vieille femme !… comme elle remerciera le bon Dieu !

Le souffle de Jean s’embarrassait dans sa poitrine, tant il était puissamment ému à l’idée de cette joie.

— Tu seras auprès de son lit, toi, poursuivit encore Polyte ; tu te cacheras dans quelque coin… tu la regarderas pleurer et rire.

Jean avait de grosses larmes sur sa joue.

— Et puis, acheva Polyte, tu t’approcheras petit à petit, bien doucement, sur la pointe des pieds, tu iras te mettre auprès de son chevet… elle t’embrassera !… comme vous serez heureux !…

Jean posa ses deux mains sur sa poitrine qui haletait.

— Ma mère ! murmura-t-il, ma pauvre bonne mère !… oh ! tu ne voudrais pas me tromper, Polyte… Je te crois et je veux suivre tes conseils.

Le dandy frappa dans ses mains, comme s’il eût remporté une grande victoire ; il mit le bras de Jean sous le sien et l’entraîna vers la place de la Rotonde.

— Ce n’est pas malheureux, dit-il en changeant de ton ; allons chercher l’argent bien vite et menons la chose en deux temps !

Il ne leur fallut pas plus d’une minute pour descendre la rue de la Petite-Corderie et gagner l’allée étroite qui conduisait à la pauvre demeure des Regnault.

— Monte, dit Polyte, et dépêche-toi… moi, je vais l’attendre ici…

Le joueur d’orgue entra précipitamment dans l’allée, et Polyte se mit à faire les cent pas devant la porte.

En traversant la cour, Jean ne donna pas même un regard aux fenêtres de Hans Dorn, tant il était absorbé par l’espoir qu’on venait de faire naître en lui. — Il y avait de la lumière chez Hans Dorn ; les rideaux de grosse mousseline retombaient le long des carreaux et laissaient voir les chambres éclairées.

Sur ce fond demi-transparent, quelques ombres venaient se dessiner tour à tour : on aurait pu distinguer aisément la silhouette mignonne de Gertraud et la taille plus déliée d’une autre femme.

Il y avait un homme avec elles. Pour être bien certain que ce n’était point le bon marchand d’habits Hans Dorn, il n’y avait qu’à regarder l’ombre projetée sur le rideau.

Cette ombre reproduisait une taille fine et hardie, une tournure de charmant cavalier.

Jean ne vit rien de tout cela ; il monta quatre à quatre les marches vermoulues de l’escalier, et se trouva bientôt devant la porte de sa mère.

La porte ne fermait qu’au loquet ; mais Jean s’arrêta, comme s’il n’eût point osé franchir le seuil.

En quittant Polyte, il était tout feu ; quelque chose le poussait en avant ; il y avait en lui de la foi et de l’enthousiasme ; mais les quelques secondes employées à traverser l’allée et la cour avaient suffi pour le refroidir. Au lieu de pousser la porte, il demeura longtemps immobile sur l’étroit palier, une main mystérieuse l’attirait en arrière ; il doutait. Pour la première fois de sa vie, il s’effrayait à la pensée de voir sa mère et son aïeule.

Quand il souleva enfin le loquet, ce fut avec cette brusquerie de l’homme qui brûle ses vaisseaux et met un voile volontaire sur sa conscience.

Il entra. La grande chambre nue était éclairée par les restes d’une chandelle qui achevait de consumer sa mèche longue et inclinée. Les trois quarts de la pièce étaient dans l’ombre ; la lueur, faible et inégale, s’absorbait dans les murailles sombres. Çà et là seulement, un objet dont la forme ne se distinguait point sortait vaguement de la nuit.

Quand la cendre amassée au bout de la mèche venait à tomber d’elle-même, la chandelle, ranimée pour un instant, jetait quelques éclairs plus vifs ; l’œil cherchait alors quelque chose et ne trouvait rien. C’était le vide, l’indigence arrivée à son période suprême. On avait tout vendu, pièce à pièce : il ne restait plus que la serpillière grise de la fenêtre et la couverture amincie qui s’étendait sur le grabat.

En entrant, le joueur d’orgue n’entendit aucun bruit dans la chambre. Un instant, il put croire que la maison était déserte ; mais son regard, qui s’était tourné tout de suite vers le lit, distingua, aux lueurs mourantes de la chandelle, une masse sombre et confuse qui tranchait sur le blanc de la couverture.

Il s’approcha sur la pointe des pieds. À mesure qu’il approchait, son oreille saisissait le bruit de deux respirations pénibles et oppressées.

— Elles dorment, se dit-il, — toutes deux… je vais pouvoir !…

Il redoubla de précaution et parvint jusqu’au grabat, sans avoir fait le moindre bruit.

La masse noire, aperçue de loin, était un groupe immobile et endormi, composé de l’aïeule et de sa bru Victoire.

La vieille femme était à moitié couchée sur la couverture, ses pieds pendaient en dehors du lit ; sa tête se renversait sur l’oreiller. Elle sommeillait, les yeux entr’ouverts et la bouche béante.

Ce n’était point du repos, mais une sorte d’insensibilité lourde que secouaient à l’improviste de douloureux tressaillements.

La mère Regnault n’avait point changé son costume des grands jours ; elle était revenue de l’hôtel de Geldberg, épuisée et presque anéantie ; elle s’était assise sur son lit et n’en avait point bougé.

Aux questions tendres et pieuses de Victoire, elle avait répondu par un silence morne. Une seule fois sa bouche s’était ouverte : ç’avait été pour adresser à Dieu une prière où était mêlé le nom de son fils.

Elle n’avait point raconté ce qui s’était passé à l’hôtel ; elle n’avait point dit la dureté barbare de Jacques ; elle avait voulu cacher son martyre.

Durant cette longue soirée, ses yeux éteints n’avaient pas trouvé une larme.

Maintenant que la fatigue l’avait vaincue, son sommeil ressemblait à la mort.

Ses traits vieillis et tirés gardaient, parmi l’anéantissement de son être, leur expression de navrante angoisse. Sa pâleur avait des teintes plombées ; ses paupières perdues dans leurs orbites creuses, semblaient attendre la main chrétienne qui ferme les yeux des cadavres.

Son souffle, faible, sifflait tout bas dans sa gorge ; ses cheveux blancs s’échappaient de son bonnet et mêlaient leurs mèches autour de sa face amaigrie.

Auprès d’elle, Victoire était agenouillée sur la terre ; sa tête s’appuyait contre la couverture que ses larmes avaient baignée.

Le sommeil l’avait évidemment surprise au milieu de son devoir pieux ; elle avait dû s’interrompre à moitié d’une consolation entamée, en voyant la mère Regnault succomber enfin à la fatigue ; puis elle n’avait plus osé bouger, de peur de troubler ce sommeil qui était une trêve aux douleurs de la pauvre aïeule.

On ne voyait point son visage qui s’appuyait à la couverture ; ses mains, qui pendaient sous elle, restaient jointes et gardaient l’attitude de la prière.

C’était un tableau triste et tout plein de désolation. Le visage de Victoire n’avait pas besoin de parler ; sa pose seule semblait dire toute l’immensité de sa détresse.

Quant à la vieille femme, la lumière jouait dans les rides de sa face et montrait son agonie.

Jean s’était arrêté à deux pas du lit ; il voyait tout cela ; il avait le cœur brisé.

En ce moment, il oubliait le motif de sa venue et ne savait plus que Polyte l’attendait au dehors.

Il ne savait plus rien ; sa pensée s’arrêtait ; ce désespoir muet et sans bornes agissait sur lui comme une contagion.

Il tomba sur ses genoux au côté de sa mère. Machinalement, sa tête brûlante voulut se cacher dans les couvertures ; mais il se redressa en frissonnant : son front avait touché l’humidité froide des larmes…

Il se remit debout et chercha ses idées dans son cerveau. La conscience de ce qu’il allait faire lui revint, et il se pencha au-dessus du lit pour têter la robe de l’aïeule.

Victoire s’agita faiblement dans son sommeil, et sa poitrine courbée rendit un soupir.

Jean recula épouvanté.

— Mon Dieu ! murmura-t-il en pressant son cœur à deux mains, — comme je tremble !… est-ce donc un crime que je vais commettre !…

Il baissa la tête et resta un instant immobile.

Puis il reprit, comme pour se forcer à oser :

— Il le faut !… elles souffrent trop !… Il n’y a que moi au monde pour les secourir !…

Il fit un pas en avant, mais il se ravisa tout à coup et tourna la tête vivement vers le coin le plus obscur de la chambre.

— Geignolet… pensa-t-il.

Au lieu de s’approcher du lit, il traversa la pièce et gagna l’angle où l’idiot dormait d’ordinaire.

Il n’y avait personne sur le maigre matelas qui lui servait de couche.

— Geignolet n’est pas là ! pensa Jean ; elles dorment toutes deux !… mon Dieu, est-ce vous qui m’ouvrez cette voie, et vais-je les sauver !…

En ces moments d’émotion profonde, l’âme, plus naïve, cherche partout des augures. Jean se disait que le Ciel aplanissait les obstacles au-devant de lui, et il prenait espoir.

Il revint vers le grabat, et chercha de nouveau dans les plis de la robe de l’aïeule la poche où devait se trouver la petite bourse de Gertraud.

Quoique son intention fût pure et bonne, sa main tremblait toujours. Ceux, qui l’eussent aperçu en ce moment, l’auraient pris pour un malfaiteur.

Son émotion le rendait maladroit ; il chercha longtemps. Pendant qu’il cherchait, le moindre mouvement de sa mère ou de son aïeule mettait le comble à son trouble et lui donnait envie de fuir.

Malgré ses précautions infinies, la vieille femme sentait en quelque sorte sa présence, car elle commençait à s’agiter et ses lèvres remuaient.

Le joueur d’orgue épiait ces signes d’un prochain réveil et il se hâtait ; plus il se hâtait, plus ses mains embarrassées se perdaient dans les plis de la robe.

Dans le sentiment qu’il éprouvait, il y avait de vagues craintes et comme un remords ; la colère impatiente vint s’y mêler. De grosses gouttes de sueur mouillaient ses tempes.

Au moment où il commençait à désespérer, sa main sentit une ouverture dans l’étoffe de la robe, et toucha l’or convoité à travers les mailles de la bourse de soie.

Il tenait sa proie ; mais il ne pouvait s’en saisir encore : une des extrémités de la bourse était en effet engagée sous le corps de la vieille femme, et il fallait l’en arracher.

C’était un travail de patience. Jean se prit à tirer doucement, doucement ; la bourse ne cédait point, et l’aïeule allait s’éveiller.

Sa tête roulait sur l’oreiller, tandis que des paroles inintelligibles tombaient déjà de sa lèvre.

Ses bras allaient dans le vide ; on eût dit qu’ils cherchaient à presser un être cher.

— Mon fils ! mon fils !… murmura-t-elle enfin d’une voix étouffée, — ne me tue pas… je suis ta mère !

Jean ne savait trop si ces paroles s’appliquaient à lui ; sa tête se perdait, il sentait qu’il n’avait plus qu’un instant, et il tirait plus fort.

— Mon fils ! oh ! mon fils ! disait la vieille femme en s’agitant et en pleurant dans son rêve ; — je t’en prie, laisse-moi mon dernier espoir !

Jean n’avait plus guère de courage, parce qu’il appliquait ces mots aux cent vingt francs de la bourse.

Un coup d’œil jeté sur la figure de l’aïeule lui démontra suffisamment qu’elle n’était pas éveillée ; il essaya un dernier effort et la bourse vint, mais cela fit un choc. La vieille femme se dressa en sursaut.

— Jacques !… s’écria-t-elle.

Le joueur d’orgue prenait la fuite, il était à cinq ou six pas du lit déjà.

— Je n’ai pas rêvé, poursuivit madame Regnault, en secouant le bras de sa bru ; — mes yeux n’y voient plus guère, mais j’entends les pas d’un homme… Victoire ! Victoire !

Victoire leva la tête à son tour.

Mais, en ce moment, Jean passait auprès de la chandelle ; il souffla dessus : la nuit se fit dans la chambre.

— Qui est là ? s’écria Victoire. Est-ce toi, Jean ?

Le joueur d’orgue ne répondit point, passa la porte, et descendit l’escalier en courant.

Polyte l’attendait en sifflant un air à roulades. Jean le rejoignit et s’appuya contre la muraille, parce que son émotion l’accablait.

— Voici les cent vingt francs de la mère Regnault, prononça-t-il lentement et d’une voix éteinte. — C’est tout ce qui lui reste en ce monde… et c’est ma vie !… car je les ai volés, Polyte, et si je perds je me tuerai !…