Le Freyschütz/Acte I

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Lévy (p. 2-6).

LE FREYSCHÜTZ




ACTE PREMIER


Place dans la forêt devant un cabaret assez spacieux, recouvert en chaume.
Au fond, est une cible au bout d’une perche.



Scène Première

MAX, assis à une table sur le devant ; un cruchon de bière est sur la table, Foule de peuple, de paysans et de chasseurs, GASPARD, KILIAN.

Au lever du rideau (à la onzième mesure) Kilian tire un coup de fusil et le dernier morceau de la cible vole en éclats ; Max, jusque-là les deux poings sur le front, frappe avec force sur la table.


INTRODUCTION


chœur, montrant Kilian.

Victoire ! à lui tout l’honneur de la fête !
Sa gloire est complète !
Que pour sa conquête
Les fleurs qu’on apprête
Couronnent sa tête !
Amis et rivaux.
Mêlons nos bravos !
Adresse indicible !
Son bras invincible
A mis dans la cible :
La balle est visible !
Heureux vainqueur !
Honneur ! honneur !


(Max frappe à terre avec son fusil, qu’il appuie contre un arbre.)



MARCHE, orchestre seul.

Un cortége s’est formé ; en avant, les musiciens jouent une marche (musiciens réels) ; ensuite des paysans portant le dernier morceau de la cible au bout d’une pique, ainsi que différents objets d’étain, prix de la victoire ; puis Kilian, comme roi des tireurs, avec un gros bouquet et un ruban sur lequel sont attachées les étoiles qu’il a gagnées. — Arquebusier avec leurs armes. Plusieurs avec des étoiles sur leur bonnet. — Femmes et jeunes filles. — le cortége fait le tour de la scène. — Chacun en passant près de Max le nargue et le montre au doigt. — Kilian s’arrête devant lui.


CHANSON
premier couplet.


kilian.

Roi de par ma carabine.
Devant moi que tout s’incline !

(À Max.)

Eh ! l’ami, n’entends-tu pas ?
Chapeau bas !…

(Riant.)

Chapeau bas !…Ah ! ah ! ah ! ah !

le chœur, raillant Max.

Eh ! eh ! eh ! eh ! l’ami, n’entends-tu pas ?
Chapeau bas ! Ah ! ah ! ah ! ah !


deuxième couplet.


kilian.

Ce bouquet est mon partage ;
Sur vous tous j’ai l’avantage !
Fin chasseur, quel prix, dis-moi,
Est pour toi ?… Ah ! ah ! ah ! ah !

le chœur, de même.

Eh ! eh ! eh ! eh ! Quel prix pour toi ! Ah ! ah ! ah ! ah !


troisième couplet.


kilian, à Max.

Rien ne manque à ma victoire
Ta défaite fait ma gloire !
Applaudis à mes exploits !
Tu le dois ?… Ah ! ah ! ah ! ah !

(Kilian jette à terre le chapeau de Max, qui se lève tout à coup, et dégaînant son couteau de chasse, saisit Kilian par la poitrine et le menace.)


RÉCITATIF


max.

Malheur à toi !…

(Tout le monde se précipite sur Max.)



Scène II.

Les Précédents, KOUNO, plusieurs Chasseurs et batteurs, avec armes et épieux.


kouno.

Malheur à toi !…Que vois je ! Eh ! qui donc a l’audace
De menacer l’un de mes gardes-chasse ?

kilian

Monsieur le Grand-Veneur, on use de son droit ;
Nous rions aux dépens d’un tireur maladroit.

kouno

Se pourrait-il ?

kilian

Se pourrait-il ? Le paysan l’emporte,
Ma foi ! sur le chasseur.

kouno, à Max

Ma foi ! sur le chasseur.Toujours manquer ainsi !

max

Hélas !

gaspard, à part.

Hélas ! Merci, Samiel, merci !

(Haut.)

Pour viser de la sorte,
Va, le diable s’en mêle.

max

Pour viser de la sorte, Ah ! que dis-tu !

gaspard

Pour viser de la sorte, Ah ! que dis-tu ! L’ami,
Écoute : au carrefour de la forêt antique,
Vendredi prochain, vers le soir,
Avec un fer sanglant, trace un cercle mystique,
En répétant trois fois le nom du Chasseur noir.

kilian

Au conseil de Gaspard garde-toi de te rendre !
Dieu nous préserve ici d’un suppôt de Satan !

kouno, à Gaspard.

Mauvais sujet, va-t’en !
Si je croyais sur toi ce que je viens d’apprendre…

(Gaspard fait un geste rampant.)

Pas un mot.

(À Max.)

Max, tu dois justifier pourtant
Le bienfait éclatant
Du prince qui donne à mon gendre
Ma place héréditaire et qu’un fils seul peut prendre.
Au tir royal sois donc vainqueur demain,
Ou sinon de ma fille un autre aura la main.

max, à part.

Demain, le coup d’épreuve.

kilian, à Kouno.

Demain, le coup d’épreuve.Et quelle est l’origine
De cet usage-là ?
Maître, contez-nous donc cela.

kouno

Volontiers ! — Mon aïeul, dont chacun, j’imagine,
A vu le vieux portrait dans ma maison des bois,
Était veneur du prince. Un jour, allant en chasse.
On vit passer, lié sur un cerf aux abois,
Un braconnier puni d’avoir enfreint les lois.

tous

Ô ciel !

kouno

Ô ciel ! Le Prince ému promet soudain la place,
De garde héréditaire à qui délivrera
Le malheureux ; mon aïeul met en joue :
Le cerf tombe… Hourra ?
Le braconnier vivra !

tous

Ô bonheur !

kouno

Ô bonheur ! Mon aïeul, qu’à l’envi chacun loue,
Obtint l’emploi promis,
Et qui doit à mon gendre être après moi transmis.

kilian

Cette prouesse en tous lieux fut vantée.

kouno

Des envieux parlaient d’une balle enchantée…

gaspard, à part.

À mon aide, Samiel !…

un chasseur

À mon aide, Samiel !…C’est de l’esprit maudit
Un piége, m’a-t-on dit ?

kilian

Ma grand’mère m’en a souvent parlé de même :
Six de ces balles-là portent, mais la septième
Appartient au Démon,
Qui la dirige à son gré.

gaspard

Qui la dirige à son gré.Bon !
Le joli conte !…

kouno

À ce jour-là remonte
Un tel usage.

(À un Batteur.)

Un tel usage.Or çà, va voir à la maison

(À Max.)

Si les batteurs sont prêts… Et quant au piége
Du diable, c’est l’amour qui fit le sortilége ;
Mais tu triompheras demain aux yeux de tous ;
Allons, courage ! et sois exact au rendez-vous.


TRIO avec chœur.


max

Ah ! quel nuage
A voilé l’horizon lointain !

kouno

Joie ou dommage,
Dans ton arme est ton destin.

max

C’est le présage
D’un malheur certain !

kouno

Ne crains nul présage,
Joie ou dommage,
Dans ton arme est ton destin.

gaspard

Le courage
D’un grand cœur
Le rend vainqueur,
Et du sort contraire
Un bras téméraire
Brave la rigueur.

max

Agathe ! ô mon âme,
L’amour te réclame…
Quel jour fatal a lui pour moi,

le chœur, à part.

La terreur est dans son âme,
Son regard trahit l’effroi !

(À Max.)

Ah ! renais à l’espérance :
Que ton cœur lui donne accès.

Une noble indifférence
Est le gage du succès.

max

Ô ciel ! si tu m’exauçais !
Un esprit malin m’enchaîne ;
Son pouvoir est le plus fort.

le chœur

Espère dans ton sort.

max

Dans ma perte trop prochaine
Je vois l’horreur de mon sort ;
Pour mon cœur en peine.
Hélas ! mieux vaut la mort.

kouno

Si du ciel la loi t’enchaîne,
Fièrement subis ton sort.

gaspard

La fortune avec transport
Couronnera ton noble effort.
Le courage est le plus fort,
S’il se rit des coups du sort.

le chœur

Il succombe, vain effort !
Non, il ne peut fléchir le sort.

kouno

Mon fils, l’espoir en Dieu conduit au port.

(Aux Chasseurs.)

Allons, demain que la chasse
Éveille l’écho des grands bois.

le chœur

Que l’aigle planant dans l’espace
Demain succombe, s’il passe,
Et tremble le cerf aux abois !

chœur (villageois et chasseurs), kouno

Sonnez, cor joyeux dans la plaine !
Sonnez, la victoire est certaine.
Chasseurs, vive la chasse et l’amour.
Amis, au déclin d’un beau jour,
Ensemble chantons à voix pleine :
Fêtons tour à tour
La chasse et l’amour.

(Kouno et sa suite sortent.)



Scène III

Les Mêmes, moins KOUNO et quelques Chasseurs


kilian

Monsieur Kouno, c’est un brave homme.

(À Max en lui tendant la main.)

Monsieur Kouno, c’est un brave homme.Sans rancune !
Soyons amis, et meilleure fortune !
En attendant, viens danser.

max

En attendant, viens danser.Moi, danser !

kilian

Eh bien ! sans toi le bal va commencer,
Avec moi qui veut bien valser ?

Quelques jeunes filles s’avancent ; Kilian en choisit une et valse ; les autres le suivent, — Les groupes font le tour du théâtre et disparaissent successivement au fond. — Max reste seul. — Le jour commence à baisser.)



Scène IV

MAX, puis par intervalles SAMIEL


AIR et SCÈNE


Ah ! trop longtemps de mes souffrances
J’ai dû subir l’horrible loi !
Dieu, qui brisez mes espérances.
Votre anathème est donc sur moi !…

(Moderato.)

Frais vallons, bois, voûtes sombres,
Solitudes que j’aimais,
Je n’emporte sous vos ombres
Que des larmes pour jamais ?
Ah ! jadis avec tendresse
Deux beaux yeux brillants d’espoir
M’accueillaient gaîment le soir,
Et le prix de mon adresse,
Belle Agathe, oui, c’était de te revoir.

(Samiel, sortant du taillis, s’avance d’un pas au fond du théâtre.)

Eh quoi ! le ciel dans sa colère
A-t-il voulu m’abandonner ?
Hasard fatal ou tutélaire,
À toi mon sort va se donner.

(Samuel disparaît)

(Andante.)

Dans la nuit triste et déserte,
Devinant au loin mes pas,
Près de sa fenêtre ouverte
Elle écoute et n’entend pas ;
Le bruit seul du vent qui pleura
Lui fait croire que je viens.
Elle appelle, voici l’heure,
Ses soupirs cherchent les miens.

(La nuit augmente.)

(Allegro.)

Un noir démon de moi s’empare

(Samiel s’avance à grands pas du fond du théâtre ; il va lentement et regarde fixement devant lui.)

Ô sort barbare !
Ô revers !
Je sens les chaînes des enfers !
Partout la nuit profonde,
La foudre gronde,
Ah ! grand Dieu ! sauve-moi !

(Samiel disparaît avec un mouvement convulsif.)

Tout m’abandonne… jour d’effroi !
Satan m’enchaîne sous sa loi !
Au désespoir je succombe.
Et c’est ma tombe
Que je voi !


Scène V

MAX, GASPARD, se glissant, SAMIEL, en grande partie invisible, une Servante d’auberge.


RECITATIF


gaspard, aussitôt que Max l’aperçoit.

« Encore là, camarade ? ah ! tant mieux !

max.

« Encore là, camarade ? ah ! tant mieux ! Tu m’espionnes ?

gaspard

Le beau remercîment, après ce que je fais !
Il faut qu’à moi tu t’abandonnes,
Pour toi la raillerie eut de fâcheux effets.
Vengeons-nous !

(Il prend la cruche qui est devant Max.)

Vengeons-nous ! Mais quoi !… de la bière !…
Y penses-tu ?

(Il frappe sur la table ; une Servante paraît à la porte du cabaret.)

Y penses-tu ? Du vin !…

(À Max.)

Y penses-tu ? Du vin !…Oui ! du vin à plein verre !

(La Servante apporte du vin et des verres.)

À nous deux !

max, appuyant sa tête sur sa main.

Mais je ne puis boire ainsi !

gaspard, à part, en versant à la dérobée quelques gouttes d’une fiole dans le verre destiné à Max.

Certe, il ne t’en faut guère !

(Il verse du vin dans le verre de Max.)

À moi ! Samiel !…

(Samiel paraît.)
gaspard, effrayé.

À moi ! Samiel !…Que vois-je !… ici !…

(Samiel disparaît.)
max, se levant en sursaut.

Avec qui parlais-tu ?

gaspard

Avec qui parlais-tu ? Moi ! comment, avec qui ?
Je te disais : Buvons à notre premier garde !

max

Soit !

(Ils trinquent et boivent.)
gaspard

Soit ! Maintenant, quelque chanson gaillarde.

(Max fait un geste négatif.)
gaspard

Tu ne veux pas ? Bon ! cela me regarde.

RONDE
premier couplet.
gaspard

Dans la joie et les plaisirs,
Tout sourit à mes désirs,
Sort, je te défie.
Ô Bacchus, dieu des buveurs,
Comble-moi de tes faveurs.
À toi seul je sacrifie. (Bis.)

RÉCITATIF
gaspard

« Mais à ton tour fais briller ton talent.

(Il lève son verre.)

À la santé de la charmante Agathe !
Ou sans cela…

max

Ou sans cela…Tu deviens insolent !

gaspard

Aurais-tu l’âme ingrate ? »

(Ils trinquent et boivent.)
RONDE
deuxième couplet.
gaspard

Pour mon verre, pour mon cœur,
Non ! jamais fade liqueur,
Ni beautés rebelles !
Bon vivant, toujours en train,
Je répète mon refrain :
Vive le vin, l’or, les belles !

RÉCITATIF
gaspard

« Encore un coup ! tu trinqueras
À la santé de Son Altesse !…
Qui ne boit pas,
Est un Judas.

max

Pour la dernière fois.

gaspard

Pour la dernière fois.Va ! foin de la tristesse ! »

(Ils trinquent et boivent. — Max s’évente avec son chapeau ; il paraît très-animé.)
RONDE
troisième couplet.
gaspard

Avec ce trio charmant
Les jours passent tous gaîment
Au sein de l’ivresse.
Ma prière, c’est le jeu,
Et lorsque je fais un vœu,
C’est aux pieds de ma maîtresse !

RÉCITATIF
max, un peu irrité.

Agathe avait raison sur toi de m’avertir.

(L’horloge du village sonne sept heures. — Max veut s’éloigner. — On aperçoit en lui un certain emportement pareil à un commencement de méchante ivresse.)

gaspard, le retenant.

Eh quoi ! déjà partir ?
Tu vas donc à ta belle apprendre ta défaite ?

max

Hélas ! la pauvre enfant !

gaspard

Hélas ! la pauvre enfant ! Quel pronostic de fête
Pour demain ! Reste et suis mon conseil :
C’est un service pareil…

max

Un service ! Et lequel ?

gaspard, avec mystère.

Un service ! Et lequel ? Écoute.
Certains secrets de chasse ont parfois réussi :
Le disque de la lune est ce soir obscurci ;
Pour quelque grande chose on te garde sans doute

max

Tu distilles pour moi le poison goutte à goutte !

gaspard

Ingrat, prends mon fusil.

(Il regarde en l’air.)

Ingrat, prends mon fusil.Eh bien !
Ne passera-t-il rien ?

(Il donne son fusil à Max.)

Ah ! cet épervier, tiens !


(Il fait signe du doigt.)

Fais feu

max

Fais feuMoi ! quel délire !
Il est hors de portée et je n’y vois pas là…

gaspard

Fais feu, te dis-je.

(Max couche en joue précipitamment et touche avec incertitude le chien. Le fusil part. Au même moment, on entend rire aux éclats. — Max, épouvanté, se retourne du côté de Gaspard.)

max

Fais feu, te dis-je.Eh ! qu’as-tu donc à rire ?

(Un aigle gigantesque voltige un moment dans l’air, tournoie et tombe aux pieds de Max.)

Dieu, qu’est cela ?

gaspard, relevant l’aigle mort.

Vois, le plus grand des aigles.
Morbleu ! quel coup ! et tué dans les règles !
Juste sous l’aile ; on pourrait l’empailler
Pour quelque muséum d’histoire naturelle.

max

Dis : cette balle quelle est-elle ?

gaspard, arrachant quelques plumes de l’aigle et les mettant au chapeau de Max.

Tiens, voilà ton trophée.

max

Tiens, voilà ton trophée.Ah ! réponds sans railler ?
Cette balle ?

gaspard, mystérieusement.
,

Cette balle ? Était enchantée.

max

Allons donc, tu veux rire.

gaspard

Allons donc, tu veux rire.Ô jeunesse entêtée !
Le roi de Suède au grand jour de Lutzen
Portait une cuirasse, et qui le couvrait bien :
Et pourtant…

max

Ciel !

gaspard

Pour toi, vois quel double espoir brille !
Prendre une bonne place, épouser une fille
Charmante…

max

Charmante…Aurais-tu donc encor
De ces balles-là ?

gaspard

De ces balles-là ? Non, j’épuisai mon trésor !

max

Mais il m’en faut, quoi qu’il en coûte !
Peut-on s’en procurer ?

gaspard

Peut-on s’en procurer ? Sans doute,
Mon pas une seule.. beaucoup !

max

Comment ?

gaspard

Comment ? Viens à minuit dans la Gorge du Loup !

max, effrayé.

Ciel ! que dis-tu ? jamais !

gaspard

Ciel ! que dis-tu ? jamais ! Tu manques de courage.

max, furieux.
,

Ah ! tremble ! cet outrage…

gaspard, le calmant.

Eh bien donc, fais ce que je veux.
Ce n’est qu’un jeu d’enfant pour fondre cette balle
Si tu n’y souscris pas, la fortune fatale
T’accablera. La mort pour Agathe ! pour toi !
La défaite, la honte…

(À part.)

La défaite, la honte…À moi, Samiel ! à moi !

(Samiel paraît.)
max

Qu’entends-je ? Agathe morte !
Non, non, j’irai !

(Il lui frappe dans la main.)
gaspard, lui tenant la main.

Non, non, j’irai ! Dans la Gorge du Loup ?

max, avec résolution.

Dans la Gorge du Loup.

gaspard

À minuit ?

max, fermement.

À minuit.

(Il sort. Samiel, qui a entendu ce dernier mot, fait un geste menaçant et disparaît.)



Scène VII


gaspard, seul.
,

Victoire ! pour le coup !
Victoire ! je l’emporte !…


AIR FINAL


Non, tu ne m’échapperas pas.
Erèbe, ouvrez-vous sous ses pas ?
Votre fatal pouvoir m’anime ;
Que rien ne sauve la victime !
Le noir abîme
Est là grondant !
Oui, c’en est fait, malheur au crime !
L’enfer l’attend.
Esprits des ténèbres,
Ouvrez vos linceuls ;
Mêlez vos cris funèbres,
Fantômes ! il est à vous seuls !
Triomphe ! à moi demain !
Le noir démon sous sa main
Enchaîne à jamais son destin !
Esprits des ténèbres,
Ouvrez vos linceuls !
Brillez vous seuls,
Flambeaux funèbres !
Triomphe ! demain !
Enfers, à vous son destin ?

(Le rideau tombe.)