Le Geai paré des plumes du Paon
Aller à la navigation
Aller à la recherche
IX.
Le Geay paré des plumes du Paon.
N Paon muoit ; un Geay prit ſon plumage ;
Puis aprés ſe l’accommoda ;
Puis parmy d’autres Paons tout fier ſe panada,
Croyant eſtre un beau perſonnage.
Quelqu’un le reconnut ; il ſe vit bafoüé,
Berné, ſifflé, moqué, joüé ;
Et par Meſſieurs les Paons plumé d’étrange ſorte :
Meſme vers ſes pareils s’eſtant refugié
Il fut par eux mis à la porte.
Il eſt aſſez de Geais à deux pieds comme luy,
Qui ſe parent ſouvent des dépoüilles d’autruy :
Et que l’on nomme plagiaires.
Je m’en tais ; & ne veux leur cauſer nul ennuy ;
Ce ne ſont pas là mes affaires.