Le Laurier noir/V/L’Épouse

La bibliothèque libre.
Société de la Revue Le Feu (p. 117-118).

L’ÉPOUSE


Vers l’armoire où le linge a l’odeur des lavandes,
Près du buffet massif et du triste rouet,
Dans la salle voûtée où les ombres descendent
Le long des grands murs blancs et du cadran muet,

Celle qui n’attend plus rôde, mélancolique,
Ne sachant à ses mains confier quel travail.
Dehors le vent gémit et dans ses plis obliques
Parque les champs déserts où traîne le bétail.


L’homme est mort qui menait les troupeaux et la ferme.
L’épouse ne sachant à qui les confier
Regarde, lentement, l’horizon qui se ferme
Et n’ayant plus d’espoir recommence à prier.