Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Abandon

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 1).
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ABANDON, s. m. — « Acte par lequel un débiteur transmet à ses créanciers la propriété de ses biens ; dites abandonnement. » (Molard)[1]. Homme sévère, mais injuste, vous ne lisiez donc pas l’Académie ! « Abandon se dit pour délaissement. Il a fait l’abandon de sa terre. » (Édit de 1798.) — Mais ne décrions point trop Molard. Le célèbre médecin Marc-Antoine Petit put lui dire, dans son sublime poème d’Onan ou le tombeau du Mont-Cindre : « Noble ami, sage Molard, toi que le ciel sembla nommer instituteur en te nommant quatorze fois père !… » Le français de Marc-Antoine n’était point digne de Molard, mais je serais plus fier d’avoir élevé quatorze enfants que d’avoir écrit l’Énéide.

  1. Étienne Molard, professeur de grammaire et de latin, directeur de l’École secondaire du Midi en l’an XIII, et l’un des fondateurs du Cercle littéraire, est l’auteur d’un ouvrage, publié en 1792. intitulé Lyonnoisismes ou Recueil d’expressions vicieuses usitées à Lyon. Cet ouvrage, peu à peu considérablement augmenté, a eu au moins cinq éditions sous divers titres. Celle de 1810 porte celui de Le mauvais langage corrigé. Molard est mort le 6 mars 1825.