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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Escarabillé, escarabillée

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 154).

ESCARABILLÉ, ÉE, adj. — « Gai, vif, éveillé, dites escarbillard, arde. » Je tire ceci d’un petit recueil, dressé dans le premier quart de ce siècle, sous le titre de « Lyonnoisismes les plus usités », par Mme Évesque, née d’Arnal, auteur de quelques ouvrages sur l’enfance, et grand’tante de M. R. de Cazenove, à qui je dois la communication du manuscrit. Escarbillard, qui n’est plus français, l’était encore au temps où écrivait Mme Évesque. C’est une légère corruption du vieux français escarbillat qu’on trouve au xvie siècle, avec le même sens, plus celui d’étourdi, de fantasque, et qui est employé par Montaigne. Escarabillé n’est qu’un pur emprunt au provençal escarabilha. Mot français et mot lyonnais sont tombés en désuétude. Je les crois tirés de scarabæus, comme notre escharbot. Comp. l’ital. scarbillare, faire des arpèges, c’est-à-dire bourdonner comme le scarabée. Comp. aussi étourdi comme un hanneton.