Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Flandrin
FLANDRIN. — En passant, un souvenir au Clos Flandrin. C’était un vaste tènement cultivé, qui s’étendait depuis le chemin de ronde derrière le rempart de la Croix-Rousse (cela s’appelait la rue Bellevue), au nord, jusque vers la Tour Pitrat au sud ; et, du côté de matin, depuis la rue Jean-Baptiste-Say vers la Grand’Côte, jusque par là vers le clos Champavert (où est maintenant l’École normale) à l’ouest. Au matin, le tènement formait une pointe, dont le côté s’alignait sur ce qui est aujourd’hui la rue Jean-Baptiste-Say. Il était clos là par une simple haie. Du côté du rempart, un mur de pisé à demi détruit. Une vigne était plantée dans la partie avoisinant le Mont-Sauvage (tènement de la Tour Pitrat). Du côté de la rue Jean-Baptiste-Say et de la rue Bellevue, un champ de blé. On avait ainsi la campagne en plein Lyon. La propriétaire, une vieille fille, Mlle Flandrin, avait pour tout logement une petite cadolle dans le voisinage de la Tour Pitrat, logement partagé avec plusieurs chiens, qu’elle lâchait la nuit pour écarter les maraudeurs. Près de la cadolle une basse-cour et des chèvres, que Mlle Flandrin menait en champ dans la partie inculte de son clos. Déjà à cette époque, la propriétaire aurait pu tirer parti de sa propriété en la dépeçant, mais cette vie de philosophe lui convenait sans doute. Après sa mort, vers 1845, on morcela peu à peu le terrain. Bientôt s’élevèrent des maisons dont plusieurs même furent démolies pour ln Ficelle en 1856.