Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Os

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 245-246).
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OS. — L’os qui pue, L’occiput. Cette transformation s’est opérée par la métathèse si naturelle de qs en sq. Comp. ecsprès, devenu escprès, esqueprès. D’où osquiput, et, manquablement, os qui pue. L’idée d’un os qui ne sent pas bon ne nous est pas particulière. Les Languedociens ont l’os pudent (puant). Azaïs le définit : « Os pubis, situé à la partie antérieure du bassin. »

J’entendais une fois un brave homme dire qu’il s’était donné Un coup où les Allemands n’ont pas d’os. Je compris, et je crois encore que c’était un euphémisme délicat pour « se donner un coup au derrière. » Cependant les Genevois n’appliquent pas du tout le même sens à l’expression. Pour eux, c’est de donner un coup à ce que les médecins, je crois, appellent nerf cubital et qui correspond si désagréablement au petit doigt. Il est à croire que mon brave homme, ayant entendu cette expression, avait mal interprétée, mais je ne comprends pas du tout comment les Allemands n’ont pas d’os au coude.