Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Penser

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 259).
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PENSER. — Molard blâme l’expression : J’ai bien d’autres choses à penser. En quoi il a tort : on peut « penser les choses », comme on peut « penser aux choses. » Cela dépend du sens qu’on y attache. Fénelon dit « penser un édifice ». — Mais Molard a raison de blâmer : Vous n’avez que vous à penser, car on ne se pense pas soi-même. La correction qu’il propose : Vous n’avez à penser qu’à vous, enlève son piquant à la tournure. Le meilleur serait de dire : Vous n’avez que vous à qui penser.

Se penser, Penser. Je me pense que Mme Gaugnasson viendra ce soir. Le peuple a le goût des pléonasmes. Le militaire l’exagère. Je regardais un jour, en compagnie d’un sergent, jouer les mines au fort Saint-Jean. Je me pense à moi-même que cette pierre va tomber, qu’il me dit, dit-il.