Le Livre rose/1/La Fin d’un beau jour
Urbain Canel & Adolphe Guyot Date, (1, p. 239-268).
LA FIN D’UN BEAU JOUR.
Quand l’empereur revint victorieux de sa première captivité, pour aller bientôt et pour jamais expier vingt ans de triomphe sur le rocher de Sainte-Hélène,
il demanda compte aux médecins de la mort de Joséphine, et voulut apprendre ce qui l’avait tuée :
« — Le chagrin de vous savoir malheureux, » lui ré pondit Corvisart.
Et Napoléon ajouta en soupirant :
— « Celle-là m’aimait du moins !… »
Et il pleura beaucoup : car il n’était pas de ces robustes caractères qui se font une honte d’avoir un cœur ; et l’amour et l’amitié tour-à-tour lui arrachaient des pleurs aussi bien que la gloire.
Léonide de Mirbel.