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Le Maître de la lumière/VIII

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Tallandier (p. 114-123).


CHAPITRE VIII

malheur moins cinq


Les derniers matches de tennis se disputaient sur les courts de Saint-Trojan. Hors des grillages, parmi les rosiers défleuris, des groupes, peuplant les bancs et les chaises du jardin, regardaient les joueurs.

C’étaient les demi-finales et les finales des « simples messieurs ».

Après cette journée, ce serait la grande dislocation. Le lendemain, le bateau du Chapus regorgerait de passagers qui, dans la pure clarté de l’automne oléronnais, s’en iraient vers des cieux plus sévères.

Luc de Certeuil, qualifié dans les éliminatoires, causait à l’écart avec Marguerite Ortofieri. Il avait la certitude de gagner la coupe et ne s’inquiétait pas de savoir quel adversaire lui donnerait, pour la suprême partie, la demi-finale qui se jouait devant lui.

Une préoccupation plus grave l’absorbait.

Il aurait bien voulu que la saison ne s’achevât point sans apporter, dans sa situation à l’égard de Rita, une précision définitive.

— Enfin, lui disait-il, je crois que maintenant nous attendrions pendant des années sans nous connaître davantage. Demain, à pareille heure, j’aurai repris la route, de mon côté ; vous l’aurez reprise du vôtre. Je ne vous reverrai que par intervalles. Ne croyez-vous pas qu’il est temps de mettre un terme à ces préliminaires ? Votre père et votre mère sont ici, et j’ai tout lieu de croire qu’ils ne feront aucune opposition… Rita, voulez-vous m’autoriser à faire ma demande ce soir ?

Rita garda le silence, un moment, les yeux distraits par la lutte dansante des deux adversaires aux abords du filet. Mais visiblement troublée.

— Pardonnez-moi, dit-elle avec effort. J’avais prévu ce que vous venez de me dire, mais pas du tout l’effet que cela me fait. Les choses ne se passent jamais comme on l’avait supposé. Vous, me voyez très émue et… comment dirai-je ? sans bravoure. J’ai un peu peur.

— Je ne ferai rien sans votre permission, prononça Luc avec beaucoup de douceur et un certain dépit qui se trouvait pardonnable.

— Naturellement, dit Rita qui sourit une seconde.

— Je conçois fort bien votre état d’esprit et je serais un sot de m’en formaliser. Il s’agit d’une chose assez solennelle pour qu’on y réfléchisse. Mais, permettez-moi d’insister, nous n’avons plus besoin, j’espère, de réfléchir… Allons, décidez-vous, j’en serai si heureux !

— Quelques minutes encore, voulez-vous ? implora la jeune fille. Vraiment, je suis… je suis…

Elle tamponnait de son mouchoir le creux de ses mains moites. Il y avait sur son visage de brune, encore bruni par le grand air marin, comme un reflet de neige. Et ses traits semblaient avoir perdu le pouvoir de s’adoucir.

— Ma chère Rita ! murmura Luc d’une voix caressante.

Elle ne l’entendit pas plus distinctement que les paroles sportives des joueurs, leurs play et leurs ready, mêlés aux annonces monotones de l’arbitre juché sur son mirador. Elle n’entrevoyait qu’à travers un brouillard d’angoisse les taches blanches ou multicolores des spectateurs et des spectatrices silencieux. Et pourtant… Pourtant, depuis le départ de Charles Christiani, elle s’était dit qu’il fallait en arriver là dans le plus bref délai. Le mieux était d’en finir une bonne fois et sans tergiverser. Ne pas s’attarder vainement, douloureusement, à des regrets superflus, à des rêves sans fondement. Passer à la suite de l’existence, vite, vite ; entasser de la vie sur l’impossible songe, le reculer précipitamment au fond d’un passé où l’on accumulerait avec frénésie, pour s’étourdir, événement sur événement, irréparable sur irréparable.

La demande que Luc venait de lui faire, elle s’était promis de la susciter elle-même, avant leur départ, s’il avait continué à se tenir sur la réserve. C’était la meilleure solution, la plus franche, la plus courageuse — et la plus prudente. Aussi bien, pendant tout le temps qu’elle était restée auprès de Charles Christiani sans se faire connaître de lui, elle avait gardé la ferme résolution d’annuler, aussitôt après, ces heures de roman soustraites en fraude à la nécessité. Elle s’était juré alors de reprendre immédiatement le fil de la destinée interrompue et de se fiancer à Luc de Certeuil dès le lendemain, ayant fait au rêve et à l’amour une concession, — une seule pour toute la vie.

Geneviève Le Tourneur, consultée les jours précédents, avait approuvé énergiquement la décision de Rita. Oui, tout était bien qui effacerait le plus tôt possible le souvenir de Charles Christiani. Elle encouragea son amie et la félicita de sa sagesse. Rita s’était sentie très forte, stoïque, presque contente d’accomplir avec intrépidité un acte de devoir et de renoncement… « Renoncement ? avait-elle dit, mais à quoi donc est-ce que je renonce ? À rien, hélas ! Puisque c’est impossible ! » Là-dessus, Geneviève lui avait représenté qu’en se fiançant à Luc de Certeuil elle travaillait à la tranquillité, à l’apaisement de Charles Christiani qui, sans doute, n’était pas, en ce moment, plus heureux qu’elle.

Rita voulait donc que Luc la demandât en mariage ce jour-là. Elle avait fait des vœux pour qu’il en prît l’initiative. Tout à l’heure, en s’asseyant sur ce banc, elle avait songé :

« Pourvu qu’il parle ! »

Et maintenant qu’il avait parlé, une affreuse détresse lui étreignait le cœur. Il lui semblait que tout à coup on lui proposait brutalement de sacrifier la plus belle chimère de tous les temps. Jusqu’ici, rien n’avait été fait contre son amour. Maintenant, on lui présentait un couteau pour le poignarder. Le moment était venu d’être fidèle ou infidèle, de renoncer, oh ! oui ! de renoncer ! À quoi ? Elle ne savait pas. Elle savait seulement qu’il allait falloir renoncer à quelque chose de si beau et de si grand qu’il n’y avait pas de sacrifice plus atroce que celui-là.

Il le fallait cependant. Mais son désarroi implorait un délai. Elle répéta, le plus fermement qu’elle put :

— Quelques minutes, n’est-ce pas ?

Fort à propos, Geneviève Le Tourneur survint alors. Rita l’aperçut, avec une vive satisfaction, s’avancer vers eux, de sa démarche dolente. La jeune femme, souffrant d’une migraine, s’était excusée auprès de Luc de ne pouvoir assister au tournoi ; elle avait eu l’intention de passer l’après-midi étendue dans sa chambre, comme cela lui arrivait trop souvent. Rita, la voyant, éprouva, en même temps que de la joie, une agréable surprise.

Jamais elle n’avait eu, davantage, besoin de sentir à côté d’elle une amitié de femme pour la réconforter et lui donner de l’assurance dans sa lutte contre l’homme, l’éternelle joute des sexes. Geneviève ondula mollement, avec un sourire aimable.

Ils lui firent place entre eux, sur le banc. Aux pommettes, sa peau craintive de très blonde s’enfiévrait de rouge.

— Guéri, le mal de tête ? demanda Rita tendrement.

— Pas tout à fait, dit Geneviève en appuyant un doigt sur sa tempe. Mais suffisamment pour que je ne manque pas la victoire de M. de Certeuil.

Ledit M. de Certeuil ne broncha pas.

Mme Le Tourneur sortit d’un immense sac de cretonne à ramages une sorte de napperon qu’elle se mit flegmatiquement à broder de soie mauve et orange. Elle entendit Rita dire à Luc :

— Jouez votre match. Après, aussitôt, je vous promets de vous répondre.

— Mais… voyons… ce ne peut être que « oui » ? dit-il avec quelque vivacité et un soupçon d’inquiétude.

Rita, allongeant le bras, avait posé une main sur une main de Geneviève qui, docile, chôma.

— Luc, vous m’avez demandé si vous deviez parler à mes parents aujourd’hui ou plus tard, n’est-ce pas ? Je ne crois pas qu’il soit question d’autre chose ? Vous êtes là qui vous alarmez subitement !…

— Ah ! bien, bien.

Le mouvement du spectacle qui s’agitait en face d’eux venait de se modifier. Sur le court, les joueurs, s’arrêtant, se mêlaient à d’autres tennismen qui envahissaient l’enceinte grillagée. À l’extérieur, les groupes bougeaient.

— C’est Simpson qui a gagné, dit Luc de Certeuil. Ohé ! Simpson, dans combien de temps notre partie ?

— Tout de suite ! J’aime autant, répondit l’Américain.

— Ça va.

Luc se leva et dit, en riant, à la jeune fille :

— Il y a des chances pour que cette partie soit la plus rapide de ma carrière !

— Oh !… commença Rita évasivement.

— Allons ! insista Luc qui caressait le manche de sa raquette. Dites « oui » tout de suite. Ça m’aidera à gagner.

Rita, incertaine, le regardait. Mais, au moment où, peut-être, elle allait lancer la parole souhaitée, la sensation la plus inattendue, la plus surprenante, la plus inconcevable, lui ferma la bouche.

D’une pression subite et brève, la main de Geneviève Le Tourneur venait de lui donner un avertissement secret, mais des plus péremptoires.

Rien ne fut visible. Les mains des deux amies, en apparence, n’avaient pas tressailli. Leurs visages étaient impassibles.

— Après la partie ! confirma Rita. Ce qui est dit est dit. Allez, mon cher, je crois que vous faites attendre Simpson.

Une seconde encore, il resta devant elle, à la regarder profondément, faisant, avec sa raquette, des moulinets et des tourniquets.

Deux charmantes jeunes filles s’approchaient :

— Nous allons contempler vos prouesses, déclama l’une d’elles. Puis, s’adressant à Geneviève : Madame, vous voulez bien de nous, à côté de vous ? en se serrant un peu…

— Comment donc ?

Geneviève et Rita dégagèrent la moitié du banc.

— À tout à l’heure, dit Luc.

Il s’éloigna. Les spectateurs étaient maintenant plus nombreux. Tous les sièges se trouvaient occupés. Beaucoup d’hommes restaient debout ou s’asseyaient sur le sol.

Rita, d’un regard suprêmement intrigué, interrogeait Geneviève. Mais leurs deux voisines, qu’elles connaissaient, avaient engagé une conversation d’allure générale, à laquelle il fallait bien prendre part. Quitter la place, elles n’y pouvaient songer. La descendante des Ortofieri bouillait d’impatience. Qu’est-ce que Geneviève avait voulu lui faire entendre ? Pourquoi Geneviève lui avait-elle imposé silence ? Son calme était insupportable ! Comment faire, pour savoir, avant la fin de la partie ? Cette partie qu’il était nécessaire de suivre jusqu’au bout !

Geneviève, cependant, n’avait pas abandonné son ouvrage. Tout en parlant, tout en levant les yeux de temps en autre sur Luc et Simpson qui se démenaient dans leur cage, courant, bondissant et pirouettant, elle ne cessait guère de tirer l’aiguille. Toutefois :

— J’en ai assez, dit-elle inopinément.

Et elle ouvrit son immense sac pour y réintégrer le napperon.

— Tu ne me complimentes pas sur mon talent ! dit-elle.

C’est pourtant gentil. Comment trouves-tu mes fleurs ?

Elle tendait aux regards de Rita la toile ornée de corolles orange et de feuillages mauves.

— C’est tout à fait joli, reconnut Rita.

Mais elle n’en dit pas davantage, pétrifiée de ce qu’elle venait d’apercevoir.

À grands points, autour d’une fleur, Geneviève avait, en quelques aiguillées, tracé les sept lettres d’un nom : CHARLES.

Ce nom qui semblait de loin couronner la fleur merveille d’une arabesque capricieuse et purement décorative, éclatait pour Rita en jambages de soleil.

— Bravo ! Bravo ! s’écria l’une des jeunes filles, parce que Luc de Certeuil venait de reprendre, par un savant revers, une balle de fond.

Les yeux démesurément agrandis, Rita fixait Geneviève. Celle-ci, d’un geste négligent, fourra le napperon dans le sac et remarqua :

— Seigneur ! Que de choses dans ce cabas ! C’est inouï ! Non, mais regarde-moi ce fouillis !

Elle le tenait béant, son fameux sac, — béant du côté de Rita. Elle y avait plongé une main nonchalante, et cette main raffinée, baguée, féminine autant qu’il se pouvait, brandit, un dixième de seconde, dans les obscures profondeurs de la vaste poche, le rectangle bleu d’un télégramme.

Puis, comme le rideau tombe sur la fin d’un acte, l’étoffe ramagée du précieux réceptacle se trouva close, au claquement de son fermoir.

Des applaudissements s’élevaient, sur une balle coupée de Luc de Certeuil. Son adversaire, précipité dans une course subite, manqua la reprise.

Game ! annonça l’arbitre.

— Deux à zéro, fit la voisine à Geneviève.

Luc, se préparant à « servir », lança un coup d’œil du côté du banc. Élégant, mobile, précis, il offrait, à la lumière incomparable du ciel pur, la forme d’un beau modèle humain. À distance, sa silhouette blanche enchantait la vue, annulant ce qui déplaisait parfois de ses traits trop pâles, de son nez court et ramassé, de ses regards chargés d’énigmes.

Silencieuse, statufiée, Rita, l’œil fixe, ne voyait plus rien. Elle avait beau retourner toutes les possibilités imaginables, l’explication du télégramme lui échappait cruellement et délicieusement. Mais Charles Christiani rentrait en scène. Ce qui était arrivé influençait Geneviève au point de l’avoir fait revenir sur son attitude précédente. Et cela, c’était enivrant, délirant, divin ! et cela emportait dans une magnifique vague de joie toutes les suppositions de sa fiévreuse curiosité.

La finale fut expédiée en un temps record. Simpson ne marqua rien, pas un set. Jamais Luc de Certeuil n’avait joué si brillamment. Tout lui avait réussi. Pourtant, il était à mille lieues de croire que sa chance pût tenir au vieux proverbe : « Malheureux en amour… »

Et ce fut avec l’expression la plus suffisante du monde qu’il revint auprès de Rita.

— Mes compliments ! lui dit-elle.

Il salua en souriant :

— Les compliments, c’est très bien. Mais… la réponse ?

— Plus tard, dit Rita, simplement.

Il en demeura déconfit, si bien qu’un instant, les bras ballants, la bouche ouverte, il perdit une bonne part de son élégance.

— Oh ! reprocha-t-il. Comment !…

— Patience ! conseilla-t-elle avec douceur.

— Eh bien ! lâcha-t-il. Vous êtes vraiment femme, vous !

— Ne soyez pas fâché. Patience ! vous dis-je.

— Ah ! proféra Luc, furieux et consterné.

Mais, sur-le-champ, il se dompta :

— Je m’inclinerai toujours devant vos désirs.

— Avec le sourire ? dit-elle malicieusement.

— Avec le sourire, bien entendu.

Et il parvint à prendre une contenance assez humble et assez touchante pour que Rita lui en sût gré et compatit sans arrière-pensée à sa déception.

Rita entra dans la chambre de Mme Le Tourneur sur les pas de celle-ci.

— Mais que se passe-t-il donc ? lui demanda-t-elle avidement. Qui t’a envoyé ce télégramme ?

— Lui-même, tout bêtement ! flûta Geneviève de sa faible voix mourante et chantonnante.

Elle était, au fond, ravie. Les choses reprenaient un tour romanesque qui ne pouvait que plaire à la plupart des femmes. De plus, le télégramme de Charles lui donnait à penser que l’aventure pourrait peut-être bien se terminer de la façon la plus conforme aux lois de la société et aux plus chers désirs de sa très chère Rita. Elle trouvait donc licite et même louable de servir des amours qu’elle avait réprouvées jusqu’ici, d’autant que, divorcée à la fleur de l’âge, elle nourrissait, sans trop le savoir, cet étrange besoin qui affecte l’humanité tout entière et qui consiste à désirer pour autrui les tribulations qu’on a soi-même essuyées. En sorte que, sourdement, elle n’était pas fâchée de travailler à rompre un mariage en train.

Luc et Rita n’étaient même pas encore fiancés ; qu’importe ! Il y a un peu de mariage dans les fiançailles les plus vagues ; c’est dire qu’il y a un peu de divorce dans leur rupture. Et, fort inconsciemment, la douce et blonde Mme Le Tourneur aurait souhaité que toutes ses amies fussent logées, comme elle, à l’enseigne de la séparation. Ainsi va le monde, et personne n’y peut rien changer. Ainsi les amitiés les plus sincères sont parfois le jeu d’obscurs penchants qui les influencent. Ainsi Geneviève Le Tourneur prenait-elle, à son insu, autant de plaisir à brouiller les cartes de Luc de Certeuil qu’à pousser à la roue de la Fortune, qui semblait maintenant favoriser Charles Christiani, — aux dires de son télégramme.

Ce télégramme, Rita le lisait et relisait dans un désordre mental inexprimable :

Madame Geneviève Le Tourneur,
Hôtel Floria
Saint-Trojan (île d’Oléron)
(Charente-Inférieure)
« Ruffieux, 2 octobre 1929.

« Vous prie respectueusement bien vouloir faire connaître à qui de droit que j’envisage possible révision instruction procès 1835 en vertu d’un fait nouveau découvert ce matin.

« Remerciements et hommages. — Charles Christiani. »

— Un fait nouveau ! monologuait Rita passionnément. Un fait nouveau ! Naturellement, ce ne peut être qu’une chose d’importance capitale ! Une chose propre à démolir tout ce qu’on sait, tout ce qu’on s’imagine, sur le meurtre de César Christiani ! Un fait nouveau ! Lequel ? Un document retrouvé parmi des paperasses ? Une révélation imprévue ? Et de quelle nature ? « Ruffieux », oui, je me rappelle. Il m’a parlé d’un voyage en Savoie, qu’il devait faire. Est-ce donc en Savoie qu’il a découvert… Car le mot y est : « découvert ». Il semble bien que ce soit lui qui ait découvert quelque chose. Oh ! mon Dieu ! mais c’est providentiel ! C’est trop beau !

— Oui. Trop beau. Ne t’emballe pas si vite, ma chérie. Pèse les termes de cette dépêche. « Il envisage comme possible une révision de l’instruction. » Ce n’est qu’un espoir. Il est évident que de nouvelles perspectives se sont ouvertes pour lui, à cause d’un fait inconnu jusqu’ici. Mais rien ne prouve la solidité de ses conjectures. Songe qu’il a dû, certainement, expédier ce télégramme dès qu’une lueur d’espoir lui est apparue : avant d’avoir beaucoup réfléchi. Car l’essentiel, à ses yeux, était de t’avertir immédiatement, puisqu’il n’ignore pas l’imminence de tes fiançailles. Il faut compter avec la précipitation.