Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« De quoy lamentes tu pauvre homme abandonné »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 160).

CLXXXI.


De quoy lamentes tu pauvre homme abandonné
A tes meschans desirs est ce la conscience
Qui te ronge & remort devant la violence
Du trespas importun à chacun destiné ?

Je ne scay s'il y a viellart si fortuné
Que si le Tout-puissant luy donnoit la licence
De retourner encore en sa premiere enfance
Recommencant le cour à sa vie ordonné,

Qui voulut accepter une offre si peu ferme
Pour souffrir de nouveau jusqu'a la fin du terme
Tant de fascheus ennuis que nous touchons au doigt.

Cest donc estre par trop en ses desirs frivole
De craindre de laisser une chose si folle
Que tu refuserois si l'on te la rendoit.