Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Remarque comme va le moulin balancant »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 296).

CCCXV.


Remarque comme va le moulin balancant,
Et voy comme sa roue incessament emue
De la roideur des flos sans cesse se remue
Fracassant de son tour le froment jaunissant :

Quelle s'aille à la fin agitant & poussant
Tout comme elle voudra à la nuit destandue
Si se treuvera elle au lieu mesme rendue
Quelle estoit au matin son labeur commencant

Tu peus bien travailler courant la terre & l'onde
Afin de t'enrichir : comme tu vins au monde
En la mesme facon tu t'en retourneras :

Et si la soif de l'or les entrailles te serre
Pense que comme nu tu naquis sur la terre
Que de la terre nu en bref tu sortiras.