Le Nickel/APPLICATION DU NICKEL

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Gauthier-Villars et fils, Masson et Cie (p. 163-167).

APPLICATIONS DU NICKEL


Fabrication du fil de nickel. — La fabrication du fil de nickel de grosseur moyenne ne diffère pas de celle du fil de cuivre mi de laiton. On emploie le nickel rendu ductile par addition de magnésium ou d’aluminium.

Mais pendant le recuit, il se forme une certaine quantité d’oxyde que les passages à la filière incorporent à la masse, et qui diminuent la ductilité dans une proportion telle que le tréfilage finit par devenir impossible. De là, l’obligation de ne pas dépasser un certain degré de finesse dans les fils.

Le seul moyen qu’on ait encore trouvé de remédier à ce défaut, est d’opérer le recuit dans une atmosphère réductrice d’hydrogène ou d’oxyde de carbone, de façon à s’opposer à la formation de l’oxyde et à réduire celui qui aurait pu s’être produit par les manipulations préparatoires.

Le nickel destiné à être réduit en fils étant

mis sous la forme d’une règle cylindrique, est passé à la filière, puis recuit dans une cornue de fer enduite de chaux vive et traversée par un courant d’hydrogène sec. Le tout est porté au rouge pendant un temps suffisant, par un foyer placé à l’extérieur. On laisse alors refroidir le nickel dans la cornue à l’abri de l’air, jusqu’à ce que la température devienne assez basse pour que l’oxydation ne soit plus à craindre, et on continue le travail de la filière.

Ces opérations, qui ne laissent pas que d’être assez longues, sont répétées jusqu’à ce que le fil ait seulement un diamètre de 1 millimètre.

A partir de ce moment, le recuit est inutile, la chaleur seule du travail suffit à maintenir une température assez élevée pour empêcher l’écrouissage.

On peut de cette façon obtenir des fils de de millimètre de diamètre.

On prépare aussi des fils de nickel souples, fourrés d’aluminium, de la façon suivante :

Après avoir préparé un cylindre de nickel, on le soumet au forage de façon à obtenir un tube dont le diamètre intérieur soit le tiers du diamètre extérieur. On introduit alors, à frottement dans ce tube, un cylindre d’aluminium recouvert d’une couche de soudure d’aluminium.


Cette soudure, composée de 70 parties d’étain et de 30 d’aluminium, adhère fortement à l’aluminium et permet de le souder à la plupart des autres métaux, notamment au nickel.

On passe alors à la filière l’ensemble des deux cylindres, en opérant les recuits à une température inférieure au rouge vif et à l’abri de l’air. On obtient ainsi des fils très légers, inaltérables et brillants, que l’on emploie dans la bijouterie et la passementerie pour remplacer les fils d’argent.

Ces fils ont la propriété de brûler blanc comme l’argent, c’est-à-dire que, chaudes au chalumeau, ils fondent en donnant une petite boule blanche à l’extrémité.

Les fils de nickel restent constamment blancs, tandis que les fils de cuivre argentés ne tardent pas à devenir rouges par l’usure.

On a obtenu des fils de nickel tels que 18000 mètres ne pesaient que 100 grammes.

Creusets de nickel. — Le nickel est employé pour fabriquer des creusets de laboratoires, plus économiques que les creusets d’argent.

Ces creusets sont moins poreux et surtout beaucoup moins fusibles que ceux d’argent. Ils sont, en outre, moins bons conducteurs de la cha leur, ceux d’argent l’étant pur trop ; un creuset de nickel à moitié rempli d’une lessive de potasse bouillante peut être tenu entre les doigts sans danger.

Malheureusement, ces creusets sont très vivement attaqués par les acides faibles étendus, et leur résistance aux alcalis est moindre que celle du platine : leur nettoyage est, par suite, peu aisé.

D’après Diltmar, la potasse caustique commence à attaquer énergiquement le nickel, quand la solution contient plus de 60 % d’alcali anhydre KOII.

II propose d’employer pour les creusets de laboratoire un alliage formé de :


Argent 77

Or 7


Nickel ??

Plaqué de nickel. — On peut préparer du plaqué de nickel en se fondant sur la propriété que possède ce métal de se souder au fer et à l’acier : on obtient de cette façon des feuilles de tôle recouvertes sur les deux faces d’une couche de nickel dans une proportion variable.

La tôle étant parfaitement décapée et bien dressée, on applique sur chaque face les feuilles de nickel et on passe au laminoir, après un réchauffage qui se l’ail dans nue caisse en tôle. On arrive, par des laminages successifs, à avoir des lames de l’épaisseur voulue et dans lesquels les deux métaux sont si intimement soudés, que l’on croirait avoir affaire à un seul métal.

C’est avec des feuilles d’acier, plaquées de 5 à 50 % de nickel, que l’on fabrique la plupart des ustensiles de cuisine de nickel employés en Europe, ainsi que les réducteurs, etc.

Ce placage à chaud, véritable soudure, n’a pas l’inconvénient de s’écailler comme le dépôt galvanique.

On fabrique, en parlant du même principe, des fils en plaqué de nickel.