Le Nickel/Conclusions

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Gauthier-Villars et fils, Masson et Cie (p. 171-173).

CONCLUSIONS


Nous avons donc assisté depuis 1880 au développement de la métallurgie du nickel.

Si ce métal n’avait pas été employa en notable quantité auparavant, cela tient tout d’abord à la rareté du minerai.

Les roches qui renfermaient le nickel ne le contenaient jusqu’ici qu’en petite quantité.

La découverte des gisements de la Nouvelle-Calédonie par M. Garnier, puis, plus tard, la mise en exploitation des minerais sulfurés rencontrés au nord du lac Huron, ont permis de créer et de développer cette nouvelle métallurgie.

Malheureusement, les minerais sont peu riches, leur traitement est long et irrégulier ; l’affinage de la fonte présente de grandes difficultés.

Une des principales tient à la facile oxydation du nickel qui fournit le plus souvent un métal aigre dont les propriétés mécaniques sont profondément modifiées.

Le métal, bien pur, est d’excellente qualité, mais il est encore trop cher pour la grande industrie.

Par contre, les qualités du métal vont se, retrouver dans ses alliages ; nous y rencontrerons un allongement, une élasticité et une résistance qui les ont fait entrer tout de suite dans la pratique industrielle.

Les applications ont été assez importantes, et aujourd’hui où la métallurgie ne doit que trop de progrès à l’art militaire, c’est, encore de ce côté, que se présenteront les principales applications du nickel.

Nous n’avons qu’à rappeler son emploi dans la fabrication du laiton pour cartouches et son rôle si important dans les aciers au nickel.

D’autre part, le nickelage par voie galvanique n’a pas fait de grands progrès. Si l’on sait aujourd’hui déposer régulièrement une petite couche de nickel sur un métal on ne peut augmenter son épaisseur, au-delà d’un quarantième de millimètre, à moins d’arrêter l’opération et de recommencer un nouveau polissage. Cette question mériterait d’être poursuivie, car la résistance du nickel en présence des agents atmosphériques est une qualité dont on n’a pas suffisamment tiré parti jusqu’ici.

Quoi qu’il en soit, les progrès réalisés depuis quinze ans dans cette voie sont très sérieux, et nous ne doutons pas que l’avenir ne nous réserve sur ce point d’importantes et nouvelles découvertes.