Le Panier d’argenterie/12

La bibliothèque libre.
Paul Ollendorff, éditeur (p. 33-34).

XII


Toi qui sais lire dans ma main
Assez pour me prendre mes bagues
En prédisant des choses vagues,
Que m’arrivera-t-il demain ?

Non. Laissons la chiromancie,
Si tu ne m’apprends rien de neuf.
Peut-être qu’avec le blanc d’œuf
L’épreuve sera réussie.


Dis-moi donc si je suis coiffé
Par tes chers petits doigts de gueuse.
Tu ne me réponds pas, blagueuse ?
Consultons le marc de café.

Rencontrerai-je pas de femme
D’une meilleure qualité ?
Le bonheur, ô naïveté,
Est-il pour le bout de mon âme ?

Voyons les cartes si ça ment ;
Vite, fais cesser ma torture.
Conte-lui sa bonne aventure
À ton pauvre diable d’amant.

Va, j’interprète ton silence,
Et dans tes yeux je lis ceci :
« Ton avenir ? il est ici,
« Jusqu’à ce que je te balance… »