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Le Parnasse contemporain/1866/L’Idée

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Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]I. 1866 (p. 264-265).


L’IDÉE


Fluide parcourant les sentiers de l’espace,
Étincelle échappée au foyer créateur,
Elle plane, invisible, elle flotte, elle passe,
Ayant la fantaisie… un souffle pour moteur.

Elle suit son chemin, lente, mais jamais lasse ;
Est calme, ou véhémente, — et, quand, de sa hauteur,
Elle a touché les bords de notre terre basse,
Pour devenir lumière entre au cerveau quêteur.


— Elle était, jusque-là, le bien de tout le monde ;
Mais un front l’a reçue et ce front la féconde ;
C’est un rayon de pris au lumineux faisceau.

Donc, lorsque au moule ardu sa forme est décidée,
On peut dire au penseur artiste : — « À toi l’Idée,
Toi qui sus lui donner et l’empreinte et le sceau !


F. FERTIAULT