mélologue faisant suite à
Épisode de la vie d’un artiste
Certes, plus d’un vieillard sans flamme, sans cheveux,
Tombé de lassitude au bout de tous ses vœux,
Pâlirait, s’il voyait, comme un gouffre dans l’onde,
Mon âme, où ma pensée habite comme un monde ;
Tout ce que j’ai souffert, tout ce que j’ai tenté,
Tout ce qui m’a menti comme un fruit avorté ;
Les amours, les travaux, les deuils de ma jeunesse ;
Mon plus beau temps passé sans espoir qu’il renaisse ;
Et quoique encore à l’âge où l’avenir sourit,
Le livre de mon cœur à toute page écrit.
Cet Ouvrage doit être entendu immédiatement après la Symphonie Fantastique, dont il est la fin et le complément. Il se compose, comme l’indique son titre, d’un mélange de musique et de discours : on peut l’exécuter dramatiquement. Dans ce cas, l’orchestre et les chœurs invisibles doivent être placés sur le théâtre, derrière la toile. L’acteur parle et agit seul sur l’avant-scène. À la fin du dernier monologue, il sort, et le rideau, se levant, laisse à découvert tous les exécutants pour le final. Pour l’exécution dramatique, il est indispensable que l’acteur chargé du personnage de l’Artiste réunisse le talent du chant à celui de la déclamation ; sa voix est le premier tenor. En outre, il faut un autre premier tenor pour la ballade chantée derrière la scène, et une basse-taille énergique pour le capitaine de brigands.