Le Songe de Poliphile/12

La bibliothèque libre.
La très-belle nymphe étant parvenue
jusqu’auprès de Poliphile, comme elle tenait une torche de la main gauche, le prit de sa main libre en l’invitant à venir avec elle. Là, Poliphile, de plus en plus échauffé par un doux amour pour cette élégante demoiselle, voit ses sentiments s’enflammer davantage.



egardant l’objet réel,

compréhensible d’une si belle image, d’une si noble apparition, douée d’un aspect tellement divin, accumulation considérable, réunion universelle de beauté inouïe, d’élégance surhumaine, je trouvais chétives et mesquines, indignes de comparaison, auprès de cette merveille, toutes les délices sans prix, toutes les richesses, toutes les hautes magnificences que j’avais vues antérieurement. Oh ! bienheureux donc celui qui possédera tranquillement un si grand trésor d’amour ! Non seulement je proclame heureux ce possesseur, mais heureux vraiment encore celui qui, se soumettant humblement à ses désirs comme à ses ordres, sera par elle possédé. Ô Jupiter très-haut ! la marque de ta divine image est imprimée sur cette créature du Ciel ! Certes, si Zeuxis neût eu qu’elle à contempler, il l’eût mise bien au-dessus de toutes les filles d’Agrigente[1] et de tout le globe terrestre, il l’eût fort à propos choisie comme l’unique modèle de la plus grande et de l’absolue perfection.

Mais voilà, maintenant, que cette charmante et céleste nymphe, joyeuse et leste, s’approchant de moi, me montre tout à coup ses très-rares beautés, aperçues déjà de loin, me les laissant contempler plus manifestement, ce dont je demeure stupéfié et saisi.

Or l’amoureux aspect, l’objet charmant présent ne fut pas plus tôt introduit dans les parties intimes de mon être, par le ministère des yeux, que ma mémoire fidèle et vigilante surexcita mon coeur pénétré. Là, lui présentant, lui montrant celle qui l’avait empli d’un si grand labeur, il la reconnut elle qui avait fait de lui le carquois tout bourré de ses flèches aiguës, le domicile familial et protecteur de sa douce image, il la reconnut elle qui avait longuement consumé mes tendres années par ses chaudes, ses premières, ses puissantes amours. Il en était déjà tout disloqué ; je le sentais, pareil à un rauque tambour, battre sans trève, assidûment mon sein blessé. C’en est fait ! Dans ce bel et charmant aspect, dans ces jolies tresses blondes, dans ce front sur lequel se jouent capricieusement ces boucles flottantes et frisées, j’ai reconnu cette Polia aux cheveux d’or, cette personne passionnément aimée, des flammes incendiaires de laquelle n’a jamais pu se retirer ma vie dont les fluctuations n’ont pas modifié mon amour. Toutefois ce costume de nymphe inusité, cet endroit inconnu me laissèrent fort en suspens, rempli de doute et d’hésitation.

Avec un bras blanc comme neige elle tenait, de la main gauche appuyée contre sa poitrine aussi blanche, une torche enflammée et brillante qui dépassait son chef doré. L’extrémité amincie de cette torche était retenue par son poing serré. Elle avançait courtoisement son bras resté libre, d’une blancheur que n’eut pas celui de Pélops[2], laissant apercevoir la veine céphalique et l’artère maîtresse semblable à une fine ligne rouge de santal tirée sur un papyrus immaculé.

Comme elle eut de sa droite mignonne pris mollement la mienne, le front ouvert et rayonnant, la bouche souriante et embaumée, aux menues fossettes, elle me dit plaisamment, toute caressante, en un fort beau langage : « Ô Poliphile ! mon semblable, approche en toute sécurité, sans hésitation aucune. » Je demeurai stupéfait et m’émerveillai fort de ce qu’elle connût ainsi mon nom. Je me sentis tout troublé au fin fond de moi-même, rempli d’une flamme ardente. Ma voix s’arrêta paralysée entre la crainte et une honnête pudeur. Elle dut malheureusement ignorer ce que j’eusse souhaité de lui exprimer convenablement, et je ne sus marquer autrement mon respect à cette jeune et divine vierge qu’en lui tendant aussitôt une main indigne et mal séante.

Mise ainsi dans la sienne, je la sentais serrée comme dans une chaude neige, entre du lait coagulé. Il me sembla que je touchais quelque chose qui n’était pas de condition humaine. Ayant ainsi fait, je demeurai fort agité, vivement secoué, en grande méfiance, ne comprenant rien à des événements qui ne se produisent pas pour des mortels, ne sachant ce qui devait s’en suivre, me trouvant, avec mon vêtement plébéien de drap grossier, avec mes manières vulgaires et sottes, difforme à ses yeux, tout à fait déplacé, tout à fait

indigne d’une telle compagnie, et sentant qu’il ne convenait pas qu’un mortel habitant de la terre goutât de telles délices. Cela me faisait monter le rouge au visage ; j’étais rempli d’admiration ; et bien que je me lamentasse en moi-même de ma triste apparence, je me fis son disciple[3].

Enfin, sans avoir entièrement rappelé mon courage, je remis mes esprits épeurés et troublés, pensant qu’auprès d’un si bel et si divin objet, en un lieu pareil, tout ne devait que finir bien. Le noble esprit de cette nymphe eût eu certainement la puissante vertu de tirer les âmes perdues hors des flammes éternelles et de réunir, dans les tombes, la partie immatérielle des corps à leur partie matérielle. Bacchus, pour la contempler sans cesse, eût renoncé à la fameuse ivresse du Gauran, du Faustien, du Falerne[4] et du Pucin[5]. J’allais derrière elle, je la suivais le cœur palpitant d’un amour inquiet, plus agité que l’oiselet pris dans les toiles, tout semblable à la brebis timide qu’un loup ravisseur emporte entre les dents.

Alors je me sentis atteint d’ardeurs plaisantes qui, s’augmentant en moi, se mirent à fondre ma peur glacée, à ranimer ma chaleur au feu d’un sincère amour qui prenait possession de moi. Déjà presque dominé, presque vaincu par l’incendie immodéré de mon désir intérieur, j’allais silencieux, soulevant en moi une discussion contradictoire. Oh ! bienheureux pardessus tous les amants celui qui sera uni à cette personne par un amour partagé, sinon totalement, du moins en partie ! Puis, réprouvant mes appétits déshonnêtes, je les contrecarrais, me demandant s’il m’était permis de penser que des nymphes comme celle-ci pussent se soucier jamais d’êtres terrestres si peu leurs égaux, si peu leurs semblables en rien. Nullement, sans doute. Elle est digne d’être serrée dans les bras des Dieux supérieurs ; elle est digne que pour elle ils se dépouillent de leur forme divine et s’incarnent, attirés, du haut du ciel, à son cher amour. D’un autre côté, j’avais ce consolant espoir que, lui offrant, bien que déesse, mon âme enamourée, n’ayant présent plus digne à lui faire, elle ne me repousserait pas. Artaxerxès, roi des Perses, s’inclina bien pour boire de l’eau puisée dans la main ! Aussi, plein de tièdes soupirs, je sentais le fond de mon cœur s’agiter grandement et s’émouvoir. Il s’apprêtait, il s’abandonnait à s’enflammer plus aisément que le petit roseau sec auquel on communique l’étincelle sous le souffle d’Eurus, qui s’emploie impétueusement tout d’abord et peu après multiplie l’incendie.

J’éprouvai largement cet effet et vis comment une petite flamme douce et intime se développe dans un sujet préparé. C’est ainsi que ses amoureux regards m’accablèrent bientôt de mortelles secousses. Tel le tonnerre éclatant au tronc creux des chênes les fend sous son choc subit. Je n’osais déjà plus regarder ses yeux brillants, car, chaque fois que je le faisais, poussé par l’incroyable beauté de son gracieux aspect, chaque fois que, radieux, ils rencontraient les miens, tout m’apparaissait double. Il fallait quelques instants pour que je pusse calmer leurs clignements répétés et retrouver la clarté première.

Tout cela faisait que, captif, dépouillé, totalement vaincu, je me sentais contraint d’arracher une poignée d’herbes fraîches pour la lui présenter et, suppliant, lui crier : « Herbam do ! »[6]. Encore qu’en esprit et tout bas je le lui affirmasse et que je lui donnasse libre accès par l’ample blessure de mon âme rendue à merci. Mon cœur brûlant s’était subitement entr’ouvert comme un fruit mûr et vermeil qui, sous la première atteinte de la corruption, se déchire toujours davantage et vient, enfin, à crever entièrement. Il éprouvait, par intervalles, l’effet de bouillonnements accoutumés et intérieurs ; il reconnut aussitôt, à cet aspect virginal dont l’élégance excessive dépassait la pensée, sa divinité familière avec sa flamme et son foyer pénétrants, coutumiers du fait, dans ses entrailles inflammables. Déjà, dès la première brûlure de ces amoureux incendies, cet aspect s’était doucement introduit dans ma pensée, comme à Troie le cheval tout rempli et farci d’embûches, il avait livré, tout d’abord, dans mon cœur fidèle et naïf, un furieux combat qui devait devoir s’y livrer éternellement. Ce cœur, facilement séduit par un très-doux semblant, ne tarda pas à se fondre inconsidérément, à s’ouvrir tout grand aux amoureuses approches, aux conflagrations, et à me soumettre moi-même à un pareil boute-feu.

Une surexcitation qui m’était familière se fortifiait encore de toutes ces ardeurs intimes et pressantes. Je la jugeais être, dans cette occurrence, le plus grand secours que je dusse attendre, secours singulièrement plus opportun que ne fut, aux vaisseaux creux traversant la mer aux ondes rapides et agitées par un gros temps, Tiphys[7] avec son large et très-utile gouvernail, que ne fut l’étoile de Castor[8] ; secours plus agréé encore que celui qu’Adonis frappé reçut de Mylitta[9], que celui qu’offrit à Aphrodite la charmante nymphe Péristera[10], mieux accueilli que le dictame aux fleurs pourprées du mont Ida[11], mis par Dionée[12] sur la blessure du pieux Énée. Mais je sentais dans mon sein, déjà meurtri par les âpretés intérieures, s’amonceler, s’accumuler les pensées revêches, et s’accroître, en même temps que mon pénible amour, son incurable plaie. Rassemblant alors mes chétifs et débiles esprits, j’eus presque l’assurance de lui exprimer mes pensées tendues, ferventes et amoureuses. Aussi ne pouvais-je plus résister aux assauts envahissants, ni me tenir, dans la brûlante ébullition où je me trouvais, de lui crier d’une voix animée et pleine :

« Ô délicieuse et divine demoiselle ! qui que tu sois, n’emploie pas des torches aussi puissantes à brûler, à consumer mon triste cœur. Me voici dévoré par un incessant et actif incendie. Mon âme, je le sens, est pénétrée d’une pointe, transpercé d’un dard très-aigu et enflammé. » En lui parlant ainsi, je la priais de vouloir bien mettre à l’air le feu caché, et de diminuer l’exacerbation dont je pâtissais d’autant plus vivement que cette conflagration faisait rage en demeurant secrète. Mais je pris patience, je réprimai toutes ces brûlantes et douloureuses agitations, toutes ces pensées téméraires, tous ces appétits violents et lascifs, considérant combien j’étais sordide sous ma robe qui retenait encore, fixés après elle, les harpons des mordantes lampourdes[13] récoltées à travers les forêts. J’étais pareil au paon qui, à la vue de ses pieds difformes et vulgaires, abaisse la roue de sa queue. Aussi refrénai-je mes incitations voluptueuses, mes désirs obstinés, mes vaines pensées, en me rendant compte du peu de convenance qui se trouvait entre moi et un objet aussi divin.

J’étais, pour ces motifs, fermement disposé à refouler, à emmurer cet appétit vagabond qui se déchaînait en moi, à vaincre mon esprit chancelant, à surmonter mon immodeste vouloir, jugeant que, désormais, il n’en pouvait être autrement. Enfin, réfléchissant, je me pris à penser, dans le plus secret de mon cœur embrasé, qu’assurément je pouvais comparer la continuité de ma peine présente à celle du malheureux Tantale qui, alors que les eaux fraîches et pures s’offraient toutes désirables et bienfaisantes à ses lèvres desséchées par la soif, alors que, dans son appétit frémissant, les fruits suaves se présentaient délicieusement à sa bouche grande ouverte, demeurait, en fin de compte, eux présents, à jeun et abstème.

Hélas ! une très-belle nymphe de forme insigne, à la fleur de l’âge, aux manières angéliques, d’une distinction inexprimable, se présentait à mes yeux toute bienveillante ! Sa venue dépassait le contentement humain le plus exquis et le plus délectable, et j’étais près d’elle ! Et, toute pleine de ce qui convie gaiement à l’amour, de ce qui provoque le désir, de ce qui, arrachant l’esprit à toute autre pensée, le confisque pour lui seul, elle ne venait pas en aide à mon désir haletant et voluptueux !

C’est ainsi que, sans parvenir à éteindre mon ardente concupiscence, j’apaisais, autant qu’il était en mon pouvoir, mon cœur langoureux, enflammé à l’excès, le modérant par une espérance amoureuse consolante. Je lui disais qu’il n’y a charbon tellement éteint qu’il ne s’allume auprès de celui qui est ardent. Mais les yeux sans frein embrasaient de plus en plus ce cœur sans défense et débile, d’un désir toujours plus téméraire de ces nobles et divines beautés, me montrant, avec un surprenant accroissement de plaisir, cette nymphe évidemment toujours plus belle, plus charmante, plus désirable, admirablement faite et tout à point pour être aimée.

Cependant je pensais, fort sérieusement, que, par aventure, les Dieux supérieurs se pourraient bien aviser de mes désirs, soupçonner mes vœux criminels, mes affections prohibées, en un lieu sacré peut-être, pour une personne à laquelle, raisonnablement, il ne m’était pas permis de prétendre. Est-ce qu’alors il ne pourrait pas m’arriver, à moi profane, comme à tant d’autres, d’encourir leurs froides et rigides colères, ainsi qu’il advint à l’audacieux et trop confiant Ixion[14] ? Pareillement le Thrace n’eût pas été trouver les profondes demeures de Neptune, s’il n’eût, téméraire, mélangé, le premier, en les adultérant, le pur et savoureux Bacchus avec la liquide Thétys[15], s’entremettant ainsi, sans en être digne, de leurs états divins. Galanthis[16], la servante royale, n’eût pas porté son faix dans la bouche, si, mensongère, elle n’eût trompé Lucine. Certes, une nymphe aussi divine doit être réservée à son propre Génie, à quelque héros, et, quand je vais tentant un pareil sacrilège, qui sait si, indignée, elle ne se laissera pas justement émouvoir contre moi ? Raisonnant de la sorte, je pensai, fort à propos, que, qui légèrement s’assure, légèrement aussi peut périr, car l’erreur et le falloir ne lui sauraient manquer. Aux audacieux la trompeuse et folâtre Fortune ne se donne pas tout entière, comme on le dit. D’ailleurs il est malaisé de connaître le cœur d’autrui. C’est pourquoi, de même que Calisto, se sentant enfler le ventre, évita la présence de la chaste Diane, de même aussi, rempli de pudeur, je résistai à mon impulsion, refrénant mes voluptueux et émouvants désirs. Mais sans nulle retenue, d’un œil de Lynceus[17], et sans cesse, je contemplais avec un plaisir extrême et une tendre admiration la nymphe très-belle, me disposant tout entier à son très-gracieux amour, avec un cœur infaillible, obstiné et très-ferme.

  1. Dont cinq lui servirent de modèles pour peindre sa Junon Lacinienne (Pline, XXXV, 9). Il obtint la même faveur des Crotoniates pour l’Hélène (Cicéron, de Juvent.).
  2. Tantale, commensal des dieux, leur servit son fils Pélops dans un festin. Cérès en mangea une épaule ; quand les dieux eurent rendu la vie au jeune homme, Jupiter lui donna une épaule d’ivoire.
  3. C’est-à-dire : je la suivis.
  4. Les vignes du mont Gaurus, en Campanie, furent apportées du pays de Falerne. Elles en conservèrent le nom. Les vins en étaient de trois sortes : un rude, un doux, un léger. On les appelait Gauranum, Faustianum, Falernum, selon que les vignes, qui les produisaient, croissaient au sommet, à mi-côte ou au pied des collines.
  5. Le seul vin que but jamais l’impératrice Livie, femme d’Auguste, qui disait lui devoir ses quatre-vingt-deux ans d’existence. Il se récoltait sur le terroir voisin de Castellum Pucinum, en Istrie.
  6. Herbam dare, céder la palme, expression proverbiale, venue, selon le grammairien Festus (de verb. signif.) de l’usage des bergers, lorsqu’ils luttaient dans les prés, d’offrir au vainqueur une touffe d’herbe arrachée du sol. Servius la rattache à l’olivier qui valut à Minerve sa victoire sur Neptune. Varron y voit une allusion à la palme offerte à l’adversaire avec lequel on se sent indigne de se mesurer. Pline (XXII, 4) y voit le symbole de la cession du sol au vainqueur. Il parle de cet usage comme étant en vigueur de son temps chez les Germains. C’est d’ailleurs une des formes de l’hommage aux temps féodaux.
  7. Pilote des Argonautes.
  8. Pendant une tempête, les Argonautes virent voltiger au-dessus de la tête des Tyndarides, deux flammes dites Feux de Castor et de Pollux. Lorsque ces feux se montraient réunis c’était signe de beau temps, et, séparés, signe de tempête. Après leur mort, les Dioscures tonnèrent dans le ciel le signe des Gémeaux, composé de deux étoiles qui ne se laissent jamais voir ensemble. Les marins les invoquaient par les gros temps.
  9. La Vénus des Assyriens selon Hérodote (I, 131, 199).
  10. Métamorphosée en colombe (περιστερά par Cupidon, pour lui avoir fait perdre sa gageure avec Vénus en aidant celle-ci à cueillir plus de fleurs que lui.
  11. L’origan dictame, appelé dictame de Crète, vulnéraire dont toute l’antiquité a célébré les vertus.
  12. Dionea, nom de Vénus, fille de Dioné et de Jupiter, mère d’Énée

    Dictamnum genitrix Cretæa carpit ab Ida.

    (Virg. Énéide, XII, v. 412.)
  13. Xanthium. Du grec ξανθός, jaune, à cause de sa propriété de teindre les cheveux en jaune. Son fruit est enfermé dans l’enveloppe florale et hérissée de pointes raides.
  14. Attaché dans le Tartare à une roue tournant perpétuellement, pour avoir désiré Junon au banquet des Dieux dans l’Olympe, et avoir eu commerce avec une nuée faite à son image et dont il eut un monstre appelé Centaure.
  15. Il s’agit du vin Biæon, mêlé à l’eau de mer et nommé Leucocoum dans l’île de Cos, Tethalassomenon dans les autres pays. Cette invention est due à la friponnerie d’un esclave qui, dérobant le vin de son maître, dissimulait son larcin en y ajoutant de l’eau de mer.

    Quasi vinis Græcis Neptunus mihi suffudit mare.

    (Plaute, in Rud., act. 2, sc. 7, v. 30).
  16. Ou Galinthias, de γαλῆ, belette. Métamorphosée en belette par Junon, pour avoir, à l’aide d’un mensonge, empêché les Mæræ et les Ilithyiæ de s’opposer à l’accouchement d’Alcmène. On croyait que la belette mettait bas par la bouche.
  17. Pilote des Argonautes, célèbre par sa vue perçante.