Le Sorcier de Padoue/7

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Les Deux BourgognesBossuetTome 7 (p. 89-99).
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VII




 
Drum prüfe wer sich ewig bindet
Ob sich das Herz zum Herzen findet.
SCHILLER



Cornelio remonta dans son laboratoire où il s’enferma, en proie à une inquiétude qui approchait du remords ; car il ne pouvait plus se dissimuler que par ses opérations magiques il avait travaillé à la perte de l’enfant qu’il chérissait. Il avait trop de foi dans sa science pour douter de la puissance du charme qu’il avait mis entre les mains du comte Arriani. N’était-il pourtant aucun moyen pour combattre l’effet de ce charme par une influence contraire ? Il n’en connaissait pas, mais il ne désespérait pas d’en trouver. Il se mit à feuilleter tous les vieux parchemins de sa bibliothèque, tous les grimoires de démonologie, dans l’espoir d’y rencontrer quelque instruction qu’il pût adapter aux difficultés de sa situation présente. Mais sa recherche fut vaine ; les maîtres de la science n’avaient pas prévu le cas qui se présentait. Pareil à l’ouvrier de la fable qui se perdait dans le labyrinthe, ouvrage de ses mains, Cornelio s’était pris dans son propre piège, et luttait en vain contre l’enceinte sans issue où il s’était enfermé.

Il redescendit sans avoir rien pu découvrir, de l’air d’un homme obligé de courber la tête sous le joug d’un ennemi trop puissant. Il ouvrit la porte avec précaution pour voir si sa fille dormait ; mais elle était éveillée.

« Je n’ai pas pu dormir, mon père, lui dit-elle ; cependant le repos m’a fait du bien, et si vous voulez vous asseoir près de mon lit, je vous raconterai la suite de mon histoire.

— Oui, continua la jeune femme, il m’épousa, et puisse le jour où ce lien fut formé être retranché à jamais de ma vie ! De ce moment, je sentis que je n’étais plus à moi ; qu’une volonté plus forte dominait la mienne ; que j’avais affaire à une nature énergique et indomptable qui finirait par me briser ; qu’enfin je n’étais pas de force à marcher d’un pas égal avec Octavio sur la route des passions humaines.

Son amour même empruntait pour se manifester des formes qui m’effrayaient.

Un soir, après avoir chanté dans le don Juan de Mozart, avec plus de succès encore que de coutume, je montai dans sa voiture pour regagner avec lui la maison que j’habitais dans Léopoldstadt.

— Tu as été sublime, me dit-il en me serrant dans ses bras avec une telle violence, que j’en perdis la respiration pendant plusieurs minutes ; puis, comme frappé d’une pensée soudaine, il me repoussa brusquement.

— Les applaudissements de ces rustres, ajouta-t-il d’une voix singulière, ont dû te satisfaire. Et il garda le silence en me considérant avec des yeux qui jetaient un feu sombre dans l’obscurité.

Une autre fois, il trouva chez moi, avec plusieurs autres personnes, ce même Saphir, l’auteur à la mode, qui était en train de faire une dissertation, en style de feuilleton, sur les yeux bleus et sur les yeux noirs. Octavio s’assit pour écouter comme les autres.

— Les yeux noirs veulent être aimés, disait Saphir ; les yeux bleus veulent aimer. Les premiers représentent l’autocratie, les seconds le gouvernement constitutionnel. Les yeux noirs lancent des éclairs, les yeux bleus laissent pleuvoir de doux rayons. Quand je vois un œil noir, je me figure un inquisiteur encapuchonné, qui conduit à l’auto-da-fé les pauvres âmes, tandis qu’un œil bleu est une sœur compatissante qui rafraîchit nos sens et nous console. Eve devait avoir des yeux bleus. Si elle eût eu des yeux noirs, Adam ne se serait pas laissé tenter et nous serions encore en paradis ; mais qu’est-ce que ce serait qu’un paradis sans yeux bleus ? Donnez-moi le ciel sans yeux bleus et l’enfer avec des yeux bleus – par le ciel ! je préfère l’enfer. Un œil noir est aussi une belle chose. Plus d’un œil noir m’a donné des diables-bleus, et ce serait une noire ingratitude que de ne pas reconnaître que les yeux noirs sont aussi des yeux célestes. Mais que voulez-vous ? les yeux noirs ne sont pas tendres. Or, qu’est-ce que l’amour, qu’est-ce que la volupté, qu’est-ce que le bonheur sans tendresse ? La tendresse est le sel de la mer d’amour, etc., etc.

Il continua longtemps encore, et quand il eut fini, un murmure approbateur lui montra que la société savait apprécier le mérite de ses tours de style. Un de ses amis lui conseilla de se rappeler cette tirade pour l’insérer dans son prochain article.

— Justement, dit Saphir, en s’adressant à moi, Madame a des yeux bleus ; quelque autre cantatrice aura bien des yeux noirs. Ce sera un sujet de parallèle.

Octavio se leva en ce moment, et, tournant le dos à la cheminée, se mit à dire avec une froideur glaciale :

— Autrefois, il y avait dans les journaux une partie instructive, c’était le feuilleton, où nous trouvions, sur les sujets artistiques et littéraires des jugements qu’on pouvait prendre au sérieux, des remarques qui pouvaient se traduire en bonne philosophie. Celui qui les rédigeait ne se croyait pas quitte de sa tâche quand il avait fait étinceler aux yeux du public des concetti de mauvais aloi, mais il se croyait obligé de donner une conclusion à ses paroles, et, quand il traitait une question, de la discuter avec science et avec conscience. Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. Le journaliste semble se considérer comme un baladin qui n’a rien à faire avec la pensée de ses lecteurs, mais qui doit seulement les divertir ; aussi apprend-il par cœur une petite routine de gambades, de culbutes, de sauts périlleux, et il croit que tout est dit quand il a passé sa tête entre ses jambes. La philosophie, qu’en a-t-il besoin pour rire de tout ? L’érudition, ce serait du plomb dans ses poches. Lire leurs énormes articles pour y trouver l’imperceptible dose de sens commun dont ils ont l’art de se contenter, ce serait vider un puits pour y chercher une épingle. Hélas ! ces messieurs nous ont montré l’impuissance de ce don qu’on appelle l’esprit ; ils en ont eu en abondance, de l’esprit ; ils en ont eu plus que Lucien, plus que l’Arioste et plus que Voltaire. Et avec tout cela qu’ont-ils produit, si ce n’est le plus grand déluge d’esprit à propos de rien qu’on puisse voir ? Quant à moi, je trouve que l’esprit nous déborde et nous étouffe. Il y en a de quinze coudées au-dessus des plus hautes montagnes. Combien de temps, hélas ! attendrons-nous encore la colombe qui nous rapportera dans son bec une branche de verdure native ?

— Hé ! dit Cornelio, littérairement parlant, ce n’était pas mal pensé, car il faut avouer qu’il y a bien du dévergondage dans la presse périodique.

— Cela peut être, reprit la cantatrice ; mais tenir ce langage en face à une puissance comme Saphir, c’était plus qu’une hardiesse ; c’était un coup d’état. Je compris aussitôt que je n’avais pas huit jours à tenir en scène, si je ne parvenais à réparer cette imprudence inqualifiable.

Vous blâmerez peut-être, mon père, la démarche que je vais vous avouer ; mais considérez la position dans laquelle je me trouvais. Je lisais de plus en plus chaque jour, dans le caractère d’Octavio, une jalousie sombre, qui s’était déjà trahie dans plusieurs circonstances, et dont je ne doutai plus, quand il me défendit, le lendemain de la scène que je viens de vous raconter, de continuer à recevoir Saphir. Je savais d’un autre côté qu’indisposer contre moi ce critique célèbre qui tenait dans ses mains les ressorts de toutes les intrigues, c’était m’exposer à être sifflée au théâtre, calomniée dans les journaux, à me voir fermer peut-être une carrière que j’aimais avec passion ; je soupçonnais même vaguement que le but d’Octavio était de me forcer à quitter le théâtre. Cette crainte, plus que tout le reste, me décida à écrire à Saphir.

Hélas ! il n’arrive que trop souvent que nos précautions tournent contre nous ! Présomptueux comme un journaliste, et nourri dans la société viennoise dont les mœurs ne sont pas propres à inspirer le respect pour les femmes, Saphir se crut autorisé à m’écrire sur le ton de la galanterie. Je prends le ciel à témoin que, malgré l’intérêt que j’avais à le ménager, je ne lui donnai aucun encouragement. L’avenir cependant s’obscurcissait de plus en plus.

Mon mari portait habituellement une bague singulière qui avait attiré depuis longtemps mon attention. C’était un anneau, d’une forme antique, assez massive, au milieu duquel était enchâssé un diamant qui jetait un éclat tel que je n’en ai jamais vu d’aussi brillant. Souvent, à l’époque de notre mariage, au milieu des longues rêveries d’amour qui avaient alors pour nous tant de charme, les éclairs que jetait cette pierre m’avaient comme réveillée en sursaut, avec un sentiment de peine très désagréable. Un jour, je priai même Octavio de ne plus porter cette bague dont la vue me faisait tressaillir. Il sourit de ma demande comme d’un enfantillage.

— Cette bague, répondit-il, est depuis longtemps dans ma famille. L’eau de ce diamant ne manque jamais de se troubler toutes les fois qu’une trahison ou quelque malheur menace celui qui le possède.

— J’avais souvent entendu parler de bagues pareilles, mais je n’y croyais pas ; je n’y crus pas encore malgré la réponse d’Octavio, quoiqu’il me la fît d’un air sérieux.

Cependant, peu après que j’eus écrit à Saphir, je remarquai un changement profond dans les manières d’Octavio. Il était encore plus froid, plus pensif que de coutume ; il jetait sur moi des regards muets qui me faisaient trembler jusqu’au fond de l’âme. Et, en même temps, il me semblait que son diamant, qu’il avait toujours à la main, s’obscurcissait peu à peu et perdait de la vivacité de son éclat.

Près d’un mois se passa ainsi. Saphir m’écrivit plusieurs fois ; mais je crus prudent de laisser ses lettres sans réponse, d’autant plus que le ton passionné de son style finissait par me choquer. Octavio se montrait de plus en plus sombre, et enfin son brillant devint tellement pâle, que je ne pus pas croire plus longtemps que ce fût une illusion. J’aurais beaucoup désiré le voir de près, pour m’assurer si cet obscurcissement étranger ne venait pas de quelque malpropreté ; mais Octavio l’avait sans cesse au doigt où j’osais à peine le regarder.

Le comte Arriani couchait toujours avec moi, bien que depuis longtemps il eût cessé presque de m’adresser la parole. Avant de se mettre au lit, il avait coutume d’ôter tous ses anneaux de ses doigts et de les poser sur la table de nuit, à côté d’une petite veilleuse qui restait allumée. Une nuit, je m’en souviens, je le croyais endormi profondément ; la veilleuse ne jetait sous l’alcôve qu’une clarté incertaine et vacillante. Je ne pus résister à la tentation de prendre la bague mystérieuse pour l’examiner. Le diamant me parut devenu comme opaque. Je l’approchai de mon haleine et je le frottai doucement ; mais, loin de s’éclaircir, il devint plus mat encore. Effrayée, j’allais le reposer à sa place, quand, me retournant pour voir si Octavio dormait toujours, j’aperçus ses yeux ouverts qui me considéraient fixement. Il me saisit avec violence par le bras ; la lueur de la veilleuse éclairait son large front pâle, couvert de gouttes de sueur.

— Malheureuse, me dit-il d’une voix concentrée, tu essaies en vain de faire taire cette pierre qui t’accuse. Je sais tout.

En disant ces mots, il me secouait avec violence ; le regard atroce qu’il me jetait, le grincement de dents dont il accompagnait ses paroles, me persuadèrent qu’il voulait m’étrangler comme Othello.

— Grâce ! m’écriai-je ; grâce ! ne me tuez pas.

— Avoue ta faute, reprit-il en approchant de mes yeux sa bague qu’il avait saisie ; confesse en présence de ce témoin que tu m’as trompé.

— Non, Octavio ; non, répondis-je. Si quelqu’un vous a trompé, ce sont ceux qui m’ont accusée auprès de vous. Je crains que vous n’ayez vu des lettres que, par prudence, je ne vous aurais pas montrées ; mais ces lettres ne sont pas de moi, pensez-y bien : elles sont restées sans réponse. Ne me regardez pas ainsi, Octavio. Je jure que je suis innocente.

— Si belle et si fausse ! murmura le comte en attachant sur moi son regard brûlant que je sentais entrer jusqu’au fond de mon cœur.

— Je jure que je suis innocente, continuai-je. Je n’ai pas sitôt oublié ce que vous avez fait pour moi ; le ciel m’est témoin que je vous aime toujours.

— Tu m’aimes toujours, reprit Octavio. Eh bien ! je vais te dire le moyen de me le prouver. Le bonheur n’est nulle part ici-bas. J’ai dans cette bague un poison subtil qui tue promptement et sans douleur. Partageons-le ; délivrons-nous de l’existence ; mourons ensemble cette nuit même.

Cette proposition étrange me surprit, comme vous pouvez le croire, poursuivit la Zoccolina. J’avais peur, en la repoussant tout d’abord, de renouveler la colère du comte, de le pousser à quelque extrémité violente contre moi. Aussi, en lui faisant remarquer combien était grave un pareil acte, je lui demandai quelques jours pour y réfléchir, avant de prendre un parti.

Mon parti, je vous l’avouerai, était tout pris d’avance. Je n’avais nulle envie de mourir. Mais je sentais aussi, après les scènes qui avaient eu lieu entre nous, que je ne pouvais plus rester auprès d’Octavio. Ses manières étranges, ses bagues constellées, ses poisons, me faisaient croire à une influence surnaturelle dont je me persuadais être environnée. Je pensai que ma vie n’était pas en sûreté tant que je vivrais sous le même toit que lui. Enfin, que vous dirai-je ? Je pris la résolution de quitter Vienne sans le prévenir, et je ne renaquis à la tranquillité et à la santé, qu’en revoyant mon pays, en me retrouvant sous le beau ciel de l’Italie, où une chaise de poste me ramena en trois jours.

— Il y a du pour et du contre dans l’histoire que tu viens de me raconter, reprit lentement le vieillard. Le caractère de ton mari, avec ses bizarreries, ses brusqueries passionnées, te rendait sans doute difficile de vivre longtemps en bonne harmonie avec lui. Mais, toi aussi, ma pauvre Esther, tu n’as pas agi avec la prudence que ta position demandait. Ce qui est fait est fait ; n’y pensons plus. Dis-moi seulement, as-tu appris à ton mari quelle était ta famille, quel était le lieu de ta naissance ?

— Non, mon père ; je lui ai toujours laissé croire que j’étais d’une ancienne famille vénitienne, aujourd’hui malheureuse.

— Ah ! dit Cornelio en paraissant réfléchir un instant. Cependant j’ai des raisons de croire qu’il t’a suivie à Padoue.

— Je ne le sais que trop, répondit la jeune femme. Je l’ai reconnu hier sur le Prato della Valle, quoiqu’il fût couvert d’un domino noir. C’est de ce moment que mes terreurs, dont j’étais délivrée depuis mon séjour en Italie, m’ont reprise avec une nouvelle violence.

— Oui, reprit Cornelio, tout cela est maintenant clair comme le jour. Plût à Dieu que je fusse aussi sûr de trouver le remède que je suis certain de connaître le mal !

— Il me semble que je suis déjà mieux, mon père, depuis que je vous ai révélé mon secret.

— L’âme humaine est ainsi faite, mon enfant, qu’elle se soulage en communiquant sa peine ; et c’est pourquoi la confession, ce sacrement bienfaisant de la religion catholique, est d’un si grand secours, surtout aux âmes faibles, qui ne se sentent jamais plus légères et plus tranquilles qu’après avoir déposé au tribunal de la pénitence l’aveu de leurs fautes. Voici la nuit qui déjà est avancée. Le repos du corps est le premier pas pour arriver au repos de l’esprit. Il importe que tu dormes, ma fille, comme semble t’y inviter cette lune blanche et silencieuse qui regarde dans ta chambre.

— Je le voudrais, ô mon père, mais je ne sais si mes yeux voudront se fermer.

— Bois ceci, lui dit-il en lui tendant un verre d’eau où il venait de délayer une pincée de poudre qu’il avait prise dans sa boîte à compartiments. »

La malade but le verre d’eau qu’elle rendit ensuite à son père ; puis elle se recoucha et s’arrangea, comme pour dormir.

— De votre main, rien ne m’effraie, mon bon père, reprit-elle. Si c’eût été Octavio qui m’eût présenté ce breuvage, j’aurais cru être empoisonnée, ou plutôt je ne l’aurais pas bu, surtout s’il m’avait jeté en même temps ce regard… Oh ! il me semble encore le voir.

— Ne pense pas à cela, ma bonne, dit le vieillard.

— Je me suis souvent demandé, mon père, comment il pouvait se faire que des yeux pussent briller la nuit.

— Éloigne ces idées qui t’agitent, mon enfant.

— Et quel signe est-ce que d’avoir toujours les mains froides.

— Si tu parles toujours, tu ne l’endormiras jamais, dit Cornelio en prenant un livre qui se trouvait par hasard à sa portée. Écoute plutôt ce que je vais te lire pour te distraire. »

Et il lut à haute voix ce qui suit :

« Pour ce qui est des moyens d’agir dont on peut se servir dans la guerre, la force et la terreur sont les choses qui surtout lui sont propres. Mais on demande s’il est aussi permis de se servir de tromperie.

Horace dit qu’il faut faire tout le mal que l’on peut à son ennemi.

 
Par la ruse ou la force ouverte,
Il faut conspirer à sa perte.


Et Pindare de même :

 
Il n’en faut point faire à demi
Pour affaiblir son ennemi.


Dans Virgile cette sentence si connue :

 
Entre ennemis, qui blâme ou la force ou la ruse ?


est confirmée par l’exemple de Riphœus en ces termes :


 
Quoi !ne voyons-nous pas que Riphœus en use,
Ce grand homme de bien et ce juste Troien !


Nous lisons même que Solon, qui est si célèbre par sa sagesse, a imité cette maxime. Et Silius a dit, parlant des exploits de Fabius Maximus :

 
Dès ce temps on a vu que le meilleur moyen
Était d’accompagner la valeur de l’adresse.


Dans Homère, nous voyons Ulysse, qui est le modèle d’un homme d’esprit, être rempli partout de ruses pour surprendre ses ennemis ; et c’est d’où Lucien tire cette maxime que ceux qui trompent leurs ennemis sont dignes de louange. Xenophon a dit pareillement qu’il n’y a rien de si utile dans la guerre que la ruse, et Braside dit dans Thucidyde qu’il n’y a pas de plus belle louange que celle qu’on remporte pour le stratagème. Agesilaüs dans Plutarque… »

Ici Cornelio, jetant les yeux sur sa fille, vit qu’elle sommeillait doucement. C’est pourquoi il se leva et se retira sans bruit.

Le livre qui avait opéré ce miracle était un Grotius, De jure pacis et belli.