Le Sphinx au foyer/Sonnets-portraits

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A. Bennuyer (p. 223-249).

SONNETS-PORTRAITS


I

Sa vague silhouette émerge d’un nuage
Dès le matin confus du vieux monde au berceau,
Quand, pour ses descendants, nul peintre et nul pinceau
Ne pouvaient reproduire encore son visage.

Et pourtant l’on connaît le verdoyant arceau
Qui, sur elle, versa l’attrait de son ombrage ;
On nomme l’amer fruit caché dans ce feuillage ;
On sait de quels destins l’arbre portait le sceau !…

Un jour elle y cueillait la mort et même pire
Pour ses filles, hélas ! et chacune en soupire :
Déclin, rides, pâleur, fausses dents, faux cheveux !!

Tout cela nous vient d’elle, et du fond de votre âme,
Vous jetez l’anathème à ses torts, ô madame !
Mais dites… À sa place… auriez-vous donc fait mieux ?


II

Il avait vu son père, ô merveille ! ô prodige !
S’élever dans le ciel, épargné par la mort !
Il avait vu son fils, comme lui grand et fort,
Vieillir sans se courber sous les ans. Mais, que dis-je ?

Lui-même, sur sa tête, a porté sans effort
Neuf siècles, comme un cèdre à l’inflexible tige !
Et, du haut de cet âge, en son lointain prestige,
Il a noble attitude et majestueux port.

Ses descendants déchus ne lui ressemblent guère :
La fièvre de l’orgueil, de l’or et du plaisir
Aide la pâle mort si prompte à les saisir…

Eux-mêmes à leurs jours font une absurde guerre ;
Et, de presser le temps, ne se lassent jamais.
C’est vivre assez, dit-on, que de bien vivre. Mais…


III

Baissez-vous pour la voir, cette mignonne reine,
Mince comme un roseau, grande comme une fleur !
Son palais, d’une ruche à peine a la hauteur.
Une coquille d’œuf lui suffit pour carène.

Ses sujets, nains de corps, mais géants de valeur,
Entourent de respects Sa Majesté sereine ;
Et, pour charmer ses yeux, s’escriment dans l’arène
Comme autant de fourmis par un jour de chaleur.

Mais l’encens au cerveau lui monte… Elle s’admire !
Et la fière Junon, qu’elle ose contredire,
La change… en quel oiseau bêta, le savez-vous ?

En grue ! en sotte grue !… On croit, mesdemoiselles,
Que, parmi vous, plusieurs, vaines autant que belles,
Pourraient bien… Qui le dit ? Bah ! ce sont les jaloux !


IV

Il déchire un lion sans effort et sans peine ;
Incendie en jouant le blé du Philistin ;
Court aux rudes combats comme un autre au festin ;
Et, tout à ses exploits, ne reprend pas haleine.

Gaza tremble à sa voix du soir jusqu’au matin…
Mais le poison d’amour s’infiltre dans sa veine :
Il boit imprudemment à sa coupe trop pleine
Et le fort devient faible. Humiliant destin !

Pourtant son dernier râle est comme un vent d’orage
Et son bras désarmé venge un suprême outrage
En écrasant les nains qui se riaient de lui !…

Les hommes de nos temps ont pareille faiblesse…
Mais lequel se relève avec cette noblesse ?…
Lequel saurait mourir en vainqueur aujourd’hui ?


V

Elle était belle, sage et tristement liée
Aux destins sensuels d’un orgueilleux époux,
Ne pouvant opposer à ses transports jaloux
Qu’une calme douceur sous un tel joug ployée.

Du roi David, un jour, désarmant le courroux,
Elle en sauva cet homme, épouse humiliée,
Si pleine de grandeur dans ses larmes noyée,
Si chaste sous son voile en priant à genoux !

Elle fut veuve. Alors dans sa tendre constance
Et malgré ses refus, malgré sa résistance,
Le roi mit dans sa main le sceptre pour toujours.

Quand l’on a vu des rois épouser des bergères,
Elles n’étaient, du moins, ni vaines ni légères…
David choisirait-il dans celles de nos jours ?


VI

Fils du roi Gordius, il régnait en Phrygie
Et tout ce qu’il touchait, se transformant en or,
Devenait aussitôt opulence et trésor :
Don fatal de Bacchus, sans doute, en une orgie.

Les artistes du temps ne jouaient pas du cor ;
Mais la lyre et la flûte exerçaient leur magie ;
Et ce roi, bon au plus à pendre en effigie,
De siffler Apollon eut l’imbécile tort !

Alors, il lui jaillit des profondeurs du crâne
Deux… je le dis sans rire, oui : deux oreilles d’âne,
Juste punition d’un stupide méfait !

On dit que le veau d’or, en notre époque, donne
À ses adorateurs, souvent, cette couronne…
Le tour me semble bon ; et, ma foi, c’est bien fait !


VII

Dans Asgard la céleste et loin des yeux humains,
Elle connait le mot de chaque destinée ;
Sa tête au noble front de myrthe est couronnée ;
Avec trois pommes d’or, un globe est en ses mains.

Son premier-né préside aux saisons de l’année
Et tente, aventureux, les terrestres chemins.
Au second, peu chercheur d’agités lendemains,
La lune avec Nanna, dans le ciel, fut donnée.

Elle aime celui-ci plus qu’Odin, plus que Thor ;
Et Gna, pour écarter du bien-aimé la mort,
A reçu le serment de toute la nature !

Le gui seul oublié n’épargne point Balder :
Le trait taillé par Locke est dans les mains d’Hader…
Les arrêts du destin s’écrivent sans rature.


VIII

Sous de multiples traits il habite la terre :
Poisson, pourceau, tortue, éléphant ou bélier,
Bramin, jongleur, marchand, pasteur ou cavalier,
Du ciel, son vaste empire, exilé volontaire.

Est-il Rama, d’hymen avec Sita lié :
Lakan la lui ravit ! Il pleure solitaire.
Mais le singe Hanouman au vaillant caractère
Pour soutenir sa cause est un ferme pilier !

Est-il Krichna : sa flûte en ses divins murmures
Emeut le tigre même à l’ombre des ramures.
Il donne à qui la veut, la sagesse en présent.

Mais à la fin, lassé des terrestres tempêtes,
Il choisit pour coussin la couleuvre à cinq têtes
Et dort… on le voit bien : tout va mal à présent !


IX

Elle descend des dieux, fille de Derceto !
La beauté, le génie et le pouvoir suprême
Lui posent sur le front leur triple diadème ;
Vingt peuples sont couverts d’un pan de son manteau

Babylone à sa voix s’étend, fleurit et même
Comblant le vallon creux, abaissant le coteau,
Elle dompte à la fois le feu, la terre et l’eau
Et récolte au centuple aussitôt qu’elle sème.

Mais quand, d’un seul regard et les cheveux flottants,
Elle repousse, un jour, un flot de mécontents :
« Nec plus ultra ! » lui dit la voix intérieure.

Ainsi la gloire humaine est soumise au trépas !
Et les vers du tombeau ne la respectent pas !
Et le vil assassin parfois marque son heure !…


X

Au physique : Œil en biais, teint jaune, face plate,
Cheveux ras sur le front et queue à bout flottant ;
Ongles taillés en griffe et mains couleur de tan,
Vêtements tissés d’or, d’azur et d’écarlate.

Au moral : Vaste cœur toujours en haut montant,
Incorruptible esprit que nul encens ne flatte ;
Savoir universel dont l’étendue éclate
En célèbres écrits d’intérêt important.

Du royaume de Lou parcourant les provinces,
Il enseigne, il exhorte, il réforme les princes ;
Et leurs sujets voudraient lui dresser un autel !

Et depuis deux mille ans qu’il a cessé de vivre,
On le traduit encor chez nous livre par livre :
Sciences et vertus rendent l’homme immortel !


XI

Un sceptre, à son berceau, ne l’a point protégée ;
Loin des marches d’un trône elle grandit enfant ;
Et prend vers l’avenir un essor triomphant,
Cygne mélodieux des flots purs de l’Égée.

Muse, elle chante… alors tout cœur vibre et se fend,
Toute âme est à sa voix ennoblie et changée !
Patriote, elle agit… et dans l’exil plongée,
Elle règne plus haut : sa gloire la défend.

Vingt-cinq siècles et plus passent broyant des mondes,
Aux océans vieillis succèdent d’autres ondes ;
Les peuples ont changé de langues, de destins…

Et dégageant son nom des fables et des contes,
De Leucade et de Phaon, imaginaires hontes,
La muse brille encore au fond des cieux lointains.


XII

Il est enveloppé dans son pâle suaire
Et, depuis quatre jours, scellé dans le tombeau !
Et les vers en rampant vont, lambeau par lambeau,
Demain le disséquer dans son lit funéraire…

Mais de sa vie éteinte agitant le flambeau,
L’ami l’a rallumé d’une flamme plus claire ;
Et sous l’effet divin de son électuaire
Le mort enfin surgit plus vivant et plus beau !

Il consacre à Jésus cette nouvelle vie ;
Et, jusque sur nos bords, son empreinte suivie
Dans le sol, pas à pas, est l’empreinte d’un saint.

Ressuscitez de même un jour, ô Foi perdue !
Chantez-nous l’Espérance, ô voix inentendue,
Et que l’Amour palpite encore en notre sein !


XIII

Un sang impérial circulait dans sa veine
Et la foule, à genoux, d’hommages l’entourait.
Mais du bien-aimé seul, héros qu’elle adorait,
Elle se montrait fière, elle se montrait vaine.

Elle avait applaudi présente à chaque trait
Du vengeur de Varus ! Et des monts à la plaine
Et d’Europe en Asie, avec l’aigle romaine,
Elle escortait l’époux, fidèle à son attrait.

Puis on la voit en deuil, par l’angoisse meurtrie,
Rapporter du vainqueur une cendre chérie
Avec six orphelins dont l’un… Caligula !

Puis, on la voit mourir, ô crime de Tibère,
Par la faim torturée… Il était temps : la mère
Aurait vu son enfant singer ce monstre-là !…


XIV

Sous le manteau troué de la philosophie,
En avant de son siècle il marche avec orgueil,
Défiant le mystère et côtoyant l’écueil.
Trop fier de sa valeur, en lui-même il se fie.

Sous la pourpre romaine, il reçoit humble accueil
Des Gaules que la Foi, cependant, sanctifie.
Apostat, aux dieux faux, un jour, il sacrifie !
Et de l’Église en pleurs commande le cercueil…

C’était la lutte, enfin, la lutte entre Dieu même
Et cet homme drape dans le pouvoir suprême,
Colosse fait d’argile et vêtu de splendeur…

Et le « Galiléen » remporta la victoire !…
Courber un front soumis, s’humilier et croire,
C’est, de l’humanité, la réelle grandeur.


XV

Elle ferme l’oreille aux terrestres promesses ;
Elle ferme les yeux aux trompeuses clartés ;
Elle ferme le cœur à toutes vanités,
Ne demandant qu’à Dieu de mystiques ivresses.

Tandis qu’aux blancs agneaux prodiguant ses caresses,
Elle fuit dans les champs la fange des cités,
Les barbares hideux, en flots précipités,
Entassent sur leurs pas ruines et détresses.

Lutèce même a peur… Mais la sainte bergère
La rassure. Elle prie… et la horde étrangère
S’éparpille à sa voix comme la paille au vent.

Et, de nos jours encor, la vierge, la servante,
Celle qui n’était point grande, noble, savante,
Devant sa châsse a vu des rois courbés souvent.


XVI

Jeune encore, il a fui les vanités du monde
Pour vivre avec Dieu seul dans l’immense désert :
Mais, saint entre les saints, érudit et disert,
Il voit vite envahir sa retraite profonde.

Persécuté bientôt, changeant de lieux, il fonde
Son ordre ; et le Cassin de refuge lui sert ;
Et, d’un élan pieux, travaillant de concert,
Ses frères vont l’aider en sa tâche féconde !…

Ils se sont répandus sur l’Occident barbare,
Et chaque monastère a brillé comme un phare
Dans les obscurités de ces temps hasardeux.

Notre siècle est bien fier : les lettres, la science,
Les arts lui sont soumis… Eh bien ! en conscience,
Les moines l’ont fait grand : tout cela lui vient d’eux.


XVII

La beauté souveraine et le vaste génie ;
Pour siège un noble trône et des rois pour aïeux
Et des rois pour enfants ! Mais un cœur orgueilleux.
Par les uns adorée et par d’autres honnie.

Une lutte sans fin : l’effort victorieux,
La prison, la défaite et l’angoisse infinie :
Le sombre désespoir, l’espérance bénie
Et la haine et l’amour, soleil et nuit des cieux !

Puis, d’États en États sa puissance étendue !
Puis, à Clotaire deux sa liberté vendue,
L’affront, glaçant d’horreur la moelle de ses os !

Puis ses cheveux liés aux crins d’une cavale
Et, dans l’ombre des bois, une course infernale,
La torture et la mort !… « Dispersit superbos ! »


XVIII

Il était aussi grand de taille et d’attitude
Que son père était bref, malgré ses longs exploits.
Il s’éleva plus haut que les plus hauts emplois
Et sut mener de front les guerres et l’étude.

Il fit sentir son joug, il imposa des lois
À vingt peuples, divers de nom, de latitude ;
Et fièrement son front porta sans lassitude
Couronne d’empereur, diadèmes de rois.

C’était en même temps et le bras et la tête,
Le juge des tournois et le plus ferme athlète.
C’était l’inspirateur et c’était l’inspiré !…

Voilà mille ans qu’il dort en sa couche de pierre ;
Mais s’il pouvait rouvrir sa pesante paupière,
Il verrait son cercueil d’hommages entouré.


XIX

Venise la voit naître en un berceau modeste.
Paris, aux premiers rangs, la fait bientôt asseoir ;
Et la cour applaudit son précoce savoir,
Sa verve poétique et sa grâce céleste.

Puis, son ciel radieux se voile avant le soir :
L’époux si cher, Étienne, est frappé de la peste !
Le père aimé, Thomas, est mort ! Il ne lui reste
Que le travail, l’étude et son ferme vouloir !

La misère l’étreint sous le vent de la guerre ;
Le malheur la poursuit.., mais elle n’entend guère
Planant toujours plus haut, le cri sourd de sa faim.

Les accords de son luth charment sa solitude,
Et son suprême effort : Chemin de longue estude,
Couronne l’œuvre entier d’une splendide fin.


XX

Son multiple génie, à l’essor titanesque,
Ne connaît point d’aurore et n’a qu’un long midi.
Nul ne monte plus haut de ce vol érudit ;
Nul n’atteindra jamais sa taille gigantesque.

Périclès l’architecte eût semblé moins hardi ;
Apelles eût de lui copié toile et fresque ;
Virgile eût fait accueil à sa plume dantesque ;
Phidias à son œuvre eut lui-même applaudi

À celui qui le donne il voua son génie.
Les monuments sacrés de la cité bénie
Rappellent même à Dieu son géant souvenir.

De l’enveloppe humaine où brûle sa pensée,
La poussière à tous vents peut être dispersée ;
Ses chefs-d’œuvre, à sa gloire, assurent l’avenir.


XXI

L’Espagne est sa patrie. Illustre est sa famille.
Elle apporte en naissant l’esprit et la beauté.
Pour le monde ébloui, c’est une déité.
Elle aime le plaisir avec tout ce qui brille.

Mais un jour, à ses yeux, luit une autre clarté…
Dieu parle. Elle répond, mystique et sainte fille…
Le Carmel à sa voix ouvre sa double grille ;
Le cloître voit mûrir ses fruits de sainteté.

Ses lettres, ses statuts, ses traités, ses histoires,
Imprègnent de nos jours les cœurs et les mémoires…
Son verbe étincelant s’y grave en traits de feu !

Et celle qui passait ardente sur la terre
Dans les ravissements d’un ascétisme austère,
Est en extase au ciel, face à face avec Dieu !…


XXII

Absorbé nuit et jour dans une même idée ;
Dédaigneux du repos, dédaigneux du plaisir ;
Refusant au travail la trêve et le loisir,
Il sent battre sa tempe avant l’âge ridée.

Le grand mot de l’énigme, il vient de le saisir !
La rétive cavale est par ses mains bridée.
La vapeur obéit, puissante, mais guidée,
Esclave de ses lois, soumise à son désir !

On dit qu’il a payé de sa liberté même
L’âpre solution du triomphant problème…
Worcester eut l’honneur et Papin le profit.

Qu’importe ! Il a marqué son terrestre passage
Par un humain service, un profitable ouvrage !
Cet immortel honneur à ses mânes suffit.


XXIII

Son père, honnête Belge, est homme de charrue ;
Mais elle prise peu la sainte paix des champs.
Il lui faut le plaisir et l’orgie et ses chants,
Et le contact impur des fanges de la rue !

Elle cède sans lutte à ses fougueux penchants.
La pente qui l’entraîne est vite parcourue ;
Elle parle… et Paris aux clubs ouverts se rue.
Et les mauvais encor se sentent plus méchants.

Et, par elle inspiré, le tribunal des crimes,
D’heure en heure atteignant de nouvelles victimes,
Signe pour l’échafaud son horrible exeat !…

Mais ce rouge cerveau se détraque et délire…
À la Salpêtrière, en hurlant, elle expire,
Et laisse un nom maudit !… « Jupiter dementat ! »


XXIV

Enfant, il a gardé les troupeaux de son père ;
Adolescent, il cherche et trouve le savoir ;
Et, jeune homme, se voue au plus sacré devoir ;
Et prêtre, étend les mains, bénit, croit, aime, espère…

Des grands il n’a reçu ni force ni pouvoir.
Il commande pourtant du palais au repaire !
L’époque est agitée et le temps peu prospère ;
Cependant les secours, par ses mains, vont pleuvoir !

Plus d’esclaves !… lui-même a postulé leur place.
Plus d’orphelins !… son bras les presse et les enlace.
Plus d’affligés !… son cœur étreint l’humanité !…

Et lorsque, sans compter, il s’est donné lui-même ;
Il nous laisse en partant l’héritage suprême,
Ce précieux trésor…, la sœur de charité !…


XXV

Sa patrie est partout, car en tous lieux on pleure ;
Sa famille comprend toute l’humanité ;
À chaque désespoir, à chaque infirmité,
Elle ouvre en souriant ses bras et sa demeure.

Le mendiant, la veuve et le déshérité,
Pour lui tendre la main ne prennent pas son heure.
Les heureux et les grands que la fortune leurre,
Implorent ses leçons d’ardente charité.

Que les fléaux divers épouvantent la foule ;
Sur le rouge pavé que le sang même coule ;
Elle marche, console et guérit tout le jour !…

Et quand Dieu l’a ravie à sa tâche sublime ;
Quand Paris, à genoux, dans ce grand deuil s’abîme ;
Elle échauffe la tombe et revit dans l’amour !