Le Supplice de Phèdre/Présentation

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Hélène Soré, mon héroïne, est une femme honnête et rien dans Marc, dont elle s’éprend, ne sort du médiocre. Hélène est belle personne, intelligente, Marc est son beau-fils, et elle l’aime. D’un amour qui, d’abord, ne se connaît pas, mais qui, soudain, se découvrant et considérant dans toute son horreur monstrueuse, fait gémir d’épouvante celle qui l’a conçu.

Ce que, dans ce roman, Le Supplice de Phèdre, je me suis proposé de mettre en lumière, c’est moins le désir incestueux que le réseau des circonstances qui peuvent y conduire et surtout la façon dont il se développe. Dans nul de mes ouvrages, sauf L’Impudente, je ne me suis donné pour tâche de cerner un drame à la fois plus durement et plus étroitement. Cette étude-ci, pour me servir d’une comparaison, peut faire penser à un oiseau, né dans une volière, qui aurait grandi les ailes liées et qui, le jour où tombe l’entrave, recule devant l’air. Si j’ajoute que la vie, par une folle rencontre, m’en a fourni les éléments les plus substantiels, on possédera toutes les données qui, sans nul dommage, peuvent en précéder la lecture.

H. D.