Le Témiscamingue à la Baie-d’Hudson/Chapitre 1-3

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Chapitre III.


Richesses Naturelles.
Mines — Forêts — Ressources Agricoles, & &.

D’après les rapports du Dr. Bell et autres explorateurs, la Région de la Baie d’Hudson serait une des plus riches du monde en mines de toute espèce. Comme mon expérience sur ce sujet est naturellement très bonne, je laisse la parole à ceux qui font autorité dans cette matière.

Quant aux ressources forestières et agricoles, je me dispenserai de les traiter dans des paragraphes spécifiques vu qu’elles trouvent naturellement leur place parmi les détails propres à chacune des régions que nous allons passer en revue dans la seconde partie de cet ouvrage. C’est pourquoi je ne parlerai dans ce chapitre que des richesses minérales.

Richesses Minérales.

Voici ce qu’en dit le Professeur Bell : « Tout autour de la Baie-James et sur la côte Est de la Baie d’Hudson, se trouvent des gisements de fer et de charbon considérables et si rapprochés les uns des autres, qu’en mettant à profit le bon marché des transports offerts par la navigation de ces parages, toute la contrée avoisinant la Baie James peut devenir une nouvelle Pensylvanie. Les mines peuvent devenir plus tard la plus grande richesse de la Baie d’Hudson. De vastes dépôts de fer natif ont été trouvés sur la Rivière Mattagami en 1877 ; et l’on a découvert des quantités inépuisables d’excellent minerai de fer magnétique dans les iles voisines de la Côte Est de la Baie James, ainsi que des indices très-favorables de galène. L’or, l’argent et le cuivre se rencontrent également aux environs de la Rivière à la Baleine, et sur la côte Est quantité de lignite. »

Un autre explorateur, faisant allusion aux riches dépôts de fer, de charbon et d’autres minéraux qui se trouvent dans le voisinage de la Baie James, s’exprime ainsi : « Je déclare sans la moindre hésitation que cette contrée est la plus riche en mines qui existe dans toute la Puissance et peut-être sur tout le Continent. »

L’anthracite et le fer se rencontrent le long des rivières au sud de la Baie James, et des veines de Pétrole sur la Rivière Abittibi.

Mr  Borron, magistrat stipendiaire pour le district du Lac Nipissing, fait le rapport suivant au Gouvernement d’Ontario :

« Il y a aussi dans le voisinage de la Baie James, au nord de la hauteur-des-terres, d’immenses et profondes tourbières, peut-être les plus considérables du monde. L’épaisseur de ces couches varie de 8 à 20 pieds. En face d’une si prodigieuse quantité on ne demande pas à quoi cela servira plus tard. Outre le lignite, on y trouve encore le kaolin ou terre à porcelaine et le fer. »

On a découvert également le lignite en grande quantité, par lits de trois pieds d’épaisseur des deux côtés de la Rivière Abittibi, au nord de la hauteur-des-terres.

Je pourrais multiplier ces citations, mais je terminerai en ajoutant ce que j’ai été à même de constater tant sur l’Abittibi que sur le lac Témiskaming.

D’abord, des dépôts abondants de gypse au confluent de la Moose et de l’Abittibi ; l’ardoise en différents endroits en remontant le fleuve, et la pierre à chaux à peu près partout, le pyrite de fer au lac Obasatika, l’ardoise sur la rivière Montréal, la galène et l’argent sur le lac Témiskaming.

C’est sur ce même lac que l’on trouve aussi les plus belles carrières de pierre de taille qui puissent se voir dans toute la Puissance pour l’abondance et la qualité ; et ce qui rend ces dernières plus précieuses, c’est que les blocs peuvent être détachés du rivage et déposés immédiatement sur des chalands sans le moindre trouble. Avec la belle navigation que possède le Lac Témiskaming, cette pierre pourra ainsi être transportée sur un circuit de 200 milles, et l’on comprend toute l’importance d’une pareille ressource pour les constructions à venir de cette région où très-certainement s’élèveront des villes considérables avant longtemps.

Voilà ce que l’on connait jusqu’à présent de la minéralogie de cet immense territoire ; mais est-ce-à-dire qu’il ne se fera pas encore d’autres importantes découvertes. Je sais un autre endroit du Lac Témiskaming où se rencontrent toutes les probabilités d’une riche mine de cuivre. Je ne puis en dire plus pour le moment. Tout ce qui précède, d’ailleurs, est suffisant à prouver que sous le rapport des ressources minérales, nous ne sommes pas ici au-dessous du Nord-Ouest, pas plus que du côté du sol et du climat.