Le Tombeau de Charles Baudelaire (recueil)

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Texte établi par Stéphane MallarméBibliothèque artistique & littéraire (p. couv.).

Le Tombeau de Charles Baudelaire S - B1BLIOTH! A R.T1 . T-LIT TER. AIR!

est un poeme de Stephane Mallarme (1842-1898) il est extrait du recueil le plus connu de Mallarme qui est Poesies. Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/2 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/3 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/4 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/5 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/6


LE TOMBEAU


de


CHARLES BAUDELAIRE
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LE TOMBEAU
DE
Charles Baudelaire
OUVRAGE PUBLIÉ AVEC LA COLLABORATION DE
STÉPHANE MALLARMÉ


Michel Abadie, Emile Blémont, Viviane de Brocélyande, Judith Cladel, Sophus Claussen, Fernand Clerget, François Coppée, Jules Claretie, Henri Degron, Léon Dierx, Jacques des Gâchons, Stefan George, A.-F. Hérold, Gustave Kahn, Camille Lemonnier, Pierre Louys, S. P. Massoni, Louis Ménard, Dauphin Meunier, Nadar, Edmond Picard, Edmond Pilon, Y. Rambosson, Hugues Rebell, Henri de Régnier, Jean Richepin, Léon Riotor, Edouard Rod, Georges Rodenbach, Albert Saint-Paul, Aurélien Scholl, E. Signoret, Armand Silvestre, Louis Moissenet, Gabriel Soulages, André Veidaux, Emile Verhaeren & Francis Viélé-Griffin ;


précédé d’une étude sur les textes de
LES FLEURS DU MAL
Commentaire et Variantes, par le prince Alexandre OUROUSOF
et suivi d’œuvres posthumes, interdites ou inédites de Charles Baudelaire
recueillies par les soins de MM.
le Vicomte Ch. Spoelberch de Lovenjoul, prince Alexandre Ourousuf, Louis de St-Jacques
et Vicomte Aug. Gilbert de Voisins.
FRONTISPICE de FÉLICIEN ROPS



PARIS
BIBLIOTHÈQUE ARTISTIQUE & LITTÉRAIRE
(Editions de la Société Anonyme « La Plume » )
31, RUE BONAPARTE, 31.

1896

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POÈMES



Hommage




Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche

Ou que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découche

Quel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de Baudelaire

Au voile qui la ceint absente avec frissons
Celle son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons


Stéphane Mallarmé
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Nigra sed formosa
Contribution au « TOMBEAU DE BAUDELAIRE »




Sur l’idéal tombeau que je rêve à ta gloire,
O sombre et grand poëte ami, je dresserais,
Parmi le vert laurier, le myrte et le cyprès,
Une belle Africaine en sa nudité noire.

J’incarnerais pour toi le Deuil et la Victoire
Sous sa forme robuste aux ténébreux attraits ;
Et son front couronné de nuit, j’y verserais
La splendeur d’un orgueil calme et blasphématoire.

Dans le rythme indolent de son superbe corps
Devraient chanter, profonds et mystiques accords,
Toutes les voluptés de la désespérance ;

Et sur sa gorge pure aux seins durs et pointus,
En ses yeux imprégnés d’amour et de souffrance,
On croirait voir flotter des paradis perdus.


Emile Blémont



Paris, décembre 1893. Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/54 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/55 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/56 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/57 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/58 Page:Mallarmé - Le Tombeau de Charles Baudelaire, 1896.djvu/59


Scripta manent


A la gloire de Baudelaire.



Au fond des matins bleus voyant planer les neiges,
Des oiseaux très grands ont lustré leurs ailes d’or ;
Leurs duvets blonds, tombant — au soleil des Norwèges —
Ont fait naître l’Amour parmi royal décor !

Mais pour nos cœurs souffrants ensommeillés encor,
Quel Aigle avec une âme a pu sur des arpèges
Nouveaux, faire passer le Rêve en beaux cortèges,
Et donner le Frisson de l’ivresse et la mort ?

Or, c’est un Roi sans trône et grand de l’univers
Idéal, dont les chants furent autant de vers
Qu’il fit florir partout encadrés par des voiles…

Et son Geste sur sa lyre d’or, et ses cris,
Ont tant ému le Ciel, que, superbe, il a pris,
Le chemin éternel qui conduit aux étoiles !....


Henry Degron



Sous l’arbre




Dans le jardin fermé dès l’innocent outrage
L’arbre ancestral étend ses bras insidieux,
Et le poète au cœur profond, peuplé de Dieux,
En esprit rôde auprès du ténébreux ombrage.

L’archange intérieur qui tout bas l’encourage,
Le démon qui parfois transparait dans ses yeux,
Au secret des rameaux dormant pareils entre eux,
Ont dans son œuvre ensemble admiré leur ouvrage.

Et dans le vaste éden de l’art, autre univers
Accrû de siècle en siècle, aux seuils toujours ouverts,
Un labyrinthe appelle, épouvante et fascine.

Tout, couleur, hymne, encens, cri, frisson, le flambeau
Liturgique ou maudit, l’autel ou l’officine,
Autour d’un nom magique éclate en fleurs du Beau.


Léon Dierx
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Matin




Morne et silencieux enfin, il dort aux plis
Du linceul noir et qu’alourdissent les années ;
Le vent qui défeuilla les guirlandes fanées
Empêche d’écouter les hymnes affaiblis.

Quel printemps, parfumé des parfums abolis,
Pourrait refleurir les forêts découronnées ?
Le pur soleil des victorieuses journées
S’est à jamais éteint dans les couchants pâlis.

Nul sanglot de lyre n’éveillera sa gloire,
Et seul, la nuit, un souffle obscur et sans mémoire
Frôlera le deuil anonyme du tombeau.

Et la vieille voix qui clamait l’oubli s’est tue ;
Et le jeune matin, étincelant et beau,
Illumine au fronton du temple la Statue.


A.-Ferdinand Herold
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Je suis…




Je suis la synagogue, on y dit pardonnez-nous
Car nous avons pâti, gravement contre nous
Et avons nui, au pauvre Dieu, qu’avons construit
De nos mains, de nos nerfs, et puis de notre ennui.

Je suis la basilique, on y dit pardonnez-nous
Car nous avons bâti sur le sang et le sable,
Les os d’autres martyrs pavent le sol où nos genoux
Implorent quelque chose, comme un dieu de clémence
Et peut-être de démence.

Et je suis la mosquée, les offrandes des pâtres
Parent mes murs sans images — ce sont les pauvres fruits
Du désert marâtre où leur vie se détruit,
Et je suis la mosquée, du plus haut minaret
J’ai su chanter ma peine et mon bonheur, aussi.


Gustave Kahn



Fleur du Mal




La tombe t’environne et le vol des harpies
Tourne autour de sa main ténébreuse, où fleurit
Comme un bouquet mauvais, le mortel manuscrit
Lié d’affreux fils blancs qu’il applique en charpies.

Sa Joie et sa Douleur le gardent, accroupies,
Et les seins dans les mains, devant lui qui sourit
Se touchent, rose essor et chair de son esprit
Remords voluptueux qui tord ses yeux impies.

Mais lui, dieu de lui-même et maître d’ignorer
Il songe à la beauté qui porte sans pleurer
La lune à son front bleu ceint de joncs verts et d’ulve,

Déesse qui descend dans le lac des péchés
Et, dans l’ombre sur l’eau de ses cheveux penchés,
Parmi tous les iris cueille la rouge vulve.


Pierre Louys
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A Charles Baudelaire




Alchimiste cruel, pensif jeteur de sonde
Dans le noir océan des ténèbres du cœur,
Promenant au hasard ton rire et ta rancœur.
Amer et dédaigneux tu traversas le monde !

Goutte à goutte versant la magique liqueur
De ton vers tout puissant qui détruit et qui fonde,
Tel qu’un Esprit flottant mystérieux sur l’onde,
Tu dominas ton temps satanique et vainqueur.

De la pourpre lyrique habillant l’ironie,
Tu montras le néant de notre âme infinie
Et fis sur nos fumiers éclore Floréal.

Royal vautour portant l’être humain dans tes serres,
Nul n’a fouillé plus bas l’abîme des misères,
Ni d’un plus haut essor plané dans l’idéal.


Edmond Picard



Les Fleurs du mal




Héraclès merveilleux, vers un clos d’Hespérides
Vers un clos que gardait le dragon du Réel,
Les fils de l’Idéal aux songes de pur ciel
Partirent un beau soir par les routes arides ;

Ils n’avaient pas de glaives et leurs bras rapides
Pour conquérir le beau verger aux fruits de miel
Étaient vierges du bon estoc essentiel,
Ils n’avaient pas de boucliers d’acier limpides ;

Or voici que poussaient vers eux sur le chemin
Des fleurs aux éclatants pétales de carmin,
Des fleurs comme on n’en vit jamais sur les cépées ;

Et de ces fleurs du mal avec leurs mains, ces preux
Se firent pour tuer le monstre des épées
Et des égides où riaient des reflets bleus !


Edmond Pilon
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A Baudelaire




La Dame étrange et docte à qui tu murmurais,
Parce qu’elle savait être belle et se taire,
La douleur et l’orgueil de ton soin solitaire
Et chaque soir, hélas !, plus mornes tes secrets,

En larmes, sur la dalle unie et sans degrés
Qui marquait tristement le sol dépositaire,
S’est assise, des ans, avec leur ombre à terre,
Regardant croître l’if et grandir le cyprès.

La Poësie en deuil aime les tombeaux nus
Mais l’heure, le réveil et les pas sont venus…
La cendre enfin tressaille au nom qui se diffuse ;

Et, pour sonner ta gloire à qui pleura ta Mort,
Celle qui fut l’amante est maintenant la Muse
Qui d’un geste de bronze embouche un buccin d’or !


Henri de Régnier
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Baudelaire




Les autres — c’est, dans nos Flandres épiscopales,
La bruine des carillons intermittents,
Gouttes de son, humbles concerts, couleur du temps,
Qui faufilent d’un peu de chant les brumes pâles.

Lui — le bourdon à la rumeur contagieuse,
En qui tout autre bruit s’absorbe, comme embu,
Comme englobé dans son sillage, comme bu
Par sa vaste musique éparse et spongieuse ;

La cloche de génie, et qui fait violence
A l’air, vite oublieux des carillons légers,
Trop frivoles vraiment, vraiment trop passagers ;

Le bourdon sonnant l’heure en tintement final…
Voix durable en l’espace, ô lui, l’Épiscopal,
Qui frappa comme à coups de crosse le silence !


Georges Rodenbach
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À cette dame




Toujours aimer avec nos cœurs toujours malades !
… Les lauriers sont flétris dont vous êtes l’Automne,
O ma saison toujours pensive et sans couronnes
Et je suis le jardin de votre promenade.

Avant d’effeuiller tout parmi toutes les branches,
Venez lire, pour y songer les jours de larmes,
La mort des lèvres et des cœurs et de vos charmes,
Et mettre au livre le parfum de vos mains blanches…


Gabriel Soulages
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Et crient au loin ton nom qui rayonne d’un feu
Céleste et souterrain comme une pierre ardente,
O poëte, qui retournas l’œuvre de Dante
Et mis en haut Satan et descendis vers Dieu.


Émile Verhaeren
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PROSE
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Le véritable signe, pour l’artiste, de sa divinité, c’est la joie pure et naturelle de son chant. En vain son esprit fut souillé par d’antiques ou de modernes éducateurs, en vain a-t-il endossé parfois le costume à la mode : dans son œuvre il apparaît délivré de toute influence étrangère, retrouvant pour créer la simplicité primitive. — Je vois ainsi Baudelaire. Cette attitude qu’il dut se composer dans la vie pour vaincre l’indifférence de ses contemporains n’a pu tromper que les lecteurs superficiels.

La critique et les vaines admirations s’acharnèrent après une défroque vide, tandis que le Poète se dérobait, souriant et inviolé. Au costume du dandy, aux pots de fard qui attirent comme des mouches, les petits biographes, je joins le masque du chrétien à la Pascal, celui du pessimiste contempteur de l’humanité. Rien, je l’affirme, ne m’intéresse que son âme nue.

Et la sienne planait bien au-dessus de ces misères. Je ne m’arrêterai donc point aux arabesques de son œuvre, aux cris de mépris, de révolte ou de dégoût : seul son amour m’attire. Et si je sais le surprendre, je l’aperçois comme enivré par la révélation de beauté qu’il nous apporte. Cette beauté est si neuve ! Ce n’est plus celle d’une enfance gauche et d’une barbarie sommeillante ; c’est la beauté du labeur, de l’effort incessant, de la maturité victorieuse : La Femme créant elle-même sa grâce par le costume, l’Homme créant par son activité la poème sublime de la Ville, l’Ame enfin à l’aide des sens, chaque jour plus affinés, élargissant le domaine de la Connaissance, embrassant le monde dans ses multiples harmonies.



Hugues Rebell
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