Le Triomphe de la fouterie (Enfer-653)
Le marquis de la COUILLE, fouteur.
Madame DUVAGIN, tribade.
MONICHE, niece de madame Duvagin, âgée de 16 à 17 ans.
FOUTINE, ſuivante de madame Duvagin, & tribade.
FOUTIN, valet du marquis.
Monſieur DUCU, bougre.
foutoir de madame Duvagin.
LE TRIOMPHE
DE LA FOUTERIE.
ACTE PREMIER.
SCENE PREMIERE.
& occupées à ſe branler.)
Ah ! comme ſous le doigt un con s’épanouit.
Comme le foutre alors coule & ſe reproduit.
Tiens, le vois-tu jaillir ; c’eſt pour toi, ma Foutine :
Pour toi mon conin s’ouvre, & ſe ferme à la pine.
Conçois-tu le bonheur de deux cons aguerris,
Luttant l’un contre l’autre, & ſe foutant des vits.
Réponds-moi, poliſſonne.
Puiſſe en ce bel état me retrouver à l’aurore.
Il me ſemble ſentir votre charmante main.
Faire ſur moi la barbe au plus ſavant engin.
Qu’avez-vous dit ? le foutre aſſourdit mes oreilles,
ſes bras.)
De nos conins unis je chantois les merveilles.
De les chanter toujours n’avons-nous pas raiſon !
Où donc eſt le plaiſir, ſans ſe branler le con !
Se faire foutre, hélas ! eſt un jeu ſi mauſſade :
Le doigt dans un conin, voyez-moi la Tribade,
Tout eſt pour le plaiſir & rien pour le danger.
Qui craint en déchargeant, peut-il bien décharger !
Je bande en vous voyant Madame Duvagin,
Et je débande au nom de ce foutu Foutin,
Dont le vit me menace en dépit de la brouille
Qui regne entre nous deux.
En fait autant ſur moi.
Un doigt eſt toujours roide, il peut foutre vingt coups.
D’ailleurs qu’eſt-ce qu’un vit ? Un tyran inſipide,
Qui ne penſe qu’à lui : ſon plaiſir ſeul le guide :
C’eſt un faquin qui met ſes plus grandes douceurs,
A ſubjuguer un con dont il fait les malheurs,
Ah ! rien qu’en en parlant les vapeurs me ſuffoquent.
Ah ! madame, oublions ces hommes qui nous choquent,
Et que mon doigt apprenne un jour à tout fouteur.
Que le foutre n’eſt rien s’il ne va juſqu’au cœur.
prête à ſe branler.)
D’un clitoris qui darde, ô ma chere Foutine !
Contemple l’incarnat ? vois le poil qui domine
A l’entour, au deſſus… Mais j’entends le marquis.
Il bande pour Moniche.
Il bande en vain.
SCENE II.
FOUTINE.
Je m’attendois, madame, à cet accueil ſiniſtre ;
Tout maltraité qu’il eſt, mon vit n’eſt pas un cuiſtre,
Il eſt brave ; & toujours l’un & l’autre ſoleil
Le retrouve bandant. Son front toujours vermeil
Dénote la vigueur de celui qui le porte.
Voyez & jugez-en.
Un vit, tant beau ſoit-il renferme dans ſon ſein
Un poiſon qui nous tue, & je crains le venin.
L’erreur que vous puiſez dans un trompeur délire,
Dans un plaiſir bâtard eſt facile à détruire.
Pas tant que vous croyez ; d’ailleurs nous y tenons.
De tous tems ſur les vits l’ont emporté les cons :
Au feu de votre engin Moniche indifférente,
Vous déteſte, monſieur, pour n’aimer que ſa tante.
Je vous entends : enſemble auſſi vous vous branlez.
Que ce goût ſoit chez nous ou non ; vous le voulez ;
Croyez-vous le combattre ! hâtez votre défaite,
La nature eſt pour nous.
Foutez, vous êtes libre ; & laiſſez-nous du-moins,
A nous branler le con, mettre nos plus doux ſoins ;
Tous nos plaiſirs ſont là.
Le vit eſt pour le con.
Foutez, je vous l’ai dit ; moi je veux me branler,
Branlez-vous : mais après, je veux vous enfiler.
des ciſeaux, pour lui couper le vit.)
Fuyez, ou redoutez notre juſte colère.
Craignez en pareil cas ce que nous pourrions faire.
De la méchanceté ! là, ſérieuſement.
Nous ne badinons pas.
Mettez-vous bien en train. Votre colère m’outre :
Je vais foutre Moniche, & je viendrai vous foutre.
SCENE III.
Qu’entends-je ! De ma niece il va ravir l’honneur !
Il va la foutre ! ô ciel !
Moniche dont le jeune & joli petit con
S’ouvrait deſſous mes doigts, arroſait ma toiſon,
Si tendre encore, aller donner ſon pucelage !
D’horreur mon con friſſonne,
Cet inſolent marquis du premier coup hélas !
Lui faiſant un enfant, va ternir ſes appas :
Moniche une fois mere, eſt bien moins amoureuſe,
Sa tante dans ſes bras ne ſera plus ſa gueuſe ;
Foutine ſoutiens-moi.
SCENE IV.
Elle eſt à demi-nue, & tombe à vos genoux.
Madame, réveillez votre ardeur aſſoupie.
Grands dieux ! quelle attitude, & comme elle eſt jolie !
Ma tante, pardonnez.
à elle, & la preſſant dans ſes bras.)
(à part.)
Ah ! quels jolis tettons ! quel con ! quel cul charmant !
Je n’oſe tout vous dire.
Le marquis…
Il nous l’avoit bien dit ; ſon vit eſt un démon,
S’il fout ainſi, madame, il va nous foutre.
J’en jure par ta motte. Eh bien ma chere niece,
Que t’a fait le marquis !
Non, ma tante, jamais…
Tu me crains ; aime-moi, parle-moi franchement
Le plaiſir envers toi m’ôte le nom de tante.
Puiſque vous voulez bien être ma confidente,
Vous ſaurez donc, ma tante, à ne vous point mentir ;
Que Monſieur le Marquis m’a fait par-là plaiſir.
Comment ! par-là !
Sans doute ; à la fente vélue
Que Foutine & que vous avez auſſi poilue.
Qu’elle eſt naïve ! après, raconte-nous le tout,
Dis-nous comme il s’y prit, & s’il le fit beaucoup.
D’un pas déterminé vers mon lit il s’avance,
Je répétais alors certaine jouiſſance.
Que Foutine m’apprit à nommer ma leçon.
La friponne jouait autour de ſon minon.
J’en étois là, ma tante : il me ſurprend, m’embraſſe :
Je crus que c’étoit-vous : je lui demande grace :
Ses mains vont en avant ; l’une prend…
Tandis qu’un peu plus bas, l’autre ſaute…
C’eſt-là qu’il acheva le gentil ſacrifice
Que j’avois commencé : puis devant l’orifice
De ma petite fente, il mit je ne ſais quoi,
De dur, de long, de gros, qu’il deſtinoit pour moi,
Depuis long-tems, dit-il : moi je le laiſſai faire,
Je craignois cependant cet outil téméraire,
Il ne l’eut pas plutôt enfoncé juſqu’au bout,
Que, tout en diſant non, il fut bien de mon goût ;
Sur-tout quand je ſentis comme d’une eau brûlante,
Arroſer le dedans de mon humide fente.
Sans m’y connoître trop, cela reſſemble fort,
Foutine, à la liqueur.
Lorſque ſur ſon duvet par fois ſa main badine.
Comme ce coup d’eſſai la rendra libertine !
Combien dura ce jeu !
Mais autant qu’il le fit, ma tante, il le fit bien,
Et vraiſemblablement, nous ſerions à le faire,
S’il ne s’en fût allé, m’a-t-il dit, pour affaire,
Il reviendra tantôt. Votre permiſſion !…
Pour en tâter encore !
Le marquis montre mieux.
Mais prends garde ſur-tout d’attraper la vérole.
Le marquis eſt roué.
Diablement poliſſon.
Il iroit aux enfers sûr d’y trouver un con.
Et là-bas la vérole eſt comme ici fréquente.
Eh, mais il m’a promis d’être ſage, ma tante,
Et de n’aimer que moi.
J’y conſens. Attends-toi d’obéir à ſes rats.
Il n’eſt pas de poſture, aucune fouterie
Qu’il n’invente, il faudra ſuivre en tout ſon envie.
Lévrette, pareſſeuſe, en hercule, en ſautoir,
Brouette, & cœtera.
Fort-bien, en l’attendant, il faut faire toilette
Un vit propre ſe plaît ſur une motte nette.
Un conin careſſé par l’éponge & la main,
Invite à foutre, & rend le vit plus libertin.
Ton conin, ſeroit-il celui de Cithérée,
Si le foutre y croupit, prend un goût de Marée,
Qu’il ſoit donc en état de recevoir ſous peu
Et langue, & doigt, & vit d’un fouteur tout de feu.
ACTE SECOND.
SCENE PREMIERE.
O rage ! à mon ſecours ! deux tribades me jouent ;
Et la tante & la niece impudemment me rouent.
Je le ſuis toutes deux, croyant ſacrifier
Enſemble au même autel ; à le déifier
Je me plaiſois d’avance ; & la plus douce image,
D’un feu voluptueux coloroit mon viſage :
Du plaiſir le plus vif, humide avant coureur,
Le foutre à tous mes ſens annonçoit le bonheur ;
A l’aſpect du boudoir, objet de mon attente,
Je décharge trois fois lorſque l’indigne tante.
Cachant ſous un air doux, ſa noire trahiſon
M’embraſſe, me patine, & me prenant le con,
Soudain ouvre la porte, & ſoudain la referme ;
La garce avec ſa nièce à ma barbe s’enferme ?
Ciel ; devais-je m’attendre à cet affront ſanglant ;
Je regarde, que vois je ! un apprêt inſultant.
Elle vont ſe branler ! branlons-nous donc comme elles.
(Elle ſe met en devoir de le faire en ſe jettant ſur un canapé.)
Le foutre dans mon con porte ſes étincelles.
Plaiſirs des immortels ! ah ! je vais décharger !
Dont le foutre eſt le pere & qui meurt par le foutre ?
Pourquoi ne peut-on pas, quand tu viens, paſſer outre !
Mais que veut ce foutin ? Maudit ſoit le moment
Qui le rend le témoin de mon tempéramment ?
Je vois d’ici qu’il bande ; & c’eſt pour moi ſans doute.
SCENE II.
Pour quelle autre ? grands Dieux ! il faut que je te foute.
Depuis aſſez long-temps. Foutine, je languis.
Je meurs ſur pieds ; je ſeche ; & le plus beau des vits
Près d’un ſi joli con, banderait en peinture,
Et le verroit branlé, non, parbleu ? je le jure.
Tant d’ardeur eſt louable, il faut en convenir.
Mais elle contrarie un peu trop mon plaiſir,
Pour que ſur ce ſopha, mon con la favoriſe,
Tu me fait débander, veux tu que je te diſe,
J’abhorre tout fouteur, mon cher foutin.
Mon doigt me ſert de pine, au foutre ton engin !
SCENE III.
Mon cher ami… la garce ! avec effronterie
Elle oſe declamer contre la fouterie.
Tendre amitié ! Rougis : elle oſe avec ton nom
Careſſer de mon vit l’ardente paſſion ;
Et tout en ricannant, elle ſort, la bougreſſe !
Sopha trois fois heureux ! où repoſoit ſa feſſe ?
Où ſon foutre a coulé ! reçois le mien, il part.
Puiſſe-je un jour ſur toi, du ſien avoir ma part !
A couillons rabattus fais que mon vit l’enfile !
Que Foutin la foutant, rende ſon con fertile !…
Inutiles ſouhaits ! Sopha trop impuiſſant !
Je bande encore, hélas ! Et le tout vainement.
Jamais d’une tribade on fit une fouteuſe.
A quoi ſert d’en avoir l’eſpérance flatteuſe ?
Loin de moi des tranſports qui déſolent mon vit ?
Le jean-foutre débande. Il eſt rempli d’eſprit.
Il ne doit pas bander, dès qu’il ne doit pas foutre.
C’eſt bien, n’y penſons plus. Cette putain-là m’outre.
A propos de putain, moi qui vient d’oublier
De remettre à Foutine un important papier
A Moniche adreſſé. Comme le foutre embrouille !
Remettons-le nous-même ! & ne ſoyons pas couille.
La voici qui paroît. Elle eſt ſeule ; tant mieux.
Elle ſera plus libre, & moi plus vigoureux.
Réjouis-toi, mon vit ?
SCENE IV.
Je la cherche par-tout.
Dis-donc, parle, réponds.
Que je viens tout exprès, mademoiſelle, ici.
De la part du marquis !…
Foutin, il doit ſavoir que je ſois bien de même.
Eh bien ! il t’a chargé…
Moniche répondra ſur le champ, s’il lui plaît,
M’a-t-il dit en riant. Il vous marque, je gage,
Quelque choſe de bon.
Donne donc, à quoi ſert de tant m’embarraſſer.
Je ne fais que bander,
Depuis la matinée,
Si tu veux m’accorder
Ton con pour la journée,
Ce ſoir à l’hymenée
L’amour va nous aider.
Foutin qui de l’affaire
N’a ſu, ni ne ſait rien,
Conduira tout fort bien.
Sous l’aîle du myſtere,
Qui ſait tout combiner,
Il ſaura nous mener
Tous les deux à Cythere ;
Je veux dire chez moi.
Dis-lui que je l’en charge.
D’avance je décharge,
Mon vit eſt tout à toi.
Mene-moi donc ce Foutin.
Mademoiſelle, où donc.
Chez monſieur le marquis,
C’eſt toi qu’il a chargé.
Si l’on vient à ſavoir…
D’ailleurs il te l’ordonne ; allons où je me fâche.
Allons. Mais un baiſer.
Bon compagnon, ma foi.
On ne peut avec lui que faire un bon voyage.
Foutine vient à nous, au diable mon meſſage.
SCENE V.
Quel ſujet tout-à-coup de ſi près les raſſemble.
Ils vont, foutre, je gage. — Oh, les drôles de corps
Pour foutre plus à l’aiſe, ils vont foutre dehors.
Quel vit a donc Foutin pour ſouffler à ſon maître
Un tendron ſi piquant ? — Il vouloit me le mettre…
Le chien étoit en train, lorſque je l’ai quitté…
L’autre à l’inſtant paroît… ſur elle il a ſauté.
C’eſt un fait : & voilà comme ici tout s’enfile,
Et comme dans le monde il n’eſt rien d’inutile.
Au fonds je ſuis piquée… & n’ai-je pas raiſon.
Ce Foutin pour moi bande, & fout un autre con.
Egorgeons la victime, & que rien ne m’arrête.
Encore un importun ; c’eſt ce monſieur Ducu.
SCENE VI.
Que veut ce bougre-là, qui n’a jamais foutu,
Et qui de me branler ne ſe ſent pas la force.
Je répondrois, Foutine, à cette douce amorce,
Si je n’avois conçu le vigoureux deſſein
D’enfiler aujourd’hui, madame Duvagin.
Cours vîte m’annoncer.
Se branle & ne fout point ; qu’elle n’eſt pas bougreſſe.
Qu’un bougre comme vous, préfère au con le cul,
Rien de plus naturel. Mais que par impromptu
Il change ainſi de goût, c’eſt la choſe impoſſible.
Monſieur, n’eſpérez rien d’un projet ſi riſible.
Au reſte, annoncez-vous. Madame dort là-haut.
Montez, réveillez-là. Branlez-là comme il faut.
Il n’eſt que ce moyen, s’il en eſt pour lui mettre.
Sous peu de ſon conin mon vit ſera le maître.
Pour en venir à bout, je vous laiſſe & j’y yais.
Quel que ſoit vos moyens, je doute du ſuccès.
SCENE VII.
Un bougre aimer le con, l’aventure eſt unique.
De ces vilains meſſieurs que va penſer la clique.
Ce retour eſt trop prompt pour qu’il dure longtems.
Foutre va lui paroître un affreux contre-tems.
Si jamais à madame il parvient à le faire,
Il pourra pardevant, enfiler le derrière.
Tout bougre enfin. — Le nôtre eſt ſoumis & rampant,
Voudroit bien l’épouſer ſous l’air de ſon amant.
Moi, je le vois venir & je prétends me taire.
De venger mon honneur c’eſt la bonne maniere.
Madame Duvagin, jouant ce ſentiment,
Là, me branlant, affecte un faux tempéramment
Et ſe livre à ſa niece en tribade ruſée.
Je connois ſa fineſſe & ſuis déſabuſée.
Si le bougre, une fois, l’encule tout de bon,
Elle devient bougreſſe : & le doigt dans mon con,
Je triomphe & je montre, en me branlant ſur l’heure,
Que ma façon de foutre eſt toujours la meilleure.
En effet… Mais voici la garce & ſon fouteur.
SCENE VIII.
Foutine, il faut ici décider mon bonheur.
Madame à tes conſeils tout-à-fait ſe rapporte.
Parle, & ſeconde moi.
Foutez-vous, peu m’importe.
Sur quel ton le prends-tu. D’où te vient cet air-là.
Chaque mine, chaque air, vous ſavez bien cela.
Vous ſavez bien auſſi quel con a votre nièce.
Vous rejettez le mien pour devenir bougreſſe :
Car, vous n’ignorez pas que monſieur, de tout tems,
S’eſt ruiné pour foutre en cul les jeunes gens.
Blonds, bruns, noirs, châtains, il fout tout, & lui-même,
S’il le pouvoit, madame…
Hé bien, ſachez au moins que je puis me venger
Et qu’avec ce doigt-là, je me fais décharger.
Le vôtre ſuffiroit. Il fit beaucoup ſans doute.
Il ne peut rien dès-lors qu’il ſouffre qu’on vous foute.
Et c’eſt moniteur Ducu.
Je m’embarraſſe peu s’il cherche à m’enculer.
Dès-qu’il eſt de mon goût, qu’il branle comme un ange,
N’eſt-il pas tout à moi ſi le con me démange !
Dans ces dix doigts, madame, il en eſt deux charmans
Ah, ne m’en parlez pas. Je connois leurs talens ;
Et vous me fouterez pour votre récompenſe.
Mais je voudrois savoir ce que Foutine en penſe.
Il a trop de mérite. Et que n’ai-je le ſien.
A-t-on quelque défaut lorſque l’on branle bien.
Foutez, mariez-vous, monſieur, je vous pardonne.
Vous, je vous remets mon con.
Un peu de bougrerie égara mon printemps.
Mais à la tribadie, aux femmes je me rends ;
Pourvu que ce retour ſcellé par l’hymenée,
Atteſte à tout Paris que ma pine roncée
Dépend toute de vous.
C’eſt par eux que je jure.
Ah ! comme vous allez me rendre un nouvel être,
Il me ſemble déjà, madame, vous le mettre.
De l’art de ce doigt-là, mon con s’étonne encore.
Le mien, vous le ſavez, quelquefois vaut de l’or.
Et le ſien vaut du foutre. Ah, je veux que Moniche
En tâte. Son conin eſt une terre en friche
Qu’il faudra labourer.
Avec elle, Foutin vient de ſortir d’ici,
Et certes, ce n’eſt pas pour enfiler des perles,
Mais pour la foutre.
Ma niece avec Foutin.
Foutin eſt un bel homme ; il l’a beau ; fout ſouvent ;
Cette habitude exige un certain néceſſaire :
Foutin paroît, la voit, demande à le lui faire ;
Elle en bon appétit n’aura point refuſé.
Voilà comme on ſe fout.
Ma foi c’eſt fort aiſé.
Moi, je ne puis le croire.
On bande, on ſe le dit ; pour peu qu’on ſoit aimable,
Un coup-d’œil en ce cas, devient un rendez-vous.
C’eſt vrai.
Paſſe pour le marquis. Il pourroit bien ſe faire
Que ce fut de ſa part…
Voici tout le myſtere.
SCENE DERNIERE.
M.me DU VAGIN, MONICHE,
le Marquis FOUTIN.
Approchez beau trio ; venez nous dénoncer
Une importante énigme. — Ayez à m’avouer
Qui de vous ou Foutin, fier marquis de la couille,
Pour le mettre à ma nièce, avec qui je me brouille,
Oſa me l’enlever. — Parlez-moi franchement :
Le fouteur eſt l’époux.
Moi j’ai foutu.
Amant il vous foutoit, qu’en époux il vous foute.
Moi je ferai (chorus) avec M. Ducu.
C’eſt mon mari.
Madame l’a voulu.
Il a fallu céder. Eſt-il un cul près d’elle,
Qui me rende jamais à ſon con infidele !
Maintenez-vous toujours dans un tel ſentiment,
Je ne ſuis qu’un pêcheur, digne de châtiment,
le ciel voit mes remords, il y paroît ſenſible.
J’avois cru juſqu’alors un bougre incorruptible.
Béni ſoit le deſtin. Convenez entre nous,
Que les plaiſirs du cul, ne ſont jamais ſi doux
Que ceux que tout fouteur ſait prendre ſur la motte.
Le foutre eſt pour le con, & pour le cul la crotte.
Vous parlez comme un ange, & foutez comme un Dieu,
Je fais à tous les culs un éternel adieu.
Dès qu’il en eſt ainſi, nous vous mettons des nôtres,
A foutre ſec & roide effaçons tous les autres.
Foutine en veut-elle être auſſi ?
Me fait déjà bander.
A deſtiné mon vit. Vois comme il eſt Foutine.
Mon doigt juſqu’à préſent m’a tenu lieu de pine.
Toujours le même met on perdroit l’appétit.
Four voir ce qu’il en eſt, tâtons un peu de vit.
Je quitte un joli goût. — La danſe tribadie
N’est pas à rejetter comme la bougrerie.
En te vouant mon con, mon cher Foutin,
Songe bien quelquefois, ſans fâcher ton angin,
A me faire ſentir de ton doigt l’influence ;
Et ſouffre que le mien agiſſe en ton abſence.
A ce prix j’y conſens.
Tout le monde aujourd’hui fait tout ce que je veux.
J’euſſe perdu mon tems à prêcher en paroles,
Vivent les actions.
Que l’inſtant qu’on refuſe eſt l’inſtant qu’on ſouſcrit.
Veut-on-parler au con, il n’eſt rien tel qu’un vit.
Et vous parlez, ſi bien, marquis, un tel langage.
Confirmons nos traités. Qu’un triple mariage
Aſſure le ſuccès d’un projet qui plaira.
Qu’on ſoit bougre ou tribade, il faut en venir-là.
Nous bandons, c’eſt pour foutre.
Vitaucon eſt fouteur. Il fera notre affaire.
Enſuite nous viendrons, chacun ſur un ſopha,
Prouver à nos conins que leurs angins ſont-là.
Avant, à leurs ſantés, allons boire raſade.
En effet, ſans Bacchus, l’amour devient mauſſade.