Le Véritable Métropolitain/Travaux d’établissement

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J. Michelet (p. 44-45).


Travaux d’établissement


Voyons d’abord la question des travaux d’établissement.

Qu’il s’agisse du chemin de fer souterrain ou d’un chemin de fer aérien traversant les rues, voilà Paris encombré, pour plusieurs années, de tombereaux, d’excavations, de démolitions de toute nature. Ceci, dans les quartiers les plus beaux, les plus fréquentés, et ce, sans compter, que remuer un sol comme celui de Paris, imprégné de matières organiques, c’est ouvrir la porte à d’innombrables germes de contagion.

Cette situation reste vraie, même avec le dernier projet présenté par la Société Eiffel, qui, lui, a de plus à son passif le remaniement préalable des égouts rencontrés.

Paris sait maintenant ce qu’est l’influence des microbes sur la santé publique. Or toucher aux égouts, c’est aller chercher l’ennemi dans le repaire même où il s’est abrité.

La construction du véritable Métropolitain sur la Seine n’amènera, au contraire, aucune perturbation dans la ville. Pas un piéton, pas une voiture, pas un bateau ne seront dérangés, à n’importe quel moment des travaux.

Voilà assurément un résultat considérable, qui laisse Paris dans sa vie animée, dans sa splendeur actuelle, tout en lui conservant des moyens d’avenir en rapport avec le développement que comporte sa puissante vitalité.

À l’appui de cette énonciation disons que les piles seront construites à l’aide de moyens spéciaux, ne modifiant en rien le cours de la Seine. Quand elles seront établies, le viaduc s’étendra sur elles, sans qu’il y ait besoin, aussi bien sur le fleuve que dans la traversée des ponts, d’établir aucun échafaudage reposant sur le sol. Le travail s’exécutera donc tout entier, sans causer le moindre arrêt dans l’activité parisienne, en un mot sans amener d’embarras ni de perturbation. Voilà bien le progrès, tel que nous devons savoir l’appliquer, tel qu’il s’impose à notre époque civilisatrice.