Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume II/Vendidad/Fargard 14

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Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1892.
Annales du Musée Guimet, Tome 22.


VENDIDAD
Fargard XIV
XIV.
Pénalité et expiation pour le meurtre d’un chien d’eau.




FARGARD 14


Ce Fargard est la continuation et le développement de la dernière section du précédent : il traite « du grand crime qu’il y a à tuer un chien d’eau et des détails de l’expiation » (madam girân vinâsîh-î zaktalùntan-î bavrak-i âpîk ; Dînkart, l.l., § 56).

L’animal protégé est dit en zend udra upâpa, « l’udra qui vit dans les eaux », et il est rattaché à la famille du chien, car il en naît (Farg. XIII, 51 sq.). Les textes postérieurs l’appellent sag-i âbi, « chien d’eau » (Saddar, LXXXVI), ou bavrak-i âpik, « le bavrak d’eau » (Dînkart, v. 8. ; Minôkhard, XXXVI, 10). Ce mot bavrak représente le zendbawri, qui apparaît ailleurs comme le nom d’un animal aquatique (upâpô ; Yt. V, 129) et le Bundahish (XIV, 19) identifie formellement le bavrak-i âpik avec le chien d’eau, ce qui donne lieu de croire que l’udra et le bawri sont un seul et même animal.

On a généralement identitié le bawri avec le castor, par simple raison philologique, parce que le mot représente phonétiquement le latin fiber, l’anglais beaver. Mais il n’y a de castor en Perse que sur l’Araxe (W. T. Blanford, Eastern Persia, Zoology, II, 51). L’expression « chien d’eau », sag-i âbi, ne désigne que la loutre et le nom même de l’udra semble confirmer cette assimilation, car il est identique au nom germanique de l’animal, otter. Son autre nom bawri a sans doute rapport à sa couleur : car on ne peut le séparer du sanscrit babhru, brun. Les raisons qui rendent l’udra si sacré ne sont pas indiquées. Le Bundahish dit seulement : « Le bavrak d’eau a été créé pour lutter contre le démon qui est dans les eaux » (bafrak-i âpîg pun hamêstârîh-i dêvôk-i dar mid yahvûnêt yahbûnt yakôyamûnêt). Il entend sans doute par démon les animaux nuisibles ou réputés tels qui se trouvent dans l’eau ; peut-être les rats d’eau, ένίδρουζ φεύζ, dont les Mages, selon Plutarque (Quest. conviv., IV, 5, 2), érigeaient l’extermination en œuvre pie.

Les pénalités exhorbitantes portées contre le meurtrier de l’udra donnent à tout ce chapitre une apparence de haute fantaisie. Il ne faut voir là sans doute qu’un de ces artifices dont sont coutumières les législations religieuses, qui, pour faire respecter plus sûrement une prescription, qui ne se défend pas assez par elle-même et que l’on serait tenté de ne pas assez prendre au sérieux, forcent intentionnellement la mesure dans la menace. Un crime qui attire sur celui qui le commet des pénalités si fortes et si variées doit être un crime atroce. Imaginez de nos jours la loi qui protège les petits oiseaux punissant les infractions avec vingt ans de travaux forcés et 100.000 francs d’amende, ou mieux avec la damnation éternelle.


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1. Zarathushtra demanda à Ahura Mazda :

Ahura Mazda, très bienfaisant Esprit, créateur du monde des corps, saint !

Si un homme frappe un de ces chiens d’eau (sorti de mille chiens mâles et mille chiens femelles) 1[1], d’un coup mortel qui sépare l’âme du corps, quelle sera sa peine ?
2 (4). Ahura Mazda répondit :

Il recevra dix mille coups d’Aspahê-ashtra, dix mille coups de Sraoshôcarana 2[2].
Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme 2, il offrira au feu d’Ahura Mazda 3[3] dix mille charges de bois dur, bien séché 4[4] et bien examiné 5[5].


3 (6). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira au feu d’Ahura Mazda 3 dix mille charges de bois tendre, d’Urvâsna, de Vohûgaona, de Vohû-kereti, d’Hadhânaêpata, ou de tout autre bois odorant 6.
[6]


4 (7). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il liera dix mille faisceaux de Baresman 7[7].

Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira aux bonnes Eaux dix mille libations 8[8], unies au Haoma et au [lait] de la vache 9[9], préparées purement et filtrées 10[10], préparées purement par un homme de bien, filtrées par un homme de bien, et mêlées à la plante que l’on nomme Hadhânaêpala 11[11].


5 (9). Il tuera dix mille serpents qui se traînent sur le ventre 12[12].

Il tuera dix mille kahrpii, serpents à forme de chien 13[13].
Il tuera dix mille tortues 14[14].

Il tuera dix mille grenouilles de terre 15[15].

Il tuera dix mille grenouilles d’eau.

Il tuera dix mille fourmis voleuses de blé 16[16].

Il tuera dix mille fourmis, de l’espèce venimeuse, petite, à la marche mauvaise 17[17].


6 (16). Il tuera dix mille vers de ceux qui vivent dans les excréments 18[18].

Il tuera dix mille mouches furieuses 19[19].
Il comblera dans la terre dix mille trous pour les impurs 20[20].


7. Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il donnera à de saints hommes 21[21] quatorze fois les instruments du feu 22[22] :

Les instruments du feu qui se répondent 23[23] ; un balai 24[24] ; une paire de pinces 25[25] ; un soufflet rond, à fond large, au sommet évasé 26[26] ; une hachette 27[27] à tranchant aigu, à pointe aiguë ; un couteau 28[28] à tranchant aigu, à pointe aiguë ; tous les instruments à l’aide desquels les adorateurs de Mazda obtiennent du bois pour le feu d’Ahura Mazda.


8. Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira à de saints hommes tous les instruments du prêtre, lesquels instruments du prêtre sont : l’Ashtra 29[29] ; — le vase à viande 30[30] ; — le Paitidâna 31[31] ; — le

Khrafstraghna 32[32] ; — le Sraoshô-carana 33[33] ; — le vase à Myazda 34[34] ; — les vases à mêler et partager 35[35] ; — le mortier régulier 36[36] ; — les coupes à Haoma ; — le Baresman 37[37].


9 (32). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il donnera à de saints hommes tous les instruments du guerrier ; lesquels instruments du guerrier sont :

le premier, une lance ;

le second, une épée ;

le troisième, une massue ;

le quatrième, un arc ;
le cinquième, une selle avec un carquois et trente flèches à pointe d’airain ;

le sixième, une fronde avec lacet à main et trente pierres de fronde 38[38] :

le septième, la cuirasse :

le huitième, le haubert :

le neuvième, la tunique :

le dixième, le casque ;

le onzième, la ceinture ;

le douzième, les cuissards 39[39].


10 (41). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il donnera à de saints hommes tous les instruments du laboureur ; lesquels instruments du laboureur sont :

Un soc de charrue avec le joug et les ..... 40[40], un aiguillon à bœuf 41[41], un mortier de pierre 42[42], un moulin à blé à tête ronde 43[43].


11 (48). Une bêche pour creuser et labourer 44[44], une mesure d’argent, une mesure d’or.
Créateur du monde des corps, ô saint !

Combien d’argent ?

Ahura Mazda répondit : Le prix d’un étalon.

Créateur du monde des corps, saint !

Combien d’or ?

Ahura Mazda répondit : Le prix d’un chameau mâle.


12 (54). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il procurera à des hommes de bien un ruisseau d’eau courante 45[45].

Créateur du monde des corps, saint !

Un ruisseau de quelle dimension ?

Ahura Mazda répondit :

De la profondeur d’un chien, de la largeur d’un chien 46[46].


13 (57). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira à des hommes de bien une terre de labour et qui produit.

Créateur du monde des corps, saint !

Une terre de quelle dimension ?

Ahura Mazda répondit :

Telle que cette eau divisée en deux [canaux] suffit à l’arroser 47[47].


14 (60). Avec pitié parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira à des gens de bien une étable à bœufs, de neuf hâthras, de neuf nematas 48[48].

Créateur du monde des corps, saint !

Une maison de quelle dimension ?

Ahura Mazda répondit :
Avec douze allées 49[49] dans la partie la plus grande, neuf allées dans la partie moyenne, six allées dans la partie la plus petite.

Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira à des gens de bien un beau lit avec draps et coussins.


15 (64). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme il donnera en mariage à un homme de bien une jeune fille vierge que nul homme n’a connue 50[50].

Créateur du monde des corps, saint !

Quelle sorte de jeune fille ?

Ahura Mazda répondit :

Sa sœur ou sa fille, nubile 51[51], avec ses boucles d’oreilles 52[52], ayant passé la quinzième année 53[53].


16 (67). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira à des gens de bien deux fois sept têtes de petit bétail.

Il élévera deux fois sept petits de chiens.

Il jettera deux fois sept ponts sur des canaux.


17 (70). Il remettra en bon entretien deux fois neuf parcs mal entretenus.

Il purifiera deux fois neuf chiens de la stipti, de l’anâiriti, du vyanura 54[54], et de toutes les maladies qui se produisent sur le corps des chiens.

Il traitera deux fois neuf gens de bien leur soûl de viande, de pain, de liqueur ou de vin 55[55].
18 (73) 56[56]. Telle est la peine, telle est l’expiation qui dégage le fidèle qui se soumet à l’expiation ; non celui qui ne s’y soumet pas : celui-là certainement ira habiter la maison de la Druj.

Ashem vohû.






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  1. 1. Voir Farg. XIII, 51, note 75.
  2. 2. Peine évidemment convertie en argent ; le Commentaire l’évalue à 120 Tanâfûhrs, ce qui doit être une erreur de copiste pour 50 Tanàfûhrs, car le Tanâfùhr vaut 200 coups d’Aspahê-ashtra. Le Tanâfûhr étant évalué 300 istirs (1, 200 dirhems), l’amende revient à 15, 000 istirs (60, 000 dirhems). — Glose : « s’il est assez riche, il expiera suivant les prescriptions de l’Avesta ; s’il n’est pas assez riche, un sacrifice complet (hamàk izishn) suffira ».
  3. 3. Probablement au feu Bahrâm. — ashaya vanuhya, pun ahlâyîhî shapîr. — urunê cithim, litt. en valeur de payement pour son âme (ravân pûn tôcishn cithim = : * cithyam, adjectif dérivé de citha : cf. Farg. III, note 70).
  4. 4. hushitanàm (K2), khushk.
  5. 5. Voir vol. I, p. 390, n. 29.
  6. 6. Voir Farg. VIII, note 3.
  7. 7. Pour dix mille sacrifices.
  8. 8. Il offrira dix mille fois l’âb-zôhr : Yasna LXII-LXIX.
  9. 9. L’eau consacrée, mêlée au Hôm et au jîvâm : cf. vol. I, lxxvi.
  10. 10. paîrigharshtanàm : voir Yasna LXVIII, 10, note 17.
  11. 11. L’urvarâm : voir vol. I, lxv.
  12. 12. udarô-thrâsanàm ; traduction corrompue ; glose correcte : « leur qualité d’être udarô-thràsa consiste à marcher sur le ventre » (anà aîgh pun ashkûm dûbârêt). Cf. sscr. udara « ventre. »
  13. 13. azhinàm spakanâm kahrpunâm ; Frâmji et la traduction persane assimilent kakrpu à kehrp (ajdah çagni sûratnô; {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] : mais le pehlvi a karpûk qui est sans nul doute le nom du kharfastar que l’on a en vue. Glose : « leur qualité d’avoir forme de chien consiste en ce qu’ils s’asseyent sur le derrière ». On pourrait songer au chat, gurba {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] qui est abhorré du Parsisme autant que son ennemi la souris (vol. I, 144, n. 15) : « Les animaux que les Gaures ont en horreur, dit G. de Chinon (p. 462), sont les serpens, les couleuvres, les lézars et autres de cette espèce, les crapaux, les grenouilles, les écrevisses, les rats et souris, et surtout le chat. » Un Rivayât, paraphrasant notre passage, met le chat au nombre des khafastars à tuer pour racheter le meurtre du chien d’eau (East India Office Library, VIII, 13). Une énumération des principaux kharfastars dans le Grand Bundahish contient « le serpent, le scorpion, le karbûk, la fourmi, la mouche et la sauterelle » ; or, un des deux manuscrits, au lieu de karbûk qui est notre karpûk, lit gûrbûk, qui est visiblement pour gûrbak, « le chat ».
  14. 14. kasyapanàm ; Frâmji kâcab : sscr. kaçyapa ; p. kashaf.
  15. 15. dâdhmainyanâm ; litt. «qui respirent » ; glose : « toutes celles qui peuvent sortir de l’eau et vivre sur terre ». — « Pour les grenouilles et crapaux, dit G. de Chinon, ils disent que ce sont ceux qui sont cause de ce que les hommes meurent, gâtans les eaus où ils habitent continuellement, et que d’autant plus qu'il y en a dans le païs, d’autant plus les eaus causent-elles des maladies et enfin la mort » (p. 465). Cf. Farg. V, 36. — « Ces Guèbres, dit Raphaël du Mans (éd. Schefer, 44), sont ennemis mortels des grenouilles, vezak, serpens, mâr, tortues, kechef, rats et souris, mouchk et autres telles bestes dont ils amassent grand nombre pour en faire un sacrifice pour apaiser les mânes de leurs défuncts... »
  16. 16. maoirinàm dànù-karshanàm, môr dàna-kash. — Déjà Hérodote parle de la guerre que les mages font aux fourmis et aux serpents (I, 140). — Le paysan zoroastrien ne sait pas gré à la fourmi de l’exemple d’économie et d’activité qu’elle lui donne, parce qu’elle le donne à ses dépens. Firdausi proteste contre la proscription en mettant ces jolis vers dans la bouche d’Iraj mourant :

    {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?]


    « Ne fais pas de mal à la fourmi voleuse de blé, car elle vit et la vie est douce et bonne ».

  17. 17. Traduction conjecturale : araêkanàm kutakanâm duzhainyanâm. Le premier terme et le dernier sont des απαξ, araêka est traduit arak (arêk ?) et glosé vatak, méchante ; M2 a la glose {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] « qui pique »; duzkainya est traduit dûsh-ravishn « à la marche mauvaise » : ce terme s’explique probablement par cette ligne du Bundahish (XIX, 28) : « Quand la fourmi voleuse de grain marche sur la terre, elle y fait des trous ; quand le hérisson y marche, il défait le trou et remet le terrain de niveau. »
  18. 18. pazdunàm gùthô-varetanàm : pazdu est traduit d’après le persan pazdak , nom du charançon ; gûtho-vareta, gûhvart ; la tradition moderne traduit : « le caméléon qui change de couleur » (saradô rangnô feronar, M6 [pazda] rang gardânanda).
  19. 19. makhshinàm ereghaitinàm : les mouches de cadavre; cf. Farg. VII, 2. — Les kharfastars en particulier condamnés par le Saddar, ch. xliii, sont au nombre de cinq : la grenouille d’eau (vazhagh ké dr âba bàshat), le serpent et le scorpion (mâr v gajdum), le mrcash ailé, la fourmi (môrca) et la souris (mûsh).
  20. 20. Les trous sur lesquels l’impur se lave avec le gomêz ou l’eau dans le Barashnûm (Farg. VIII, 36-39).
  21. 21. Il s’agit de prêtres.
  22. 22. âthrô dakhshtem ; litt. « l’ensemble d’objets caractéristique du feu ». Il s’agit du feu sacré.
  23. 23. âtare-carana paitish-haâna ; selon la tradition moderne il s’agit du vase qui reçoit le bois et de celui qui porte l’encens. Celui-ci est moins élevé que l’autre (voir la photographie de l’Adarân, dans le volume I, planche III), ce qui cadre avec la glose : 2 ajèr 2 ajpar, « deux en bas, deux en haut ».
  24. 24. yaozhdâni, yôshdân, litt. « l’instrument de purification ».
  25. 25. garemô-skarana, défini « ce sur quoi l’on emporte le feu du four » (tûr, lire tanûr).
  26. 26. âtare-vazanem, âtâsh-vazînîtâr, « ce qui fait marcher le feu ». — vîkusrem, d’en-bas ; « c’est-à-dire que sa base (bûn) s’élargit ». hañkusrem, d’en-haut, « c’est-à-dire que sa tête se contracte ».
  27. 27. tashem, tésh ; p. tîsha, tizhi-zhnùtem, semble signifier littéralement « à genou aigu ».
  28. 28. vaèdhem, kartinak (?). On pourrait lire aussi kûtinâk qui serait le marteau : mais les épithètes du mot zend cadrent peu avec cette lecture.
  29. 29. L’aspahê-ashtra, qui sert à châtier les pécheurs. Voir l’Introd. au Vendidad.
  30. 30. gaoidhi (de gao dhi), gôsht-dân.
  31. 31. paitidânem, padâm, le voile que le prêtre s’attache sur le nez par un cordon qui se lie par derrière, pour empêcher que son souffle ne souille le feu. Il ne fait aucune cérémonie religieuse sans le Padâm : il le porte également en mangeant pour ne pas souiller les aliments, qu’il avale d’un coup entre deux reprises d’haleine. Cf. Fargard XVIII, note 1. Voir les planches IV, V, VI du vol. I.
  32. 32. khrafstraghna « le tue-khrafstra », instrument servant à tuer les serpents (mâr-gûn). C’est un bâton avec une lanière de cuir au bout (Bund. XXXII, 22), analogue au fly-flap dont on se sert aux Indes contre les mouches et autres insectes. Cf. Farg. XVIII, 2.
  33. 33. Le Sraoshô-carana, qui sert, comme l’aspahê-ashtra, à châtier les coupables : cf. note 29.
  34. 34. urunya, myazd-dân, le vase à myazd : on serait tenté de corriger en d-urunya * draonya, le vase à darûn.
  35. 35. raêthwish hajina, gumêzak khalkûn, « le vase à mélange et partage », c’est-à-dire « le vase où l’on verse du hâvan le Hôm et l’Urvarâm » (zak man liôrn urvarân min hâvan patash yàîtyûnd). raèth est généralement traduit « mêler » : d’où irista, gûmîkht ; baj-ina vient de baj, partager ; cf. yasc tè Haoma zairê gava iristahê bakhshaiti, man lak Hômi zarin ô gôsht gûmêzêt khalkûnêt (Yasna X, 14, 38).
  36. 36. C’est-à-dire au complet, avec son pilon. Corriger le pehlvi lentâ parhàv di en Ivatà apar-hâvan (voir vol. I, p. 98, note 5).
  37. 37. Probablement le Mâhrû du Barsom. Le pehlvi traduit : « les coupes à Haoma et à Baresman (Hômik u-Barsômik), c’est-à-dire « les zôhrbarân qui ont à faire avec le Hôm et le Barsôm », ce qui veut dire sans doute « employés dans le sacrifice du Yasna ».
  38. 38. Ces six instruments sont les armes offensives ; les six qui suivent sont les armes défensives.

    arshti, arsht, nêzak.

    karctô, kârt, shapshîr ; le skamshîr, σαμψηρα).

    vazra, vazr, {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?].

    snâvare, snàvare, kamân.

    zainisk mat akana, zîn Ivatâ kantîr : le sens de kantîr est établi par le Yâdkâri Zarirân, 15 : kabad kantîr î pùr tir, « nombreux kantirs pleins de flèches », kantîr est peut-être akana * tighrya. Le carquois est attaché à la selle.

    fradakhshana snâvare-hâzura ; le sens du premier mot est donné par Farg. XVII, 9, où le fradakhshana lance des pierres. La tradition moderne traduit aussi : gofan, {{persan}}. Le pehlvi a kôpin, homonyme de {{persan}}, marteau.
  39. 39. zradhô, zrài {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?], la cuirasse.

    kuiris, grîvpân (p. girîbân), litt. « défense du col », haubert : « ce qui rejoint le casque à la cuirasse ».

    paitidânô, padtân ; zak î azêr zrài yàtûnad, « celui qui va sous la cuirasse », par opposition à l’autre paitidàna, celui de la face : voir note 31.

    sâravârô, targ, « le heaume ». Litt. sans doute « tour de tête » ; ne pas confondre avec l’homonyme qui a donné le persan shalvâr, caleçon. Isidore de Séville distingue les deux sens de sarabara, braies et chapeau (Forcellini, s. v.).

    kamara, kamar, ceinture.

    rànu-pànô, rân-pân, « protège-cuisse ».
  40. 40. aêsha yuyô-semi ayazhâna pairi-darezàna ; ces expressions techniques et la plupart de celles qui suivent sont des plus obscures : elles contiennent beaucoup d’απαξ ; et le texte pehlvi est trop corrompu pour qu’on en puisse rien tirer de sûr. Semblent certains : aêsha, le soc, p. khêsh (pehlvi êsh) ; pairi-darezâna « attaché » se dit d’un objet « attaché du soc au joug », doit se rapporter au corps même de l’appareil : je soupçonne le joug dans yuyô-semi et le corps dans ayazhâna.
  41. 41. gavàzishta gavàzô, litt. « le pousse-bœuf du bouvier » (?).
  42. 42. asmana hàvana ; glose « tout instrument pour rendre petits et menus (tak u kam) des vâfrîk » (des grains ? voir p. 81, n. 88).
  43. 43. yàvarenem uzgeresnô-vaghdhanem ; le premier terme est dérivé de yava, car il est traduit iôrtâi ârd « de blé, de farine » ; usgeresnô, gart, rond. Glose : « moulin à main ».
  44. 44. kàstrem paitish-harezem varezayañtem, kas zak man nirôk (?) patash khafarünand ukanand bêl : « le kas avec lequel on fouille et creuse, la bêche ». De là suit pour kàstra le sens de bêche (peut-être dérivé de kan : * kanas-îra, instrument à creuser) ; paitish-harez, enfoncer ? varezay, travailler, labourer.
  45. 45. vâidhim taci-apâm, jûi tajâk miâ. Dans l’aride Iran l’eau est le don le plus précieux. On l’obtient soit par des canaux de dérivation pris dans les rivières, soit par des canaux souterrains (kârêz ou kanât) qui vont chercher l’eau dans la montagne. Il s’agit ici des premiers.
  46. 46. spâ-harezem spâ-frathem ; le pehlvi semble avoir eu dans son texte pâdha au lieu de spâ, car il traduit pai bâlà pahnâ, profondeur et largeur d’un pied.
  47. 47. yavat aèsha âfsh hyârikhti upathwarshta frahavât ; litt. « autant que cette eau coupée en double arrosage suffirait ».
  48. 48. hâthra ne peut ici désigner la mesure de longueur de ce nom : hâthra et nemata doivent désigner des parties ou des dépendances de l’étable.
  49. 49. vitàra : le pehlvi a vitast qui semble être une erreur de copiste : ce mot vitàra est devenu le {{persan}} ... guzâr, passage. Il s’agirait de rangées de stalles, qui seraient pour l’étable ce que les perethu (vitarg) sont dans le Var du Yima (p. 28, n. 53).
  50. 50. askeñdàm anupayatàm, a-skhand (aigh durust), an-madam-sâtûnt.
  51. 51. nâméni, propre au nâm-zad (?).
  52. 52. C’est-à-dire avec ses bijoux, constituant sa dot. — gôshvâr, pîrâyâ.
  53. 53. C’est-à-dire en âge de se marier. C’est une bonne œuvre de faire des mariages : cf. Farg. IV, 44.
  54. 54. stiptihyasca anâiritihyasca vyañuraêibyasca, trois άπάξ, ; d’après Fràmji, « maladie de peau, maladie d’oreille, pourriture ».
  55. 55. vàstryaêta, (v)âstarînet ; glosé : alghshân sir barâ kunad, c’est-à-dire les rassasiera.

    géush vâ, gôsht ; — hvaretha, khorishn lahmâ ; — hurayâo, hûr ; madhéush, as.
  56. 56. § 18 VIII, 107 ; cf. XVIII, 75-76.