Le cow-boy renégat/06
CHAPITRE VI
LES FRÈRES BARTLETT
Il était 9 heures tapant quand Mallette arriva au ranch des frères Israël et Dizzy Bartlett…
Il entra sans cérémonie dans la maison.
Ce fut Dizzy qui le vit le premier.
Il était à manger dans la cuisine.
Il cria :
— Eh, Israël, viens ici. Nous avons de la visite.
— Qui ?
— Sam Lortie ?
Fred pensa avec satisfaction :
— Mon déguisement tient bon.
Il gagnait la première manche.
Dizzy lui dit
— Que veux-tu encore, Sam ?
Israël demanda, lui :
— Pourquoi es-tu ici malgré notre défense formelle ?
— Parce que je suis traqué par la police, et que j’ai besoin de votre aide et de votre protection…
— Nous t’avons déjà donné tout cela.
Fred ricana :
— Je tue Godin pour vous ; j’incendie son domaine pour vous, je terrorise la fille de Godin, toujours pour vous ; et qu’est-ce que je reçois en récompense ? le lot d’un renégat, d’un traqué, d’un out-law… Vous avez toutes les fleurs et moi toutes les briques. Eh bien, je vous en avertis ; les choses ne se passeront point comme ça, non, non, certain !
Dizzy dit, piqué :
— Tu oublies quelque chose, Sam.
— Quoi ?
— Tu oublies que si nous n’avions pas collaboré à ton hold-up du poney-express, tu aurais royalement manqué ton coup.
Israël amplifia :
— C’est nous qui t’avons tracé la route, qui t’avons choisi le lieu idéal, où t’embusquer…
Dizzy ricana :
— Et c’est toi qui as mal fait la djobbe en laissant vivre Arthur qui devient de jour en jour un témoin de plus en plus alarmant.
— HAUT LES MAINS !
Les 2 Bartlett se retournèrent, mus par la surprise.
La stupeur.
Baptiste Verchères était devant eux.
Ses colts aux poings.
Il dit :
— Au nom de la loi, Israël et Dizzy Bartlett, je vous arrête.
— Pourquoi ?
— Pour avoir eu complicité avant le fait dans l’assassinat de Roger Godin, dans le hold-up du poney-express, dans l’incendie du ranch Godin et enfin pour avoir fait chanter Louisette, la fille de la victime…
— Vous n’avez pas de preuves.
— Non, hem ? Eh bien, je n’ai pas perdu un seul mot de votre conversation avec le faux Lortie. Cette preuve est suffisante pour vous faire pendre une bonne douzaine de fois chacun.
J. B. dit :
— Fred… ?
— Oui, chef…
— Désarme les deux bandits et, tiens, prends cette paire de menottes et emmenotte-les l’un à l’autre…
Quand ce fut fait, J. B. ordonna :
— Venez les forbans.
Israël protesta :
— Pas à pied jusqu’au village ?
— Oui, à pied jusqu’au village, vous l’avez dit !
Avant de partir, Baptiste dit amicalement et avec un sourire :
— Quand tu auras besoin de moi tu n’auras qu’à hennir. Un petit coup, un moyen et un gros.