Le diable est aux vaches/L’avenir s’assombrit

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XIII

L’avenir s’assombrit


L’hiver arriva, et Baptiste était soucieux. Beaucoup de comptes à solder chez les marchands ; de gros intérêts à rencontrer sur son hypothèque ! Et son beurre ne se vendait pas : on n’en aimait pas l’apparence. Pourtant Agathe était bien propre, et écrasait toujours avec soin, à l’aide d’une bouteille, le gros sel destiné à le conserver. Et les grosses et robustes tinettes de 50 livres, que le Père Pinette avait fabriquées sur ses vieux jours, étaient toujours lavées avec soin, puis ébouillantées à la tisane de framboisiers.

Mais en vain ! Les tinettes pleines s’accumulaient depuis six mois dans la cave basse et obscure, et personne n’en offrait un prix raisonnable.

Le beurre dut être sacrifié à vil prix pour éteindre les dettes les plus criardes.