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Le diable est aux vaches/Où le Toine parle aplomb et Jimmy se croit aux noces

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XXX

Où le Toine parle aplomb… et Jimmy se croit aux noces


« À c’t’heure, hourrah ! gréyons-nous pour la messe, » dit le père Tremblay.

Le Toine, qui aimait toujours à dire son mot, s’avança alors et, scandant chacune de ses phrases d’un geste décidé, parla en ces termes : « Ecoutez, mes amis, on a fini notre ouvrage ; puis j’ai un mot à vous dire. J’ai fait une grosse boucherie, vous le savez… Ma femme achève de faire le boudin et les tourquières. Les croque-cignoles sont parées. Mame Pinette est trop maladif c’t’année pour qu’on y laisse mettre la table, après la messe, pour le réveillon. Entre voisins, faut s’entr’aider. En remontant du village, Baptiste, sa femme, Monsieur le Savage, le beau-père, les jeunesses, pi les créatures, vous arrêtrez toute à la maison, réveillonner sans “ cérémonie, se divartir, et prendre du plaisir toute ensemble… “ On va se réjouir ! »

« Hi !… Ho !…” fit entendre joyeusement le Djimé, d’un cri aigu, léger soprano. Et il accompagna son exultante et folichonne exclamation d’un vif et subtile pas de danse, exécuté avec maestria et terminé par un step si entraînant que l’on se serait cru aux noces. » ’

La proposition du Toine fut reçue par une ovation et… qui fut dit fut fait…


Dans l’étable de Baptiste quelques années après l’expulsion de « Belzébuth ».