Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abano

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ABANO, village d’Italie dans le Padouan, à cinq milles de Padoue, dans le territoire qu’on appelloit anciennement Aponus. C’est la patrie de Pierre d’Apon, médecin si célébre à la fin du XIIIe siécle, & au commencement du XIVe . Quelques auteurs ont cru que c’étoit anssi la patrie de Tite-Live ; Martial le fait seulement originaire du territoire d’Aponus.

Censetur Apona Livio Suo tellus.
L. 1, épig. 62.

Il y a à Abano des fontaines d’eau chaude, qui ont été fort célébrées par les anciens. Claudien, entr’autres, a composé un poëme entier à la louange de ces eaux. On les a toujours fort estimées pour la conservation de la santé, & la guérison de plusieurs maladies. Suétone, in Tiberio, c. 14, dit que l’empereur Tibere fit employer quelques enchantemens à l’égard de ces eaux, sur le bruit qui couroit qu’on en pouvoit tirer quelque connoissance de l’avenir. Théodoric, roi dus Ostrogoths, ayant établi le siége de son empire à Ravenne, fit construire de beaux édifices aux environs de ces eaux, par un célebre architecte nommé Aloisius. De Seine dans son Nouveau voyage d’Italie, l. 1, c. 5, dit qu’on y voit deux fontaines dont les qualités sont bien différentes ; que l’une pétrifie tout ce que l’on met dedans ; que l’autre est minérale, & que ses eaux sont excellentes pour diverses maladies, à cause qu’auprès de cette fontaine il y a une mine de soufre & de sel. Ces bains, aujourd’hui appellés bagni d’Abano, ont été nommés par les Latins, fontes Aponi, Patavinæ aquæ, & Patavini fontes. * Joann. de Donis, tract. de Sontib. cal. Patav. La Martiniere, dict. géogr.