Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Amphion

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AMPHION, fils de Jupiter & d’Antiope, que son mari Lycus, roi de Thèbes, avoit répudiée. Amphion savoit si parfaitement jouer de la lyre, que les poëtes ont feint que les rochers le suivoient ; voulant par-là exprimer le pouvoir qu’il avoit d’attendrir les ames les plus farouches. On ajoute que les pierres touchées de ses accords, se rangerent d’elles-mêmes, pour former les murailles de Thèbes. C’est ce qu’Horace exprime ainsi, de arte poët.

Dictus & Amphion Thebanae conditor arcis,
Saxa movere sono testudinis, & prece blandâ
Ducere quò vellet, &c.
Cette fable est fondée sur ce qu’Amphion avoit l’adresse d’enchanter les esprits & les cœurs des peuples les plus durs & les plus barbares, par la douceur de ses discours ; de les civiliser, & de leur apprendre à vivre ensemble dans des villes. Les anciens auteurs l’ont fait inventeur de la musique. Il y a pourtant plus d’apparence qu’il y a eu deux Amphions ; le premier : frere de Zethus qui regna à Thèbes dans la Béotie, & dont Eusébe fait mention dans sa chronique, lequel suivant son calcul, auroit vécu vers l’an 1417 avant la naissance de Jesus-Christ ; l’autre Amphion, surnommé Dircéen, étoit, dit-on, d’un village situé le long de la riviere de Dircé dans la Béotie. On prétend qu’il étoit plus jeune que l’autre ; & suivant le même calcul, il auroit vécu environ 1326 ans avant Jesus-Christ. C’est ce dernier Amphion qu’on fait même inventeur de la musique. Mais il est absolument impossible de rien fixer de certain dans ces fables, soit pour les faits, soit pour la chronologie. Ovide dit qu’Amphion étoit époux de la superbe Niobé, & qu’il se fit mourir de désespoir, de ce qu’Appollon & Diane avoient tué ses enfans à coup de fléches. On assure aussi que les deux freres Amphion & Zethus furent enterrés dans le même tombeau, & que les Tithoréens avoient grand soin d’aller le visiter tous les ans, & d’y porter quelques offrandes dans le temps que le soleil étoit au signe du taureau, parcequ’alors leur terroir étoit extrêmement fertile, & au contraire celui des Thébains devenoit stérile. * Strabon,

l. 9. Pline, l. 7, ch. 55. Plutarch. de music. c. 2. Pausanias, l. 9. Apollonius, l. 1 & 4. Argon. Ovide, metamorp. l. 6. Natalis Comes, l. 8, c. 15, myth. Laurenbergius, Græcia antiq. &c.

AMPHION, fils d’Hypson, fils de Pelée, un des Argonautes, ressembloit si bien à son frere Deucalion, que leur propre pere s’y trompoit. * Valer. Flacc. v. 567.

AMPHION, Grec, peintre célébre dont parle Pline. Il assure qu’il étoit inimitable pour ce qu’on appelle composition. * Plin. l. 36. hist. nat. c. 10.

AMPHION, Grec & fameux sculpteur, fils d’Acestor, avoit travaillé à diverses statues qui furent fort estimées de son temps. * Pausanias, l. 10.

AMPHION, affranchi de Quintus-Catulus, étoit fort savant, & l’avoit fait paroître dans divers ouvrages de sa façon qu’on estimoit. * Pline, l. 36, c. 18.

AMPHION, évêque d’Epiphanie en Cilicie dans le IV siécle, assista aux conciles d’Ancyre, de Néocesarée, & de Nicée. S. Athanase le met au rang des hommes apostoliques de son siécle. Il gouverna l’église de Nicomédie, quand Eusébe en fut chassé après le concile de Nicée ; mais il demeura toujours évêque titulaire d’Epiphanie. Il est fait mémoire de lui dans le ménologe des Grecs & dans le martyrologe romain au 12 de juin. * S. Athanasius orat. 1 contra Arianos, apol. 2. Sozomene, l. 2, c. 20. Théodoret, l. 1, c. 20. Baillet, vies des Saints.


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