Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Giscon

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Texte établi par Goujet, Claude-Pierre; Drouet, Étienne François, Libraires associés (vol. 5p. 222).

GISCON, fils d’Himilcon, capitaine des Carthaginois, après avoir fait la guerre en Afrique avec beaucoup de bonheur, fut banni par ses concitoyens, qui étant jaloux de sa gloire, l’accuserent d’avoir injustement fait mourir son frère, sous prétexte d’avoir aspiré à la tyrannie. Il fut ensuite rappellé dans sa patrie ; & ses ennemis ayant été livrés à sa discrétion par ordre du sénat de Carthage, il se contenta de les faire prosterner par terre, & de leur presser le cou sous l’un de ses pieds ; voulant marquer par cette action, que la plus belle vengeance est d’abattre ses ennemis, & de leur pardonner. Peu de temps après, il fut nommé général d’une armée pour la Sicile, & fit envoyer des ambassadeurs en Sicile, qui conclurent la paix avec Timoleon, général des Corinthiens, à condition que toutes les villes fondées par des colonies grecques seroient entièrement libres. Ce fut, selon Diodore, la quatriéme année de la CXVII olympiade, & l’an 309 avant J. C. * Diodore, l. 16. Plutarque, in Timol.