Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Mizauld (Antoine)

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MIZAULD (Antoine) étoit né à Montluçon, petite ville du Bourbonnois. il fit une partie de ses études à Bourges, & en acheva le cours à Paris. Oronce Finé y enseignoit les mathématiques avec beaucoup de réputation : Mizauld se rendit son difciple; devint son ami, & dans la suite il écrivit sa vie. De l’étude des mathématiques, il passa, à celle de la médecine, qu’il exerça avec tant de réputation, qu’il résolut de fixer son séjour à Paris ; mais l’amour des sciences curieuses & vaines, ne tarda pas à l’entraîner ; & s’il s’y acquit quelque nom parmi ceux qui étoient amateurs de ces mêmes vanités, il y perdit sa fortune & sa santé, aussi-bien que la gloire solide qu’il eût retirée en continuant de se rendre utile par l’exercice de la médecine. Cependant comme l’astrologie & la recherche des secrets de la nature étoient du goût de son siécle, il obtint l’estime & l’amitié des savans ; & à Paris principalement, il fut recherché par les personnes les plus distinguées par leur rang & par leur science. Il eut l’honneur de compter entre ses protecteurs, Jean Olivier, fils du chancelier de ce nom, Pierre Séguier, président au parlement de Paris, Jacques Gougnon, doyen de l’église de Beauvais, & Jean le Charron, prévôt des marchands de Paris. Les marques d’affection & les bienfaits qu’il reçut de la famille des Minards, l’attacherent particulierement à cette maison ; & il n’oublia rien pour en témoigner sa reconnoissance. Il dédia à Antoine Minard, chanoine de l’église de Paris, le second livre de ses secrets de la nature, & le troisiéme à Pierre Minard, conseiller au parlement de Paris. Antoine & Pierre étoient fils du président Minard, qui fut assassinë pour s’être déclaré avec trop de franchise contre les Prétendus Réformés. Mizauld déplora ce meurtre dans une piéce latine, ou il fait en même temps l’éloge de ce président. Les systêmes de Mizauld plurent par leur nouveauté. D’un côté il supposoit un accord harmonique & une analogie parfaite entre les corps célestes & les corps terrestres : c’est le fonds sur lequel il a établi tout ce qui a rapport à l’astronomie dans ses ouvrages. D’un autre côté, il paroît qu’il vouloit que la botanique réglât tout dans la guérison des maladies ; il substituoit l’usage des plantes médicinales aux remwdes composés que fournit la pharmacie ; & ce dernier systême lui attira la jalousie & la haine des médecins de son temps, dont la plupart étoient plus charlatans qu’habiles. Ce qu’on ne peut contester, c’est que Mizauld, sans se départir de ses principes, fit de grands progrès dans la médecine, la physique & l’astronomie ; & que s’il eut beaucoup d’envieux, il n’eut pas moins de protecteurs & de défenseurs respectables & accrédités. Il étoit extrêmement laborieux ; & joignoit à une érudition peu commune pour son siécle, un jugement droit & beaucoup de probité. Ses écrits qui sont en grand nombre, étoient lus avec avidité, quoique pleins d’opinions singulieres, & on peut encore au moins les parcourir aujourd’hui avec quelque utilité. Frédéric Morel qui en imprima la plus grande partie, y gagna considérablement par la multitude des éditions qu’il en fit. Mizauld mourut à Paris en 1578, dans un âge fort avancé. Voici la liste de Ces ouvrages. 1. Phænomena, sive aëriæ ephemerides, omnium auræ commotionum signa ab his quæ in cœlo, aëre, aqua & terra palam apparent, quatuor aphorismorum sectiunculis, methodo sane quam facili & perspicuâ, diebus singulis fideliter ob oculos ponentes, à Paris, chez Renaud & Claude Chaudiere, 1546, in-8º. Mizauld dédia cet ouvrage à François I, & peu après il en fit une traduction françoise pour Catherine de Médicis, ou du moins qu’il présenta à cette reine. 2. Prolegomena in quibus nonnulla de brutorum præsagitione, & prædicendarum aëris mutationum seriâ methodo ex solis phænomenis, à Paris, 1548, & traduit en françois avec la traduction du précédent, sous le titre de Mirouer du temps, &c. à Paris, 1547, in-8º. 3. Meteorologia, sive rerum aëriarum commentariolus, à Paris, chez Chaudiere, 1547, in-8º, & traduit en françois, sous le titre de Mirouer de l’air, à Paris, in-8º. 4. Cometographia, crinitarum stellarum naturam & portenta libris 2 plucherrimis proposens, à Paris, chez Wechel, 1549. 5. Æsculapii & Oraniæ medicum simul & astronomicum ex colloquio coniugium, harmoniam microcosmicam macrocosmo, sive humani corporis cum cœlo paucis figurans & perspicuè demonstrans, à Lyon, chez de Tournes, 1550, in-4º. Cet ouvrage se trouve fouvent cité sous divers titres, quoiqu’il n’y ait eu que cette édition. 6. Planetologia, rebus astronornicis, medicis & philosophicis referta, ex qua cœlestium corporum cum humanis societas & aptatio facilè demonstratur, à Lyon, chez Bonhomme, 1551, in-4º, non en 1552, comme quelques-uns l’ont dit. 7. De mundi sphæra, seu cosmographia, lib. 3, figuris & demonstrationibus illustrati, à Paris, chez Cavellat, en 1552, in-8º. 8. Zodiacus, sive duodecim signorum cœli hortulus, libris III concinnatus, à Paris, chez Gaillard, 1553. 9. Planetæ, seu planetarum collegium, à Paris, chez Gaillard, 1553. 10. Asterismi, sive stellarum cœli imaginum officina, cum encomio docti astronomi, à Paris, chez Gaillard, 1553. 11. Catalogi septem simpathiæ & antipathiæ, seu concordiæ & discordiæ rerum aliquot mundi, à Paris, chez Keroer, 1554. 12. Ephemeridum aëris perpetuarum, seu popularis & rusticæ tempestatum astrologiæ ubique terrarum & veræ & certæ libelli seu classes quinque, 1554, &c. traduit en françois la même année, à Paris. 13. Memorabilium aliquot naturæ arcanorum silvula, rerum variarum simpathias & antipathias libellis 2 complectens, à Paris, 1555, & à Francfort, 1592 & 1613, &c. traduit en françois par Nicolas du Haupas, à Paris, 1556, in-16. 14. Harmonia cœlestium corporum & humanorum, dialogis II astronomicè & medicè elaborata & demonstrata, à Paris, chez Keroer, 1555, à Francfort, 1589, 1592 & 1593, &c. traduit en françois par Jean de Monliard, à Lyon, 1580, in-16. 15. Paradoxa rerum cœli ad Epiponum Philuranum & socios, à la suite du précédent, édition de Paris, 1577, & chez Morel, 1598, in-8º. 16. Ephemerides cœlestes anni labentis 1555, &c. à Paris, chez Keroer, 1555, &c. traduit par l’auteur, à Paris. 17. Usus & explicatio ephemeridum, à Paris, 1555, in-8º, &c. traduit par l’auteur, à Paris, 1556. 18. Symbolum funebre in obitum Orontii Finæi, regii mathematici, cum ejus vitâ & tumulo, à Paris, 1555. 19. Ephemerides cœlestes, pour les années 1556 & 1557. 20. De arcanis naturæ libri quatuor, à Paris, 1558, in-8º, &c. editio tertia, in-16, la même année. 21. In cœdem atrocissimam Antonii Menardi, in senatu Paris. præsidis inculpatissimi, Nœnia, à Paris, 1559. 22. Secretorum agri enchiridion primum, hortorum curam, auxilia, secreta & medica præsidia inventu prompta ac paratu facilia, libris III complectens, à Paris, 1560, & 1575, in-8º, à Cologne ou Genève, 1577, &c. à Paris, 1607, in-8º. 23. De hortensium. arborum insitione opusculum, à Paris, 1560, in-8º. 24. Dendranatome, seu exploratio & dissectio corporis arborei in sua sigillatim membra, &c. à Paris, 1560, & 1575, in-8º. 25. De hominis symmetria, proportione, & commensuratione, à Paris, à la fin de l’Enchiridion. 26. Opusculum de senâ, planta inter omnes quotquot sunt hominibus beneficentissimâ & saluberrimâ : accessit Proclus de arcanis naturæ, à Paris, 1564, 1572, 1574. 27. Dioclis Carystii medici ad Antigonum regem epistola de tuenda valetudine per hortensia, à Paris, 1564, 1572, in-8º. 28. Arnoldi à Villanova medici consilium ad regem Aragonum de salubri hortensium usu, à Paris. 29. De syrmaisino & ratione purgandi per vornitum Joanne Langio autore, à Paris. Les ouvrages depuis le nº 22, jusqu’au 29 inclusivement, ont été traduits par André Caille, médecin, & imprimés sous ce titre : Le jardinage d’Antoine Mizauld, 1578, in-8º. 30. Météores, ou discours des choses qui sont faites & engendrées aux trois régions de l’air, avec les causes, à Paris, 1548. 31. Paraclesis super morte Franc. Olivarii Galliar. cancell. prudentissimi, à Paris, 1560. 32. Singuliers secrets & secours contre la peste souventes fois expérimentés & approuvés, tant en certaine préservation que parfaite guérison, à Paris, in-8º. 33. Les louanges, antiquités & excellences d’astrologie extraites de Lucian, à Paris, 1563. 34. Instruction fort populaire pour la connoissance des lunes en tout temps, à Paris, 1563. 35. Nouvelle invention pour incontinent juger du naturel d’un chacun par la seule inspection du front & de ses linéamens, à Paris, 1565. 36. Opuscule non moins plaisant qu’utile, du particulier consent & manifeste accord de plusieurs choses avec la lune, à Paris, 1571, in-8º. 37. Alexikepus, seu auxiliaris hortus, &c. à Paris, 1564, 1565, in-8º. Coloniæ, 1576. 38. Nova & artificiosa methodus comparandorum hortensium fructuum, &c. à Paris, 1564, 1575 ; à Cologne, 1577, in-8º, & dans le Médecin charitable de Guibert. 39. Methodus componendorum vinorum quæ diversis morbis succurrant, &c. à Paris, 1564, in-8º. Ces ouvrages des nº 37, 38, 39, ont été traduits en françois par André Caille, & publiés sous le titre de Jardin médicinal de Mizauld, 1578, in-8º. 40. Mémorabilium, utilium ac jucundorum, centuriæ IX, à Paris, 1567, 1584, in-8º. Coloniæ, 1574, in-12 ; à Francfort, 1589, 1592 & 1613 ; à Nuremberg, 1681, sous le titre de Mizaldus redivivus, &c. 41. Seneliacum, hoc est medicum de lunâ opusculum, &c. 42. Annotationes in 3 Galeni librum de diebus decretoriis. 43. Conciliatio medicorum & astrologorum in controversiâ lunæ, & calculi dierum decretoriorum in morbis. 44. Scholia in Galeni librum de infirmorum decubitu. 45. Aphorismorum Hippocratis sectiones VII, in totidem classes juxta communes médicinæ locos digestæ, cum notis. 46. Præludium in symphoniam medicinæ & astronomiæ. 47. Lunæ & Oceani concordia philosophicè & astronomicè demonstrata, &c. 48. Astrologica problemata, &c. 49. Commentariolus in duo priores lib. apotelesmaton Claudii Ptolomæi, &c. 50. Iatro-mathematicæ, seu medicinæ & astrologiæ harmonia, &c. 51. Astrophonia, illustrium stellarum interrantium exortus & occasus, statis mensium anni diebus, ad Gallicanum clima & vicinarum regionum fideliter proponens. 52. Methodicæ tabulæ & breves in sex libr. Galeni de differentiis & causis morborum & symptomatum. Ces écrits sans date sont encore manuscrits. On a recueilli sous le titre d’opuscules, à Paris, chez Morel, 1607, en deux volumes in-8º, une partie des écrits de Mizauld. * Les biblioth., de la Croix-du-Maine & de Du-Verdier. Mémoire sur la vie & les ouvrages de Mizauld, par M. Michault, avocat au parlement de Dijon. Nous avons vu aussi une liste imprimée des ouvrages françois & latins de Mizauld, jusqu’en 1572 inclusivement.


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