Le naufrage de l’Annie Jane/Appendice/1

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Le fidèle messager (p. 63-64).


appendice.


documents.


Le Manchester Guardian (Angleterre) du 12 octobre 1853, nous donne une longue et déchirante description du naufrage de l’Annie Jane. Nous reproduisons[1] :

Nous remplissons une tâche pénible, en annonçant à nos lecteurs un des naufrages les plus déplorables qui aient jamais eu lieu sur les côtes d’Écosse, et qui a coûté la vie à plus de quatre cents créatures humaines. L’Annie Jane, capitaine W. Mason, bâtiment de 1294 tonneaux, et se rendant à Québec, avait mis à la voile le 9 septembre dernier, ayant un grand nombre de passagers et une cargaison composée en grande partie de fer, destiné à la construction d’un chemin de fer dans le Canada. La liste nominative des places de passages s’élevait à plus de quatre cents, sans compter un nombre considérable d’enfants. L’équipage comptait quarante-cinq hommes, y compris le capitaine et les officiers.

La majorité des passagers de cabines étaient des Canadiens-français.[2] Après quelques jours d’une navigation favorable, le bâtiment fut assailli par la tempête. Le navire était mal chargé, la cargaison extrêmement lourde ; et le roulis du vaisseau devint effrayant. Le ravage fut tel que le capitaine se décida enfin à retourner à Liverpool. Mais l’Annie Jane ne put atteindre le port. Poussé par la tempête, le bâtiment vint se briser sur les côtes d’une des Hébrides et deux cents personnes seulement échappèrent à la mort



  1. Dans cet article il y a quelques erreurs de chiffres, comme cela arrive souvent dans les rapports des journaux mal informés. Les chiffres que je donne sont corrects d’après les listes. — M A.
  2. Non pas Canadiens-français, mais Suisses. — M A.