Le parfait mareschal/14

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Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, p. 40).
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CEt onguent est bon non seulement aux glandes situées entre les deux os de la ganache, ou au costé ; mais à toutes les tumeurs qu’il est besoin de faire venir en matiere, en les frottant souvent & tenant la partie fort chaudement, l’onguent est tel: Prenez quatre onces Basilicum, faites-le fondre dans un poislon, adjoûtez parmy une once de Divinum ou bien du manus Dei qui est aussi bon : c’est un ongent que les Apoticaires ont toujours, le tout fondu & mele ensemble, ostez du feu & adjoûtez trois onces de vieille theriaque, la plus veille est la meilleure ; meslez bien le tout ensemble, vous servez de cet onguent, en frottant tous les jours la glande, ou la partie qu’on veut faire venir à suppuration, & bien-tost vous en verrez les effets: si l’onguent est trop dur, comme il arrivera si le Basilicum est comme le demandent les Mareschaux à Paris, c’est à dire tres-dur, & les Apoticaires pour les contenter y mettent force poirefine pour l’époissir, ce qui n’augmente pas sa vertu : si donc vostre onguent est trop dur, ajoûtez parmy le tout une once d’huile d’olive vieille ; il sera de la consistance requise.

Il faut avoir recours au Chapitre de la Gourme, pour y observer la mesme methode, encore avec plus de soin, à cause que celle-cy est beaucoup plus dangereuse. Je vous y renvoye pour éviter les redites.