Le parfait mareschal/141

La bibliothèque libre.
Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 418-419).
◄  Remedes pour le Farcin ⅭⅩⅬⅠ : Remede specifique pour le Farcin. Pour traitter le Farcin avec le feu  ►


OTez l’avoine au Cheval farcineux, donnez luy du son moüillé, saignez le, & le purgez si vous le jugez necessaire, & deux jours apres lors qu’il ne purgera plus, donnez luy trois prises de pilulles de sinabre, un jour d’intervalle d’une prise à l’autre ; faites luy manger tous les jours dans du son moüillé une once de racine de bouillon blanc, ou d’Ulmaria, ou de chardon à cent testes ; faites fortir la matiere des boutons qui creveront, & les séchez avec des poudres : le farcin guerira par cette methode ; car le sang sera purifié, le virus esteint, & la nature restablie.

Autre facile.

Seignez le Cheval abondamment, puis luy donnez tous les matins trois chopines de vin emetique ( ou de bierre emetique qu’on fait comme le vin emetique ) il y a des Chevaux qui le boiront comme de l’eau, car il n’a aucun goût que de vin : continuez ce vin ou la bierre jusqu’à ce que le Cheval soit guery. Ce remede est bon aux païs où le vin ne coûte gueres, & à ceux qui ont des Chevaux qui boivent le vin, puis que de le rendre emetique il coûte si peu que rien, la mesme raison est pour la bierre.

Le Cheval doit seulement manger du son, & on le peut travailler moderément : quand les bouttons seront crevez, emplissez-les avec du sublimé en poudre, ou du reagal, ou avec la racine d’elebore, ou avec un caustic : si le Cheval a une grosse jambe, je donneray un onguent pour l’en frotter pendant qu’il guerira.

On peut donner ce vin ( ou cette bierre ) aux Chevaux avec la corne, s’ils refusent de le boire d’eux-mesmes, & il faut qu’ils jeûnent avant & apres qu’ils l’ont avallé environ deux heures.

Je crois qu’il est mieux de traitter le farcin par les methodes Chap.
ⅽⅹⅼⅰ
.
precedentes, que par le feu ; mais comme beaucoup de gens veulent qu’on s’en serve, j’en donneray la maniere.