Le parfait mareschal/170

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Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 503-504).


LEs Chevaux ont souvent la grampe, qui leur tient le jarret si roide au sortir de l’escurie, qu’ils ne le peuvent plier, & font quelquefois cinquante pas, trainant la jambe comme s’ils n’avoient point de mouvement au jarret : ce mal vient de foiblesse en cette partie, & parciculierement dans les nerfs qui Chap.
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font le mouvement : tout le monde connoist cette maladie, & apres y avoir cherche beaucoup de remedes, qui ont esté de fortifier la partie avec bon esprit de vin, avec le baume precedent, avec bonnes emmielures ; Enfin je n’en ay point trouvé d’autre pour faire cesser le mal dans le temps, que de prendre la jambe de derriere au Cheval, & luy faire plier le jarret, luy levant le pied comme si on le vouloit ferrer : il faut faire quelque effort pour cela, mais d’abord que le Cheval aura plié le jarret par l’effort que vous ferez, le mal cessera pour le coup ; mais ce sera à recommencer la premiere fois que la grampe reviendra. Je ne m’étendray pas davantage sur ce mal, ce que j’en ay dit suffira pour les Curieux, n’en ayant point donné la connoissance, parce qu’il ne faut qu’avoir des yeux pour s’en appercevoir facilement.