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Le premier livre des Sonnets pour Hélène/Amour abandonnant

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VII


Amour abandonnant les vergers de Cytheres,
D’Amathonte et d’Eryce, en la France passa :
Et me monstrant son arc, comme Dieu, me tança,
Que j’oubliois, ingrat, ses loix et ses mysteres.

Il me frappa trois fois de ses ailes legeres :
Un traict le plus aigu dans les yeux m’eslança.
La playe vint au cœur, qui chaude me laissa
Une ardeur de chanter les honneurs de Surgeres.

Chante (me dist Amour) sa grâce et sa beauté,
Sa bouche ses beaux yeux sa douceur sa bonté :
Je la garde pour toy le sujet de ta plume.

Un sujet si divin ma Muse ne poursuit.
Je te feray l’esprit meilleur que de coustume.
« L’homme ne peut faillir quand un Dieu le conduit.