Le second livre des Sonnets pour Hélène/Je ne serois marry

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Sonnets pour Hélène, Texte établi par Roger Sorgéds. Bossard (p. 185).

LXIV

Je ne serois marry si tu comptois ma peine,
De conter tes degrez recontez tant de fois :
Tu loges au sommet du Palais de nos Rois :
Olympe n’avoit pas la cyme si hautaine.
 
Je pers à chaque marche et le pouls et l’haleine :
J’ay la sueur au front, j’ay l’estomac penthois.
Pour ouyr un nenny, un refus, une vois
De desdain, de froideur et d’orgueil toute pleine.

Tu es comme Déesse assise en très-haut lieu.
Pour monter en ton Ciel je ne suis pas un Dieu.
Je feray de la court ma plainte coustumiere

T’envoyant jusqu’en haut mon cœur devotieux.
Ainsi les hommes font à Jupiter priere :
Les hommes sont en terre, et Jupiter aux cieux.