Le tour du Saguenay, historique, légendaire et descriptif/24

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VII

TADOUSSAC



Sur la signification du nom de Tadoussac, il y a divergence. Le mot montagnais, d’où il est probablement dérivé est Shashuko, qui veut dire Endroits aux Homards. D’autres lui donnent cependant l’origine mentionnée plus haut.

Chauvin avait fait un petit établissement à Tadoussac, dès 1599. À la mort de Chauvin, ni le commandeur de Chaste, ni de Monts, ne donnèrent suite à cette tentative, quoique la compagnie DeGuay de Monts y fit la traite en 1607. Ce ne fut réellement qu’en 1622, que l’établissement régulier de la traite eut lieu en cet endroit.

Champlain y trouva des vaisseaux en 1610 ; ils y étaient arrivés depuis le 19 mai. « Ce qui, ajoute Champlain, ne s’était pas vu depuis 60 ans. »

Cette remarque prouve, comme le fait observer M. Ferland, dans son Cours d’histoire du Canada, que, depuis le dernier voyage de M. de Roberval, en 1549, les Basques, les Bretons, les Normands avaient continué de faire le trafic des pelleteries à Tadoussac.

En 1649, la traite faite à Tadoussac donna 40,000 livres de profit, et il s’y fit un commerce pour 250,000 livres : il y avait 22,400 lbs pesant pour le moins et plus de 500 orignaux.

On trouve, en 1653, un acte de société pour la traite de Tadoussac entre Louis Couillard et MM. Rosée Duhamel et consorts, représentés par leur agent, Germain LeBarbier.

La Mère de l’Incarnation nous apprend (lettre 71) que le fort de Tadoussac brûla par accident en 1665 avec l’église et la maison, « C’est une très grande perte ajoute-t-elle, parce que c’était une retraite pour le trafic et un refuge pour les Français et pour les sauvages. C’est pourquoi comme il n’y a nulle apparence d’abandonner les uns et les autres aux incursions des ennemis, je crois que l’on sera obligé de rétablir le tout au printemps prochain. »

D’après le Journal des Jésuites, il y avait alors 200 sauvages à Tadoussac durant l’hiver.

En 1716, un Récollet, le P. Gelase Delestage, fut chargé de la desserte du poste de Tadoussac.

Mais les Pères Jésuites, qui y avaient précédé, reprirent en 1720. Le premier fut le P. Laure, que le Répertoire Général fait mourir le 22 novembre 1742 ; mais il est certain qu’il était mort depuis deux ans quand le Père Maurice s’y rendit en 1740, comme on le voit dans son journal : « Je suis parti de Québec le 14 de juin 1740 pour venir prendre la place du Rév. Père Laure, mort deux années auparavant, aux Éboulements. »

Je prends occasion de dire ici en parlant des missionnaires que la Notice sur Tadoussac, publiée en 1864, aurait dû mentionner, dans l’été de 1738, la visite des postes faite par le Père St-Pé et en 1739, celle du Père Guignas.

Enfin, il est intéressant de savoir que Monseigneur de Pontbriand confirma, à Québec, deux sauvages en 1743, six en 1744 et deux en 1748.


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