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Leibniz-en.francais-Gerhardt.Math.1a7.djvu/Querelle.Newton1

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(et ses correspondants)
Jean Bernoulli sur la controverse de Newton[1]
Texte établi par C.I. Gerhardt (GM3bp. 921-922).

  1. Incises en français dans la lettre en latin de Jean Bernoulli à Leibniz du 9-09-1713.
    Source : Leibnizens mathematische Schriften, tome 3b, pp. 921-922.


« La semaine passée, [m'écrit un Anglais de mes anciens étudiants, actuellement agent à Paris], il arriva un de mes amis d’Angleterre, qui m’informa qu’on n’avait pas encore achevé d’imprimer la Nouvelle Edition des Principes de Monsieur Newton ; pour moy, je croy que le Chevalier tarde à dessein, pour voir, s’il peut, les remarques que vous avez faites sur la première Edition de ce livre : ce qui me confirme dans cette opinion, est que j’ay rencontré l’autre jour un Ecossois, qui se mêle un peu de Mal hématiques, qui m’a informé qu’une faute, que vous aviez trouvée dans ce livre, faisait beaucoup de bruit en Angleterre ; mais que les amis de Mr. Newton la faisaient passer pour une petite faute de calcul etc. »

[…]

« Je suis, [m'écrit Varignon,] comme vous, fort mécontent de la mauvaise querelle que Monsieur Keill vient de susciter à Monsieur Leibnitz. Il me parait, comme à vous, que le Commercium Epistolicum prouve seulement que Monsieur Newton, au temps des lettres qui y sont rapportées, avoit connaissance des infiniment petits, mais il n y parait pas qu’il en eut le calcul tel que Monsieur de Leibnitz l’a publié en 1684, et que Monsieur Newton l’a donné 3 ans après dans les pages 251, 252, 253 de ses Princip. Mathem. où il reconnaît que ce Calcul luy avoit été communiqué 10 ans auparavant par Monsieur Leibnitz auquel temps il dit qu’il l’avait aussy, ainsi que la phrase renversée le prouve, sans dire à quel point il l’avoit. Avant vous, Monsieur de Leibnitz et feu Monsieur vôtre Frère, je ne sçay point, qu’on eût passé les premières différences, employées dans les pages précédentes de Monsieur Newton, qui n’en a fait mention que longtemps depuis dans son Traité De Quadraturis. Je suis, dis-je, très faché de voir Monsieur de Leibnitz forcé de se distraire de ses occupations si utiles au public, pour se défendre d’un mauvais procès dont le public n’a que faire » etc.