Les Îles de la Sonde
Sir Raffles fut gouverneur de l’île de Java de 1811 à 1816, et de la partie anglaise de Sumatra de 1817 à 1824. Son caractère, la connaissance profonde qu’il avait acquise de la langue malaise, le soin qu’il a mis à étudier les différens peuples de l’Archipel indien, sur lesquels il a publié d’importants écrits, suffiraient pour donner toute autorité à ses paroles, lors même que les longues années qu’il a passées dans cette partie du globe, et les hautes fonctions qu’il y a remplies ne seraient pas là pour garantir la vérité des faits et des observations qu’il rapporte. Nous ne nous occuperons pour le moment que des îles de Bali et de Sumatra, renvoyant nos lecteur pour l’île de Java à l’intéressant fragment du voyage de M. Perrottet, inséré dans les numéros d’octobre et novembre 1830. Nous tâcherons plus tard de compléter ces documens sur les îles de la Sonde.
L’île de Bali est divisée en huit états, gouvernés chacun par un radjah indépendant. Les radjahs de Bali, dit sir Raffles, sont pris dans les castes des sudras et des veissiahs. Quand ils meurent, leurs corps sont conservés pendant un temps plus ou moins long, quelquefois un an, jamais moins de deux mois. On garantit ces corps de la putréfaction en les soumettant chaque jour à une fumigation de benjoin et d’autres substances ; on les brûle ensuite. Quant à ceux des enfants qui n’ont point encore de dents, on les enterre immédiatement après leur mort, ainsi que les individus emportés par la petite vérole. Généralement, dans ces deux castes privilégiées, les veuves se brûlent avec le cadavre de leurs maris : ce sacrifice est tout-à-fait volontaire de leur part ; elles ne sont pas seules, au reste, à le consommer, car les concubines et les femmes esclaves du défunt se brûlent en même temps. Le corps du dernier radhah de Balibing fut brûlé avec soixante-quatorze femmes. Quelquefois, au lieu de réduire les cadavres en cendres, on les jette à la mer.
À Tranjung-Alem, une dame âgée, d’un certain rang, étant venue à mourir, nous assistâmes à ses obsèque. Toutes les femmes du village se rendirent d’abord à la maison de la défunte, en poussant des hurlemens pendant une heure ou deux ; après cela, on transporta le corps dans le bali ou salle d’audience, où tout le monde devait dîner ; pour nous, nous préférâmes dîner ailleurs. Mais le soir il ne nous fut pas possible de nous dispenser d’être témoins des danses et des chants qui eurent lieu, devant tout le village assemblé, dans la salle où l’on avait déposé le corps. Le lendemain matin, le chef du village tua une chèvre et en répandit le sang autour de la maison de la défunte, pendant que les jeunes filles, placées de manière à pouvoir être entendues de l’intérieur du bali, criaient, à qui mieux mieux, et de toute la force de leurs poumons : Ô mère, reviens ! mère, reviens ! Ce bruit se prolongea jusqu’au moment où il fut décidé que le corps ne serait pas gardé plus long-temps. On l’enleva lors de la place où il était, on le transporta paisiblement hors du village, et on le descendit dans une fosse sans autre cérémonie.
Quoique se disant mahométans, les habitans de Bali sont plus attachés qu’on ne croirait à leurs vieilles superstitions et au culte qu’ils pratiquaient autrefois. J’ai éclairci leur ancienne mythologie, et j’ai obtenu d’eux les noms d’au moins vingt dieux, dont plusieurs sont hindous.
Ils n’ont aucune idée d’un être suprême, éternel, créateur de toutes choses, bien qu’ils fassent un usage fréquent des mots Allah Tuah, dont le premier est employé par les Arabes, et le second par les Malais, pour exprimer l’idée de la Divinité. Mais l’ignorant Pasumah est loin d’y attacher un tel sens ; demandez-lui, en effet, ce qu’il entend par ces mots, et il vous répond : « c’est le nom d’un des Dewas. » Suivant la mythologie de ces peuples, les Dewas sont des êtres d’un ordre supérieur. Les Balinais professent pour eux un respect superstitieux, et les regardent comme des esprits d’une nature bienveillante qui étendent leur influence protectrice sur la race humaine. Ces Dewas accueillent les prières des mortels et reçoivent avec plaisir les sacrifices qui leur sont offerts ; ils savent tout ce qui se passe sur la terre, et tiennent constamment l’œil ouvert sur le genre humain et sur les affaires de ce monde ; tous les événemens dépendent d’eux, et la destinée des hommes est entre leurs mains. C’est à ces divinités bienfaisantes que l’homme est redevable du principe de la vie et comme il n’existe que parce qu’elles ne cessent d’entretenir ce principe en lui, sa dette envers elle s’accroît à tous les instans. Il y a des Dewas de différens degrés ; ainsi tous n’ont pas un pouvoir égal à l’égard de l’homme. Les Dewas habitent sur la terre, et ils choisissent différentes portions de sa surface pour y établir leurs demeures : les uns se fixent dans les retraites les plus profondes des bois ou des forêts, les autres sur les collines ou les montagnes ; ceux-ci sur les bords d’un torrent impétueux, ceux-là sur les rives ombragées d’un limpide ruisseau dont ils aiment à entendre le doux murmure. Certaines espèces d’arbres sont consacrées à ces dieux, et étendent leurs branches de manière à protéger leurs habitations.
Outre ces Dewas, il y a une autre classe d’êtres dont le caractère est tout opposé ; on les appelle Djins, ou mauvais esprits, et ils sont considérés comme les auteurs du mal ; toutes les misères, toutes les calamités qui frappent la nature humaine proviennent d’eux. Ils font aussi leur résidence sur la terre, et choisissent différens lieux pour les habiter. Si le malheur veut qu’un homme s’approche par hasard de leur demeure, il tombe aussitôt victime de la colère de ces esprits vindicatifs et méchans. Il y a encore une troisième classe d’êtres qui semblent, d’après leurs qualités et leurs attributs, tenir le milieu entre les Dewas et les Djins, se rapprochant néanmoins davantage de la nature des premiers ; on les nomme Orang-alus, c’est-à-dire hommes subtils, impalpables et invisibles. Je ne connais pas précisément leur essence ni leur office. Ce sont, à ce qu’il paraît, des êtres en qui le matériel et l’immatériel se confondent, et qui participent de la nature des créatures humaines et de celle des esprits. J’ai vu un homme que l’on disait être marié avec un être féminin de la classe des Orang-alus ; il avait une nombreuse progéniture, mais personne n’avait jamais aperçu un seul de ses enfans, d’où je conclus qu’ils ressemblaient à leur mère. Cet homme se nommait Dioupeti-Rajo-Wani. Telles sont les idées ridicules de ces peuples.
Les Balinais montrent la plus grande vénération pour les mânes de leurs ancêtres, qu’ils honorent à l’égal des dieux, et dont ils placent également la demeure dans les montagnes. Ils sont persuadés que ces mânes, jaloux de la conservation de leur postérité, veillent constamment sur elle. Ils croient fermement au dogme de la métempsycose. Cependant il n’y aurait, suivant eux, que quelques animaux aptes à recevoir les âmes des morts, et il n’est pas besoin pour cela que leur caractère et leurs penchans aient du rapport avec le caractère et les penchans des âmes qui entrent en eux. Le tigre est celui qu’ils supposent le plus généralement pourvu d’une âme humaine ; aussi cet animal féroce est-il presque sacré à leurs yeux, et le traitent-ils avec une douceur et un respect qu’il est loin de mériter ; sa gueule a beau être souillée de sang humain, personne n’ose le tuer. Si c’est un proche parent qui est devenu sa proie, peut-être cherchera-t-on à venger sa mort ; mais dans ces occasions même, il arrive quelquefois que des craintes superstitieuses éteignent tout à coup la soif de la vengeance.
L’ère des Balinais est appelée isahia ; chaque mois se compose de trente-cinq jours, et l’année de quatre cent vingt.
Il existe dans la partie septentrionale de Sumatra une nation fort nombreuse, qui occupe tout le pays compris entre Achem, Menangkabou et la mer : ce sont les Battas. Ils ne résident guère sur la côte, et préfèrent l’intérieur de l’île. La population se compose de un à deux millions d’individus. Le gouvernement des Battas est régulier ; ils ont des assemblées délibérantes et de grands orateurs ; chez eux, presque tout le monde sait écrire ; ils ont une langue et une écriture particulières. Il en est de même de leur religion. Ils reconnaissent un seul Dieu suprême auquel ils donnent le titre de Dibata assi assi ; ils ont de plus trois autres grands dieux, qu’ils supposent avoir été créés par le premier. Ce peuple est belliqueux ; il se distingue par sa probité, sa bonne foi et sa prudence. Le pays qu’il habite est parfaitement cultivé, et les crimes n’y sont pas très-nombreux. Cependant, malgré toutes leurs qualités, malgré l’état de civilisation où ils sont arrivés, les Battas n’en sont pas moins des cannibales dans toute l’étendue du mot.
Il y a quelques années, un homme ayant été convaincu d’adultère, fut, conformément à la loi du pays, condamné à être mangé. Le supplice devait avoir lieu près de Tappanouly ; on invita le résident anglais à y assister, mais il refusa, et son assistant s’y rendit à sa place avec un officier indigène. Arrivés au lieu de l’exécution, ils y virent une grande foule de peuple rassemblée ; le criminel était lié à un arbre les bras étendus. L’exécuteur de la sentence, chef d’un certain rang, s’avança vers la victime, un grand couteau à la main ; après lui, venait un homme portant un plat creux contenant une préparation que les Malais nomment sambul, et qui est faite avec du citron, du sel et d’autres ingrédiens. L’exécuteur appela à haute voix le mari offensé, et lui demanda quelle partie du corps de la victime il désirait. Celui-ci désigna l’oreille droite, l’exécuteur l’abattit aussitôt d’un seul coup et la remit au mari, qui alla la tremper dans le sambul, et la mangea ensuite. Cela fait, tous les assistans se jetèrent sur le corps du supplicié, dont chacun coupa et mangea la partie qui lui convint. Lorsque l’on eut enlevé ainsi une grande quantité de la chair de la victime, l’un d’eux lui enfonça un couteau dans le cœur ; mais ce fut sans doute par déférence pour les deux étrangers qui assistaient au supplice, car jamais l’on ne donne le coup de grâce aux condamnés.
Les Battas ont un code de lois d’une haute antiquité, et c’est par respect pour ces lois et pour les institutions de leurs ancêtres qu’ils se mangent les uns les autres. Ce code condamne à être mangés vivans, 1o ceux qui se rendent coupables d’adultère ; 2o ceux qui commettent un vol au milieu de la nuit ; 3o les prisonniers faits dans les guerres importantes c’est-à-dire dans les guerres d’un district contre un autre[2] ; 4o ceux qui, étant de la même tribu, se marient ensemble, union défendue parce que les contractans descendent des mêmes père et mère ; 5o enfin, ceux qui attaquent traîtreusement un village, une maison ou une personne. Quiconque a commis un des crimes énumérés ci-dessus est dûment jugé et condamné par un tribunal compétent. Après les débats, la sentence est prononcée, et les chefs boivent chacun un coup : cette formalité équivaut à celle de signer, chez nous, un jugement : On laisse ensuite s’écouler deux ou trois jours pour donner au peuple le temps de s’assembler. En cas d’adultère, la sentence ne peut être exécutée qu’autant que les parens de la femme coupable se présentent pour assister au supplice. Le jour fixé, le prisonnier est amené, attaché à un poteau les bras étendus ; et, comme il a été dit ci-dessus, le mari ou la partie offensée s’avance et choisit le premier morceau, ordinairement les oreilles ; les autres viennent ensuite, suivant leur rang, et coupent eux-mêmes les morceaux qui sont le plus à leur goût. Quand chacun a pris sa part, le chef de l’assemblée s’approche de la victime, lui coupe la tête, l’emporte chez lui comme un trophée, et la suspend devant sa maison. La cervelle appartient à ce chef ou à la partie offensée : on lui attribue des vertus magiques, aussi est-elle ordinairement conservée avec soin dans une bouteille. On ne mange jamais les boyaux ; mais le cœur, la paume des mains et la plante des pieds sont réputés les morceaux les plus friands. La chair du criminel est mangée, tantôt crue, tantôt grillée, et jamais ailleurs que sur le lieu du supplice, où l’on a soin de tenir prêts pour l’assaisonner des citrons, du sel et du poivre ; on y ajoute souvent du riz. Jamais on ne boit du vin de palmier, ni d’autres liqueurs fortes dans ces repas ; quelques individus apportent avec eux des bambous creux, et les remplissent de sang qu’ils boivent. Le supplice doit toujours être public ; les hommes seuls y assistent, la chair humaine étant défendue aux femmes. Cependant on prétend que celles-ci s’en procurent de temps à autre à la dérobée. On m’a assuré que beaucoup de Battas préféraient la chair humaine à toute autre ; mais malgré ce goût prononcé, on n’a pas d’exemple qu’ils aient cherché à le satisfaire hors des cas où la loi le permet. Quelque révoltantes, quelque monstrueuses que puissent paraître ces exécutions, il n’en est pas moins vrai qu’elles sont le résultat des délibérations les plus calmes, et rarement l’effet d’une vengeance immédiate et particulière, excepté pourtant quand il s’agit de prisonniers de guerre. Je me suis assuré aussi que, lorsqu’elles avaient lieu, il n’y avait pas un seul homme ivre parmi les assistans. L’attachement des Battas pour les lois qui ordonnent ce supplice, est plus fort encore que celui des Musulmans pour le Koran. On a calculé qu’ils mangeaient, en temps de paix, de soixante à cent individus par an[3].
Autrefois les Battas étaient dans l’usage de manger aussi leurs parens, quand ceux-ci devenaient trop vieux pour travailler. Ces vieillards choisissaient alors tranquillement une branche d’arbre horizontale, et s’y suspendaient par les mains, tandis que leurs enfans et leurs voisins dansaient en rond autour d’eux, en criant : Quand le fruit est mûr, il faut qu’il tombe. Cette cérémonie avait lieu dans la saison des citrons, époque où le sel et le poivre sont aussi en abondance. Dès que les victimes fatiguées, ne pouvant plus se tenir ainsi suspendues, tombaient par terre, tous les assistans se précipitaient sur elles, les mettaient en pièces et dévoraient leur chair avec délices. Cette pratique de manger les gens âgés est abandonnée aujourd’hui. C’est un pas fait par les Battas dans la voie de la civilisation, ce qui permet d’espérer qu’ils finiront un jour par renoncer tout-à-fait au cannibalisme.
Les tigres et les éléphans abondent dans les montagnes de Sumatra. Un habitant me raconta que son père et son grand-père avaient été la proie des tigres. À peine existe-t-il dans ces montagnes une famille qui n’ait perdu ainsi quelqu’un de ses membres. Dans plusieurs localités, les indigènes ne prennent aucune précaution contre la fureur des tigres, qu’ils regardent comme des animaux sacrés. De même que les Balinais, ils croient à la transmigration des âmes, et ils appellent les tigres leurs ninis ou grands-pères. On compte que sur les bords de l’une des rivières de l’île, il y eut, en une année, plus de cent individus emportés par ces animaux. Quand il en entre dans un village, les habitans poussent la folie jusqu’à mettre devant leur maison comme offrande à l’animal, du riz et des fruits qu’ils apprêtent exprès ; ils croient que le tigre, touché de leur accueil hospitalier, passera sans leur faire aucun mal. Ils en agissent de même à l’approche de la petite vérole, persuadés qu’ils apaiseront par là l’esprit du mal.
Les habitans de la partie sud-est de Sumatra sont généralement tempérans, fiers, hardis, mais passionnés et violens. Fortement attachés à leurs anciennes coutumes, toute innovation leur paraît blesser la justice et la vérité. D’un caractère naturellement indépendant ils se montrent très-jaloux de leurs franchises antiques. Bien loin d’attacher du prix à la loyauté et à la probité dans les affaires, ils se font, au contraire, un mérite de tromper. Ils sont plus belliqueux que les habitans de la côte, et extrêmement adroits dans le maniement de leurs armes. Lorsqu’ils sont attaqués ils placent en première ligne leurs femmes et leurs enfans. C’est ainsi que périrent, dans leur dernière guerre avec les Hollandais, cent vingt femmes, qui demeurèrent fermes à leur poste ; avec leurs enfans dans leurs bras. Ils sont très-industrieux et très-sobres ; rarement on les voit se nourrir de viande, bien qu’ils aient des chèvres et de la volaille en abondance. Ils mangent sans répugnance la chair des animaux qu’ils trouvent morts. Ils s’abstiennent cependant de celle du porc. La seule boisson enivrante dont ils fassent usage est une liqueur fermentée extraite du riz ; ils l’appellent brum, et la réservent pour les jours de fête. De même que les Javanais et les autres peuples de l’Orient, ils ont de l’aversion pour le lait et pour les mets dans la préparation desquels il entre. Un chef à qui on en offrait un jour avec du thé, refusa, et ajouta d’un ton mécontent : « Suis-je donc un enfant pour prendre du lait ? »
- ↑ Memoirs of the life and public services of sir Thomas Stamford Raffles. London, 1830.
- ↑ On ne se contente pas de manger les prisonniers vivans, on les mange encore lorsqu’ils sont morts, et même enterrés.
- ↑ « En Chine, il y avait autrefois des montagnards qui mangeaient de la chair humaine ; aujourd’hui même on accuse ceux de la province de Fokian d’avoir conservé cet usage barbare, mais seulement en temps de guerre. Quoiqu’en général les Chinois ne méritent pas le reproche d’être cannibales, leurs médecins les rendent quelquefois anthropophages en leur recommandant diverses parties du corps humain comme remèdes contre différentes maladies. Il y a environ trois ans qu’un jeune garçon fut assassiné à Macao, parce qu’on avait fait accroire à un homme mourant que la chair humaine seule pouvait lui rendre la santé. Les bourreaux de Canton vendent très-cher le fiel des criminels qu’ils exécutent ; on y trempe des grains de riz qu’on mange pour se donner du courage, car les Chinois sont convaincus que c’est le fiel qui rend courageux : aussi appellent-ils un lâche, un homme sans fiel. Dans les commentaires qui accompagnent les éditions du Code pénal de la Chine, on trouve souvent des récits de procès criminels extraordinaires ; on y voit, entr’autres, qu’un homme nommé Licou, du district de Hoang-Chan, fut jugé pour avoir vendu une partie de fiel humain pour le prix de 20 onces d’argent. En 1811, un autre, nommé Tchang, habitant de la province de Tche-Kiang, fut convaincu d’avoir, dans une période de seize ans, fait mourir onze jeunes filles, pour avaler certains liquides de leur corps, dans le but d’augmenter la vigueur du sien. La douzième victime de ce cannibale lui échappa et devint son accusatrice. Le document officiel qui raconte cette horrible affaire dit que cet anthropophage était un homme par la figure extérieure, mais une bête sauvage par son naturel. Il avait environ soixante-dix ans quand il fut condamné à être coupé par morceaux. Seize familles, auxquelles ses victimes appartenaient, furent invitées à prendre part à son exécution. »