Les Actes des Apôtres/Introduction

La bibliothèque libre.
Librairie de L. Hachette et Cie (p. 5-7).



INTRODUCTION.


Les enfants sont tous réunis dans la chambre de leur grand’mère qui écrit et qu’ils interrompent à chaque instant. Valentine prend un livre, l’ouvre et lit : Actes des Apôtres.

Valentine. Grand’mère, qu’est-ce que c’est : Actes des Apôtres. Est-ce amusant ? Puis-je le lire ?

Grand’mère. Oui, chère petite ; tu peux le lire ; mais je crois que tu n’y comprendras pas grand’chose.

Valentine. De quoi parle-t-on ?

Grand’mère. On parle des Apôtres et de ce qu’ils ont fait après l’Ascension de Notre-Seigneur.

Valentine. Eh bien ! mais c’est très-amusant ça. [Valentine, ouvre le livre et lit. Au bout de peu d’instants, elle ferme le livre et dit :] Cela m’ennuie ; je ne comprends pas.

Henriette. Grand’mère te l’avait bien dit. Tu as voulu faire la savante, et voilà.

Valentine. C’est que je voudrais bien savoir ce qu’ont fait les Apôtres.

Henriette. Tu le sauras quand tu seras grande.

Valentine. Ce sera trop long à attendre. Pense donc que j’ai sept ans. Et à quel âge serai-je grande ?

Henriette, réfléchissant. Tu seras grande… dans… dans… quatre ans.

Valentine. Quatre ans ? Ça fait… onze ans. Comme Henri ? Ce n’est pas grand ça.

Grand’mère avait écouté la conversation de ses petites-filles.

Grand’mère. Écoute, Titine, puisque tu as si envie d’apprendre et de savoir, je viendrai à ton secours ; je te raconterai les Actes des Apôtres comme je vous ai raconté l’Évangile.

Valentine. Merci, merci ma bonne Grand’mère ; je serai bien contente.

Et nous, et nous, s’écrièrent tous les autres ; nous pourrons écouter, n’est-ce pas, Grand’mère ?

Grand’mère. Oui, mes chers enfants ; tous ceux qui le voudront pourront écouter, comme pour l’Évangile.

Armand. Et moi, Grand’mère ?

Grand’mère. Toi aussi, mon petit chéri.

Armand. Et je pourrai demander ce que je ne comprends pas ?

Grand’mère. Certainement ; il faut même le demander.

Armand. Et Henriette ne me grondera pas ?

Henriette. Non, non, mon petit Dinet, je ne te dirai rien du tout ; je serai douce et patiente comme l’enfant Jésus.

Armand. À la bonne heure ! Je serai bien content que tu sois douce.

Grand’mère. Sois tranquille, mon petit Armand ; je réponds d’elle est déjà très-bonne et elle deviendra douce comme toi.

Le lendemain, Camille et Madeleine, en tête de la bande des enfants, arrivèrent chez leur grand’mère qui les attendait. Après les avoir tous embrassés, elle prit sa place accoutumée ; les enfants l’entourèrent et elle commença à leur raconter : Les Actes des Apôtres.