Les Amoureux de Sylvia/Partie 2/04

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Traduction par Paul-Émile Daurand-Forgues.
Hachette (p. 154-164).

IV

UN REFLUX SUR LE FLEUVE AMOUR.

Philip, le lendemain matin, aspirant avec bonheur la brise de mer, longeait les quais d’un bon pas, son havresac sur l’épaule, en route vers Hartlepool où il devait prendre la diligence pour Newcastle. Le ciel étincelait ; les vagues empanachées d’écume venaient mourir sur le sable, presque à ses pieds. À sa gauche, les rochers s’élevaient par étages çà et là coupés par quelques-uns de ces profonds défilés qu’on appelle gullies. Le murmure mo- notone des flots endormait pour ainsi dire sa tristesse, et le brillant aspect de tout ce qui s’offrait à ses yeux semblait teindre d’espérance les songes auxquels il s’abandonnait tout éveillé. Les mouettes venaient raser la cime des vagues et, s’enlevant ensuite avec lenteur à l’approche de Philip, faisaient resplendir au soleil la blanche doublure de leur plumage. L’ensemble du tableau était paisible et consolant ; notre voyageur, avançant d’un pas alerte, sentait s’alléger le fardeau qui, pendant les sombres heures de la nuit passée, n’avait cessé de peser sur son cœur.

Parmi ces espèces de couloirs pratiqués dans la chaîne des rochers, il reconnut sans peine le gully qui conduisait à Haytersbank, et voyant à l’entrée, dans un endroit abrité du vent, quelques primevères déjà écloses, il eut l’idée d’en cueillir un bouquet qu’il porterait en courant jusques à la ferme, et qui serait peut-être bien venu de Sylvia comme offrande propitiatoire. — Mais au moment où il regardait sa montre et venait de s’assurer que l’exécution d’un pareil projet retarderait au delà du possible son arrivée dans Hartlepool, — un homme, lancé sur la pente du gully et emporté malgré lui par la rapidité de la descente, déboucha tout à coup à une centaine de mètres en avant de Philip. Sans s’arrêter, sans regarder autour de lui, ce personnage se mit à marcher dans la même direction que notre voyageur. À son allure, au mouvement particulier de ses épaules, à mille indices enfin, Hepburn reconnut Kinraid. Il ne pouvait s’y tromper.

Or le gully de Haytersbank conduisait à la ferme et ne conduisait que là. Pour descendre au rivage par cette étroite issue, il fallait d’abord gagner la maison des Robson et longer ses murs jusqu’au petit sentier qui descendait à la côte. Philip, à cette réflexion, ralentit le pas et se rapprocha du rocher dont le relief masquait sa marche. Kinraid peu après, continuant d’avancer à découvert sur la grève, se tourna pour jeter un long regard passionné du côté d’où il venait. Quand il fit halte, Hepburn s’arrêta de même. Avec une ardeur égale, le premier contemplait sur la hauteur quelque objet lointain, le second tenait les yeux arrêtés sur son rival. Nul besoin de se demander vers qui se portaient les yeux et les pensées de ce dernier. Il venait d’ôter son chapeau et le brandissait en l’air, frappant un de ses bords avec une intention marquée. Quand il reprit sa route, Hepburn poussa un long soupir et se rapprochant des rochers toujours davantage, se perdant même à dessein parmi leurs blocs épars, arrêté çà et là par des broussailles, çà et là par des flaques d’eau, il avançait péniblement à la suite de Kinraid, comme fasciné par lui et ne pouvant se résoudre à le perdre de vue.

Ils approchèrent bientôt l’un et l’autre d’une crique située à quelque huit miles de Monkshaven. Formée par un petit cours d’eau qu’alimentaient des marécages lointains, elle était, au printemps, c’est-à-dire à la fonte des neiges, plus large et plus profonde qu’en d’autres saisons. Hepburn savait fort bien qu’ils auraient à remonter ce ruisseau, pendant à peu près un quart de mille, pour gagner une étroite passerelle pratiquée sur le sentier qu’ils étaient obligés de suivre. Sur ce sentier, aux méandres nombreux, il était à peu près sûr d’être aperçu, et il résolut, quoique en retard, de s’asseoir pendant quelques minutes pour laisser à Kinraid le loisir de prendre les devants. Une fois installé sur un des derniers rochers qui, dominant de sept ou huit pieds le ruisseau dont le specksioneer longeait les bords, constituait un poste d’observation parfaitement abrité, il jeta les yeux d’abord du côté de la passerelle, puis immédiatement au-dessous de lui. « Grand Dieu, murmura-t-il ensuite, je reconnais là votre providence… C’est elle, c’est elle, je ne puis m’y tromper ! » Puis, à l’endroit même où il s’était tenu debout, il se coucha contre terre, se couvrant le visage de ses mains. Il voulait en effet rester sourd et aveugle à tout ce qui allait se passer, à tout ce que lui révélaient d’avance certains indices auxquels ne pouvait se tromper, à cette époque, un habitant de Monkshaven.

Kinraid, avant de tourner du côté du pont, s’était lancé à travers sables. Maintenant il se rapprochait des rochers en sifflant l’air d’une chanson de matelot. Cette joyeuse attitude, cette musique insouciante, si hors de saison au moment où il venait de quitter Sylvia, endurcirent encore le cœur de Philip.

À peine le specksioneer avait-il tourné le coin du rocher que plusieurs hommes, embusqués sur ce point, tombèrent vivement sur lui. Ils étaient quatre, détachés de l’équipage d’un vaisseau de guerre, et s’efforçaient de le garrotter.

« C’est au nom du roi, » criaient-ils avec un rire brutal.

Leur barque se trouvait amarrée à une douzaine de mètres plus haut ; ils étaient sans doute venus chercher de l’eau, envoyés par la chaloupe d’une frégate en croisière devant Hartlepool. Cette chaloupe, ancrée un peu au delà du cap de rochers qu’ils avaient en face d’eux, attendait évidemment leur retour.

Ils savaient que maint et maint pêcheur venait tendre ses filets tout le long de la crique ; mais ils n’avaient jamais compté sur une proie comme ce vigoureux et agile marin, et l’énergie de leurs efforts fut proportionnée à l’importance de la capture qu’ils venaient de faire.

Bien que pris à l’improviste et attaqué par tant de gens à la fois, Kinraid ne perdit pas la tête. Il se dégagea tout d’abord par une violente secousse, criant à voix haute :

« Arrière, mes maîtres ! je suis un baleinier, protégé par les statuts… Mes papiers sont en règle… Je suis engagé comme harponneur à bord de l’Urania, capitaine Craggs, port de North-Shields. »

En vertu de la dix-septième section de l’acte vingt-six du règne de George III, la press-gang n’avait aucun droit légal de s’emparer d’un baleinier, à moins que celui-ci n’eût manqué de rejoindre son navire avant le dix mars postérieur à la date de son acte d’enrôlement. Mais à quoi pouvaient servir les papiers que Kinraid se hâta de tirer de sa poitrine ? À quoi servaient les lois elles-mêmes, dans ce temps où il était si difficile d’approcher des hommes assez puissants pour les faire prévaloir, et alors que l’invasion française faisait régner une panique générale ?

« Au diable votre privilége, s’écria le chef de la press-gang… Passez au service de Sa Majesté ; cela vaut mieux que de pêcher des baleines.

— C’est là votre avis ? dit le specksioneer avec un mouvement dont se rendit parfaitement compte le sagace marin qu’il avait en face de lui.

— En sommes-nous, mon garçon, à ces petites rubriques ?… Droit sur lui, Jack !… et gare le coutelas ! »

La minute d’après, le coutelas de Kinraid lui fut enlevé de force, et la lutte corps à corps qui s’engageait désormais ne pouvait, en définitive, avoir qu’une issue. Notre baleinier, cependant, faisait pour se délivrer des efforts inouïs. Sans perdre son souffle en vaines paroles, il combattait, au dire de ses ennemis eux-mêmes, comme un « vrai démon. »

Hepburn entendait de grands efforts de respiration, des coups violents, le bruit du sable sur lequel on se traîne, les malédictions étouffées de gens qui avaient cru plus facilement venir à bout de leur entreprise ; il entendit aussi le cri soudain de quelqu’un qui venait d’être blessé. Ce n’était point Kinraid : en un pareil moment, la plus vive douleur l’aurait trouvé silencieux. Suivit une autre lutte, furieuse et mêlée de blasphèmes ; puis il se fit un silence étrange. Hepburn sentait le cœur lui manquer. Avait-on tué son rival ? Pareil malheur le rendrait responsable de ce trépas. Sans avoir jamais souhaité que les choses en vinssent là, il s’était tenu à l’écart, et peut-être n’était-il plus temps d’intervenir. Ce doute lui devint insupportable ; il jeta un regard furtif par-dessus le rocher derrière lequel il s’était tapi, et vit alors que les quatre matelots étaient venus à bout de Kinraid ; — trop épuisés pour parler, ils lui liaient les mains et les pieds pour le porter ensuite dans leur barque.

Kinraid était retombé dans une immobilité complète ; il se laissait pousser, traîner sans résistance, comme un corps inerte. L’animation du combat avait fait place, sur son visage, à une pâleur livide ; ses lèvres étaient fortement serrées l’une contre l’autre, comme s’il lui fallait plus d’efforts pour se maintenir ainsi à l’état passif, roide comme un bloc de bois dans leurs mains hostiles, que pour lutter naguère et combattre de tout son pouvoir. Ses yeux seuls témoignaient qu’il n’avait pas perdu connaissance. Ils étaient aux aguets, expressifs comme ceux d’un chat sauvage qu’on tient en arrêt, et semblaient chercher de tous côtés quelque moyen d’évasion qui jusque-là ne s’était pas offert, qui probablement ne devait pas s’offrir, mais dont il ne voulait pas désespérer encore.

Sans remuer la tête et du fond de la barque où on l’avait jeté, il voyait, il suivait avidement tout ce qui se passait autour de lui. À ses côtés était le matelot qu’un de ses coups avait blessé. Cet homme, la tête dans ses mains, poussait de temps en temps une plainte et chaque fois, en revanche, allongeait un coup de pied au malheureux specksioneer, si bien qu’à la fin ses camarades eux-mêmes interrompirent les malédictions dont leur prisonnier était l’objet, pour lui faire honte de sa lâche conduite. Kinraid, quant à lui, ne disait rien et ne cherchait même pas à se mettre hors d’atteinte. Il n’écoutait pas, il n’entendait pas les insolentes paroles auxquelles il était en butte. Son âme se heurtait à toutes les issues de la situation qui lui était faite, récapitulant, dans ces courts instants de crise, ce qui avait été, ce qui aurait pu être, ce qui était. Mais sous le coup de ces pensées poignantes, il guettait machinalement les chances qui pouvaient lui rester, et au moment où, détournant un peu la tête, il cherchait au loin, du regard, ces ombrages de Haytersbank sous lesquels était Sylvia, il aperçut le visage de Hepburn, blême d’émotion plus que de crainte, et qui derrière le rocher où il était resté haletant, contemplait avec une sorte de curiosité passionnée cette scène tragique.

« Ici, mon garçon ! » cria le specksioneer dès qu’il eut aperçu Philip ; et en même temps il soulevait, il tordait son corps avec tant de vigueur, que les matelots quittèrent le travail auquel ils se livraient pour mettre la barque à flot, et vinrent le coucher encore une fois par terre comme s’ils se méfiaient de la force du cordage qui liait ses membres. Mais le captif ne songeait nullement à se délivrer ainsi ; son seul but était de faire approcher Hepburn et de le charger d’un message pour Sylvia : « Par ici, par ici ! » répéta-t-il, et cette fois d’une voix si faible, si épuisée, que les matelots eux-mêmes se sentirent touchés de compassion.

« Avance à l’ordre, Tom le Curieux !… n’aie donc pas peur, crièrent-ils à l’envi.

— Je n’ai pas peur, dit Philip ; je ne suis pas marin, et la presse ne me regarde pas… Cet homme-là non plus, à vrai dire… Vous n’avez aucun droit sur lui… Je sais, je puis attester que c’est un harponneur du Groënland, placé sous la protection des statuts.

— Nous faisons le même cas de vous et de vos attestations… Dépêchez-vous, brave homme, et venez prendre les commissions de ce gentleman qui appartient désormais, ne vous en déplaise, au service de Sa Majesté… »

Philip s’approchait lentement, ne sachant encore quelle ligne de conduite adopter, ni quel langage tenir vis-à-vis de cet homme qu’il craignait, qu’il haïssait, et qu’il ne pouvait cependant s’empêcher d’admirer.

Sa démarche lente et compassée portait au comble l’irritation de Kinraid.

« Avancez, avancez, criaient les matelots, ou nous allons vous chercher !… La vie de bord vous aurait bientôt guéri de ces manières d’écrevisse.

— Prenez-le donc et laissez-moi ! dit Kinraid, avec une ironie amère… Je sais ma leçon, et depuis longtemps ; vous voyez, en revanche, qu’il a besoin d’apprendre la sienne. »

Le chef de la press-gang ne repoussa pas tout d’abord cette insinuation de son prisonnier. Rien de plus facile que de mettre la main sur Philip et de l’emmener, lui aussi. La besogne n’en serait que légèrement compliquée ; mais la mine bourgeoise et la longue taille voûtée du jeune marchand, quand il les examina de plus près, ne lui parurent pas valoir les embarras d’une seconde aventure. Sans cela le pauvre garçon n’eût pas été mieux protégé par son titre « d’homme de terre » que Kinraid par l’inutile exhibition des papiers qui l’exonéraient du service maritime.

Philip, arrivé près des marins, fut vivement poussé du côté de la barque. Dans sa course forcée, il trébucha. Ses yeux se portèrent sur l’obstacle inattendu qui avait arrêté ses pieds, et il vit que c’était le chapeau de Kinraid, tombé à terre pendant la lutte. Dans la doublure un ruban était fixé ; un morceau de ce même ruban que Philip avait choisi naguère, avec une si tendre espérance, pour l’offrir à Sylvia le soir du Nouvel An. Il reconnut à merveille les moindres détails de cette broderie délicate qui représentait, on s’en souvient peut-être, des fleurs d’églantier ; et alors un véritable spasme de haine vint contracter son cœur. Tout à l’heure il s’était senti quelque pitié pour ce rival que l’on enlevait ainsi sous ses yeux ; maintenant il abhorrait Kinraid.

« Que me voulez-vous ? » lui demanda-t-il enfin d’une voix sombre, et encore eût-il volontiers attendu que Kinraid parlât le premier ; mais il ne pouvait plus supporter les airs railleurs, les clignements d’yeux, les grossières plaisanteries que les matelots échangeaient déjà et dont « l’amoureuse » de leur prisonnier faisait tous les frais. « Dites à Sylvia, commença Kinraid…

— Un joli nom, s’écria un des marins ; mais le prisonnier continua sans prendre garde à l’interruption.

— Racontez à Sylvia ce que vous venez de voir… et comment je suis enlevé par cette presse damnée.

— Soyons poli, mon camarade !… miss Sylvia, j’en suis sûr, n’a aucun goût pour un si grossier langage… Dites-lui, mon bon ami, en lui offrant mes respects… les respects de Jack Carter, par parenthèse… que les gentlemen servant Sa Majesté à bord de l’Alceste, vont traîner ce joli garçon sur le chemin de la gloire, qui n’est pas celui des baleines… » Un des marins se mit à rire de cette plaisanterie grossière ; un autre pria Carter de tenir en bride sa stupidité naturelle. Philip l’aurait anéanti, s’il avait pu. Kinraid l’entendait à peine. Il allait s’affaiblissant toujours.

« Dites à Sylvia, continua-t-il se soulevant par un nouvel effort, tout ce dont vous avez été le témoin… Dites-lui qu’elle me reverra… Priez-la de ne pas oublier le serment que nous avons échangé ce matin… Elle est aussi bien ma femme que si nous fussions allés devant le prêtre… Je reviendrai l’épouser d’ici à peu. »

Philip articula indistinctement quelques paroles que personne ne put entendre. Il frémissait à la pensée d’avoir été choisi, entre tous, pour porter à Sylvia un message comme celui de Kinraid.

« Finissez vos bavardages, et détalez au plus vite ! » s’écria l’homme blessé par Kinraid, et qui depuis un moment gardait un silence hargneux.

Philip fit mine de s’éloigner ; Kinraid, se soulevant encore une fois et forçant sa voix pour qu’elle arrivât jusqu’à lui :

« Hepburn ! Hepburn !… Dites bien à la pauvre enfant… » Ce qu’il voulait ajouter se perdit dans le bruit des rames, la plainte du vent qui s’engouffrait à l’entrée de l’étroit défilé, mais surtout dans le bourdonnement produit aux oreilles de Philip par l’impétueux afflux du sang qui lui montait au cerveau. — Avait-il ou non promis de se charger du message ? — C’est tout au plus s’il se souvenait d’avoir balbutié quelques paroles à cet effet ; mais il était à peu près sûr que Kinraid ne les avait pas entendues. — Maintenant, se demandait-il, une promesse qui n’a pas été reçue, peut-elle compter comme promesse donnée ?

Tel était le point qu’il débattait avec lui-même, étendu sur le fin gazon des rochers qui dominaient la mer. Il voyait de là les flots se moirer au soleil du printemps, jetant par endroits de vifs éclairs, et sur ces flots la barque agile qui avançait en longs élans réguliers vers le tender ancré à quelque distance. Tant qu’elle n’eut pas atteint sa destination, Hepburn resta sous le coup d’une frayeur secrète. Ses yeux contractés distinguaient bien les quatre hommes penchés sur leurs rames et un cinquième assis près du gouvernail. Mais il savait qu’au fond de la barque un autre gisait pieds et poings liés, et son imagination le lui représentait brisant les cordes dans lesquelles il était pris, se débarrassant par quelque élan impétueux de ses gardiens étonnés, et revenant à la nage, triomphant et libre.

Après tout, ce n’était pas sa faute si la barque emportait ainsi son rival exilé. Ce n’était pas sa faute, et pourtant il était dévoré de remords. Car il se rappelait les ardentes prières dont il avait fatigué le Ciel, une heure avant, tandis que parmi les rochers il marchait derrière Kinraid, et il pouvait regarder l’enlèvement de ce malheureux comme la réalisation des vœux impies qu’il avait formés alors.

Quoi qu’il pût penser à cet égard, l’événement était consommé. La barque était arrivée au tender, le captif hissé à bord, le canot lui-même avait repris sa place ordinaire, et le navire, ouvrant ses grandes voiles, s’éloignait sur la mer étincelante. Philip s’aperçut seulement alors qu’il était fort en retard. Il détira ses membres roidis, raffermit son havresac et, de son pas le plus rapide, s’achemina vers Hartlepol.