Les Amours (1553)/Poème 162

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 194-195).

Quel bien aurai-je apres avoir esté… etc.


Quel bien auray-je apres avoir esté Si longuement privé des yeux de celle, Qui le Soleil de leur vive etincelle Rendroient honteux au midy d’un esté ?

Et quel plaisir voyant le ciel vouté De ce beau front qui les beautez recelle, Et ce col blanc qui de blancheur excelle Un mont de laict sus le jonc cailloté ?

Comme du Grec la trope errante et sotte, Afriandée aux douceurs de la Lote, Sans retourner se plaisoit d’en manger :

Ainsi j’ay peur que mon ame friande D’une si rare et si douce viande, Laisse mon corps pour vivre en l’estranger.