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Les Anacréontiques/Ce qu’il aime

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Les AnacréontiquesAlphonse Lemerre, éditeurPoésies d’Auguste Lacaussade, tome 1 (p. 113).

XLIII

CE QU’IL AIME


 
J’aime, ô Bacchus ! ton divin rire,
J’aime tes danses et tes jeux ;
A table, où la coupe m’inspire,
J’aime à faire vibrer ma lyre
Près de éphèbe aux blonds cheveux.
Mais de myrtes et d’hyacinthes,
J’aime surtout, les tempes ceintes,
A m’entourer d’un mol essaim
De jeunes vierges au beau sein.
Mon cœur ne connaît point l’envie,
J’ignore sa malignité.
N’aimant que la fleur de la vie,
Je hais, par le vin excité,
Le bruit des ivresses grossières
Et des banquets tumultueux.
Aux bras des Grâces printanières
Dansons, groupe voluptueux.
Mais loin de nous les noirs délires
Du Dace aux brutales amours !
Mêlons aux vins pourprés les rires !
Aux chants des coupes et des lyres,
Faisons léger le poids des jours !