Les Bandits tragiques/12

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Simon Kra (p. 140-153).


XII

LES MILIEUX ANARCHISTES


Pour bien comprendre les bandits, déterminer leurs mobiles, scruter leur conscience, il faudrait se pencher longuement sur les milieux anarchistes, dans la période qui va de 1900 à 1912. Le romancier qui voudra faire œuvre puissante et révéler le mal de l’époque y puisera tous les matériaux utiles. Il devra marquer la malfaisance infinie du manuel dispensant des connaissances rapides et superficielles à des cerveaux en friche. Il devra noter la redoutable influence, non pas de la science, mais du « scientisme » propagé par des ignorants et des anormaux. Que d’âmes tourmentées et tendres, qui auraient pu se réaliser en beauté, ont subi les effets de la contamination.

Soudy cueillant la syphilis sur les lèvres de la compagne adorée, n’est-ce pas tout un symbole ?

On trouvait tout là-dedans. Les milieux anarchistes ne sont fermés à personne. Nulle carte à prendre. Vous venez, vous êtes malheureux, vous êtes chez vous. De plus, le devoir d’asile est rigoureusement respecté. C’est à cause du devoir d’asile, auquel ils ne crurent pas pouvoir se dérober, que Dubois a trouvé la mort dans le hangar de Choisy-le-Roi ; que Gauzy a hospitalisé Bonnot ; que Dieudonné s’est vu condamner au bagne.

On trouvait tout. Des types de demi-intellectuels très studieux ; des poètes et, aussi, il faut bien le dire, des mouchards et des provocateurs. Avec ça, les « scientifiques » dont nous avons déjà parlé, pétris d’ignorance ; les malins à la recherche de « combines » quotidiennes. Bref, les échantillons d’humanité les plus variés ont défilé rue du Chevalier-de-la-Barre, rue d’Angoulême, à Romainville, rue Fessart.

Un des types les plus originaux qu’on peut épingler, ce fut un fils de famille riche, bachelier ès lettres, auquel ses parents versaient chaque jour une somme assez rondelette. Il ne gardait rien, ne savait rien garder pour lui, distribuant son argent, versant sans cesse à la caisse du journal, pour la propagande. Il s’était installé dans le coin le moins confortable et n’acceptait, pour lui, que les travaux pénibles ou ennuyeux. C’était toujours sa bonne volonté qu’on mettait à l’épreuve. C’était lui qu’on chargeait de toutes les corvées. Il transportait, sans un mot de protestation, les paquets d’imprimés ; il partait à pied avec de lourdes charges sur le dos, afin d’économiser les trois sous du métro ou de l’autobus.

En route, il achetait, pour sa nourriture, les vivres les plus extraordinaires, des poissons pourris, des bananes en compote… Il fallait se fâcher pour l’empêcher de manger des saletés. Il prétendait encore réaliser des économies.

Un camarade impécunieux venait-il se plaindre au journal, il lui cédait immédiatement son lit. On le vit coucher dans le couloir, en plein courant d’air, par six degrés au-dessous de zéro. En d’autres temps, ce phénomène aurait fait un saint Vincent de Paul. À notre époque, s’il n’est pas devenu, lui aussi, un bandit tragique, c’est tout à fait par hasard.

Un beau jour, il hérita de quarante mille francs, monnaie d’avant-guerre ? Aussitôt, il ouvrit une imprimerie… Il se mit à éditer les écrivains anarchistes ou révolutionnaires. En un clin d’œil, les quarante mille francs disparurent. Mais jamais une parole de regret, une allusion ne sortirent de la bouche de ce singulier philanthrope.

Il mourut pendant la guerre. Sa fin fut tragique, conforme à tout ce qu’on savait de son caractère. Mais ceci est une autre histoire.



Parmi la faune qui s’épanouissait en ces lieux, il ne faut pas oublier l’individu qui, tout à coup, bondit dans les bureaux du journal, et, les yeux désorbités, réclame avec force gesticulations, une bombe, un browning, une arme pour saigner les bourgeois, pour faire un coup…

Cet individu était tiré à de multiples exemplaires.

Fou ? Provocateur ?

Il y avait aussi le conspirateur, celui qui prenait des airs mystérieux, chuchotait dans toutes les oreilles, se disait affilié à des bandes ténébreuses.

Maniaque ? Policier ?

Et l’homme de la nature ?

Un soir, c’était en plein été, les anarchistes attendaient, rue Muller, aux Causeries populaires, un conférencier, dessinateur à l’École de Médecine, qui devait traiter des rapports de l’hygiène et de la sociologie. L’heure passait et le conférencier ne donnait pas signe de vie. Soudain, on entendit un énorme bruit dans l’escalier Sainte-Marie. On se précipita. Une foule d’au moins cinq cents personnes entourait en criant, riant, vociférant, gesticulant, un individu vêtu d’un simple caleçon.

C’était le conférencier.

Un agent intervint.

— Vous êtes fou, lui dit-il. En voilà une façon de s’habiller.

L’autre le toisa avec mépris.

— Je m’habille suivant mes idées. Les pores de ma peau excrétant de la substance nocive élaborée par les glandes sudoripares doivent être libres ; voilà pourquoi vous me voyez si peu vêtu. Les fous sont ceux qui se couvrent de drap par une chaleur pareille.

L’agent hocha la tête.

— Pas d’erreur, fit-il, se parlant à lui-même… Allons, suivez-moi.

Il le conduisit au poste. Le commissaire de police, après avoir interrogé le prisonnier, fut de l’avis de son subordonné. On appela trois médecins pour l’examiner. Tous trois déclarèrent que l’homme était absolument sain d’esprit.

Trois médecins d’accord. Le fait était si rare qu’il impressionna le commissaire.

— Je veux bien vous croire, assura-t-il. Mais dites à votre client de ne pas remettre les pieds dans mon quartier avec un costume semblable. Sans quoi, fou ou non, je l’expédie au dépôt.

Un autre type qui fut très connu et qui jouit d’une immense popularité dans les milieux anarchistes : Ologue le Cynique.

Il avait choisi ce pseudonyme éblouissant, on ne sait trop pourquoi. Mais ça lui allait comme un gant. Il portait une grosse tête carrée, avec des lunettes rondes, sur un corps trapu et qui dénotait une force physique peu commune. Il était imberbe et sa bouche ne cessait de se livrer à toutes les contorsions.

Il collaborait régulièrement à l’Anarchie. Et, cependant, c’était un employé d’administration modèle. Généralement il s’habillait d’une redingote impeccable et s’ornait d’une cravate nouée de travers. Il marchait pieds nus dans des sandales, son chapeau à la main, un parapluie et des livres sous le bras.

Il avait la manie, en parlant, de faire des moulinets avec son bras droit qu’il jetait, tout à coup en avant comme pour pourfendre son interlocuteur.

Sa culture était immense. Il connaissait le latin, le grec, l’allemand et plusieurs autres langues vivantes. Il savait par cœur Rabelais, se délectait d’Anatole France.

Dans les balades anarchistes, il n’était pas rare de le rencontrer, demi-nu, un tronc d’arbre à la main. Il s’affirmait l’homme des bois.

Ses articles de l’Anarchie révélaient un style bien personnel et savoureux où explosait à chaque ligne la haine irréductible des boutiquiers et des concierges. On y épinglait des phrases de ce genre :


« Parce que j’omets souvent de parer mon crâne d’une incohérente coupole de feutre, la réprobation règne sur le visage de mon portier. »


« On a sa dignité, comme dit mainte épicière, et je ne voudrais pas être assimilé par quiconque à un honnête homme. C’est pourquoi je me considère volontiers comme un dévoyé magnanime et souriant comme une crapule surhumaine. »


« Et toi, funeste boutiquier, type hilare, bedonnant de corps et d’âme, tu passes en douceur des haricots vieux de trois années et des souhaits nauséabonds.

Tu es semblable à un concierge, original comme un bec de gaz. »


« De même que nous absorbons des aliments sains et appétissants et que nous en expulsons le superflu après quelques opérations chimiques, de même nous nous emplissons le cœur de la splendeur du monde et nous excrémentons cette splendeur sous forme d’œuvre d’art. »


Faut-il dire que nombreux s’affirmaient ceux qui ne trouvaient pas cela si ridicule ?

Un jour, Ologue le Cynique pria un camarade de l’accompagner dans un magasin de nouveautés. Il allait faire emplette de vêtements. Mais à peine le vendeur se présentait-il, qu’il fonçait sur lui le bras en avant, de son geste habituel de pourfendeur. Et il s’écriait, lyrique :

— Monsieur, je désire un pantalon… un pantalon couleur d’azur, symbole d’espérance.

Le vendeur, épouvanté, tourna les talons. Ologue, pourtant, était un excellent homme.

Qu’est-il devenu ? Sans doute toujours employé d’administration.

Son ami intime, Pierre D…, aujourd’hui journaliste, l’accompagnait souvent. Ce dernier, fils de famille bourgeoise, toujours tiré à quatre épingles, était le poète du milieu. Après la mort de Libertad, il exerça sur les anarchistes une bienfaisante influence. Ce poète, qui récitait des poèmes entiers d’Albert Samain et d’Henri de Régnier en s’accompagnant au piano, savait parler de l’amour comme nul n’en a parlé. Il modifia, là-dessus, de fond en comble, les conceptions anarchistes telles que Libertad les avait fait accepter. Il faut dire que, du temps de Libertad, parurent des articles où l’on examinait très sérieusement la nécessité de la prostitution. On allait plus loin. On déclarait qu’il devenait utile de contracter des maladies vénériennes pour pouvoir les communiquer aux bourgeois et prendre sur eux la revanche de la contamination. Imitation de la belle Ferronnière qui se vengea ainsi de son royal amant. Ces sottises furent prises longtemps en considération. Grâce à Pierre D…, les anarchistes, revenus à des notions plus saines (c’est le cas de le dire) les balayèrent.

Une des gloires de l’individualisme de cette époque, ce fut le camarade Lorulot qui a évolué depuis, comme d’ailleurs tant d’autres. Lorulot avait débuté dans l’anarchisme, en qualité de colon à Saint-Germain. Cela en 1904 ou 1905. Ce fut une colonie inoubliable que celle de Saint-Germain qui comptait, parmi ses membres, Ernest Girault, alors un des purs de l’anarchie, maintenant un des purs du communisme, et Jean Goldsky. En principe, une colonie anarchiste, c’est une réunion de camarades, hommes et femmes, qui prétendent vivre librement, en marge de la Société. Ça commence par des appels à la solidarité, ça finit par des bagarres. Lucien Descaves a écrit, là-dessus une pièce de théâtre, La Clairière, qu’on n’a pas oubliée.

Lorulot était un drôle de colon.

Un après-midi d’été, par une chaleur suffocante, la colonie était au travail, les camarades suaient, geignaient. L’un d’eux, soudain demanda :

— Ah çà ! Où est donc Lorulot ?

On appela. Pas de réponse.

L’inquiétude gagna les colons. Lui serait-il arrivé malheur ? On se mit à sa recherche. Bientôt on le retrouva à califourchon sur une branche d’arbre tout en haut, sur le faîte. Il lisait tranquillement des vers. Mais le plus étrange, c’est qu’il était entièrement nu, nu comme un ver. Les camarades interloqués l’interpellèrent.

Lorulot laissa tomber son regard sur ceux qui criaient vers lui.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— Tu es donc fou ?

Lorulot, sans se démonter, expliqua :

— Comment, vous ne voyez pas… Je prends un bain de soleil.

Et, doctrinal :

— Si vous n’étiez pas des ignares, vous devriez savoir que les anarchistes dignes de ce nom, prennent des bains de soleil.

Là-dessus la voix d’un grincheux s’éleva :

— Nous, pendant ce temps, nous prenons des bains de sueur.

Alors Lorulot, péremptoire :

— Naturellement. Vous, vous êtes les bras… travaillez… Moi, je suis le cerveau… je pense.

Ainsi prononça ce cerveau « élevé ». Après quoi, comme si rien ne s’était passé, il se remit à sa lecture.

Quelques temps après, Lorulot s’avéra un sociologue de premier ordre. Il venait de découvrir la banane. Il fit de la banane le pivot de la question sociale. Il disait aux prolétaires :

« Vous êtes trop exigeants. Si la vie devient chère, c’est votre faute.

» Au lieu de réclamer sans cesse des augmentations de salaires, ne feriez-vous pas mieux d’éliminer de vos besoins tous ceux qui ne sont pas strictement nécessaires.

» Supprimez de votre repas, viande et poisson. C’est superflu.

» Contentez-vous, par jour, d’une banane. C’est chimiquement l’aliment complet et naturel.

» Plus de grèves ! plus de patrons ! plus d’ouvriers ! plus de syndicats ! Et cela grâce à la banane. »

Et Lorulot ne se contentait pas d’enseigner. Il prêchait d’exemple.

Après ça il imagina le régime à l’huile. M. Brisset avait fait descendre l’homme de la grenouille. Lorulot le fit descendre de la baleine.

L’huile contenue dans les flancs de ce cétacé, voilà quel était le salut. L’huile, c’était la vie ; l’huile c’était la santé.

Encore si Lorulot eût préconisé l’huile d’olive !

Mais, pour étayer sa démonstration, Lorulot expliquait que c’est grâce à l’huile qu’on peut conserver les aliments. Exemple : les sardines à l’huile, les maquereaux à l’huile, etc. C’était tout à fait convaincant.

L’anarchie à l’huile !

Et Lorulot, mettant en pratique ses théories, commença par absorber quotidiennement une dose copieuse d’huile. L’apôtre de l’oléofaction laïque et obligatoire buvait de l’huile comme un autre aurait bu du vin, du café, du thé… Et il se conservait ainsi superbement.

Il n’était pas le seul, du reste, à se complaire en de telles excentricités. Certains compagnons ne voulaient manger que de l’herbe. Quelques-uns d’entre eux allaient jusqu’à en brouter. Ils entendaient, par cette méthode, résoudre le problème de la vie chère. Ils proclamaient que cette alimentation était la seule normale, la seule conforme aux exigences de l’organisme humain. Et ils se réclamaient de Büchner, Hæckel et de quelques autres.



Tels étaient les milieux anarchistes. On n’en finirait point si l’on voulait rappeler tous les phénomènes qui s’y présentèrent librement et toutes les théories, plus fantastiques les unes que les autres, qui y circulaient. Cela dépasserait le cadre de ce récit. Mais il était indispensable de bien montrer le milieu avec ses excès et ses ridicules, qui permit l’épanouissement monstrueux de l’illégalisme et dont sortirent, tout armés, les bandits tragiques.

À la base, folie, ignorance, révolte, désir de se singulariser.

Et, cependant, la plupart de ces hommes étaient des volontés et des intelligences, souvent des âmes de douceur. Le spectacle des iniquités sociales les avait conduits là. De funestes théoriciens firent le reste, des théoriciens péremptoires qui affectaient le mépris des bipèdes humains, qui qualifiaient leurs semblables d’abrutis et de crétins, qui s’érigeaient au-dessus des foules, omniscients et superbes.

Ceux-là n’ont pas trinqué.

Mais veut-on descendre jusque dans les profondeurs de l’âme des bandits ?

Qu’on médite ces lignes parues dans un journal de l’époque et qu’il n’est peut-être pas inutile de reproduire.


« En face de la misère et de la souffrance, l’existence des jouisseurs constitue une provocation permanente, une raillerie cynique, une tentation constante. Il y a, au bas de l’échelle sociale, des intelligences et des audaces, des hommes dont le cerveau est plein et l’âme neuve. Ils ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Et c’est parce qu’ils savent voir, qu’ils savent entendre, qu’un beau jour, ils se dressent formidables, et qu’ils attaquent, ce qui est, pour eux, le seul moyen de se défendre.

« Ah ! l’on nous parle de lutte de classes et de Révolution prochaine. L’individu ne demande pas mieux. Mais en attendant cette aube rouge, il faut qu’il vive, l’individu. Il regarde autour de lui. En haut, en bas, à droite, à gauche, devant, derrière c’est l’ignoble lutte pour la vie, avec toutes ses conséquences affreuses, voilées par l’hypocrisie contemporaine, masquée par les morales et bâillonnée par les Codes. Il regarde, l’individu. Ici, la petite minorité qui jouit, sans raison, sans excuses, parce que le hasard l’a servie et conduite. Là, l’immense troupeau abîmé dans la veulerie, enfoui dans la passivité. Plus loin, des déchets et des victimes que la révolte a mutilés, proies faciles des geôles et des salles d’hôpital.

« Que fera-t-il, l’individu ? Va-t-il prendre un numéro et s’embrigader dans le corps des prolétaires exploités, affamés, assassinés, bétail d’usine, chair à patrons, chair à canons, chair à boxons… Va-t-il se briser, lui aussi dans la révolte, sans moyens, sans armes, sans espoirs de triomphe ?

« Entre les écrasés et les indomptés, il ne sait à quoi se résoudre. Dans les jungles modernes, que sont nos grandes villes, il sait que les bêtes féroces à face humaine pullulent et s’entre-dévorent. Il faut qu’il se défende. Il faut qu’il s’arme pour la lutte. Sous peine de succomber, de devenir l’une de ces pâles victimes rongées de tuberculose, usées d’anémie, abêties d’alcool, il faut pour se défendre qu’il attaque. N’étant pas né mouton, il ne peut constamment rentrer ses griffes et tendre son échine aux coups de trique…

« …Et un matin, il sort de son taudis, il vole une auto, tue un gardien de recettes, abat un gardien de la paix, et écrase les autres.

« Il est devenu l’Illégal, l’Endehors. Braves rentiers satisfaits d’en haut et d’en bas, prenez garde à vous. »


Cette page, qui fut publiée au moment même où les bandits poursuivaient le cours de leurs exploits, jette une lumière crue sur les mobiles vrais qui les firent agir[1]. À la base, l’instinct de révolte puis beaucoup de lassitude, le mépris des prophètes et des théoriciens révolutionnaires, le besoin ardent de vivre, de jouir de la vie, coûte que coûte… Et, une fois le doigt dans l’engrenage, toute l’âme y passant. La bête fauve se réveillant dans l’homme, dans le rêveur d’hier. Celui qui aurait pu devenir un apôtre se transformant en bandit.

Les ravages qu’ont fait certaines théories parmi des milliers de jeunes gens enthousiastes sont incalculables.

Pour avoir sacrifié à l’idole illégaliste, les anarchistes ont peuplé les bagnes et les prisons ; ils sont devenus la chose des geôliers et des chaouchs.

Singulière méthode pour réaliser sa vie.




  1. Elle parut dans la Guerre Sociale. Elle était signée : Victor Méric.