Les Cantilènes/Les pâles filles de l’argile
Apparence
Premières Poésies : 1883-1886, Société du Mercure de France, , Les Syrtes. Les Cantilènes (p. 209-210).
Les pâles filles de l’argile
S’en vont hurlant par les chemins,
Et dans un transport inutile
Sur leurs seins nus crispent leurs mains.
Lèvre vaine de ses carmins,
Orgueil de la hanche nubile,
Senteurs fugaces de jasmins.
O cette extase puérile !
Toi, dans qui j’ai constitué
Pour me consoler de la terre,
L’amour stérile et solitaire,
Dors ton sommeil impollué
Sous la pierre que ne soulève
Que la force occulte du rêve.