Les Castes dans l’Inde/Partie 1/Chapitre 7

La bibliothèque libre.
Ernest Leroux (p. 121-137).

VII


Dès le début j’ai mis le lecteur en garde contre l’illusion commune qui fait concevoir l’organisation des castes comme un cadre immuable, coupé de cloisons infranchissables, comme un système ou l’autorité d’une construction harmonique et réfléchie serait soutenue par le prestige d’une identité toujours intacte. Il faut que j’y revienne. L’esquisse des traits fixes risquerait d’égarer les impressions, si l’on ne voyait en action quelques-uns au moins des agens qui portent la variété, la mobilité, la vie, dans ce vaste organisme. Des fermens de rénovation l’agitent, le modifient incessamment ; le principe hiérarchique qui le pénètre tend à la conservation et à la stabilité. Ce sont deux grands courans qui le traversent en sens contraires.

Tous les hommes qui ont observé de près la société hindoue sont unanimes à y constater un actif va-et-vient dans la composition, le rang, les occupations des castes. Un des plus perspicaces va jusqu’à déclarer que, si la descendance constitue une présomption en faveur des prétentions de la génération suivante, c’est une simple présomption, que modifient ou infirment un nombre infini de circonstances[1]. On ne peut ouvrir aucun des documens qui nous sont accessibles sans se heurter à une foule de témoignages ou de faits, d’indices ou d’affirmations, qui présentent ce monde de corporations juxtaposées et enchevêtrées dans un mouvement continuel et double, de désintégration, de reconstitution.

Les grandes castes à nom générique, — les Brâhmanes, les Râjpouts, les Jats, — ne sont à vrai dire, que des collections de castes ; l’unité réelle est dans les subdivisions, sous-castes, clans ou comme on voudra les appeler. Je l’ai dit, il importe de s’en souvenir. Le nom de Râjpouts n’est qu’un titre honorifique dont l’unité embrasse une foule de tribus, de castes, différentes d’origine, de profession, de coutume. Les Jats du Penjab sont, à n’en pas douter, un mélange de populations fort diverses. Et le Jat n’a pas si tort, quand on le questionne sur sa caste, de répondre par le nom d’un clan, qui est sa vraie patrie corporative[2].

Ces sections mêmes se morcellent. Les noms se diversifient, le penchant sécessionniste continue son œuvre. C’est ainsi que, parmi les castes de Brâhmanes, de Vaidyas, de Kâyasthas, au Bengale, se constituent de petits groupes appelés dals, samâjas, quelquefois melas, qui ne tardent pas à fermer, pour ceux qui en font partie, l’horizon de la caste, soit que le voisinage seul les rapproche d’abord, soit qu’ils se distinguent par quelque usage qu’un homme d’autorité exceptionnelle a su leur faire adopter[3]. C’est même là, dans ces petits groupes, que réside l’élément novateur par l’intermédiaire duquel peut, de proche en proche, grâce à l’infusion discrète de pratiques nouvelles, se propager un déplacement plus général d’idées et d’habitudes. En attendant, le premier résultat est de multiplier les fractionnemens et les castes. Des sections se constituent, numériquement très faibles ; la porte s’ouvre d’autant plus large aux modifications de tout ordre que l’entente d’un petit groupe est suffisante pour les fonder.

D’un usage particulier une caste nouvelle peut naître. Il y a d’autres facteurs.

La répartition géographique d’abord. C’est en raison de leur dispersion que les Jainas de l’Inde du Nord ont formé six castes que ne distingue aucune particularité professionnelle[4]. Les migrations constituent invariablement en une caste spéciale la branche qui s’est détachée du tronc primitif. Nulle part le fait n’est plus apparent que parmi les castes de brâhmanes, qui ont conservé des souvenirs généralement plus précis de leurs origines ; mais il se vérifie à tous les degrés de l’échelle[5].

La religion intervient aussi. Bien que la caste ait su résister à l’action contraire de l’islamisme, qu’elle se soit imposée souvent aux sectateurs d’une croyance qui théoriquement ne lui est guère sympathique, il est certain que l’islamisme a, en envahissant l’Inde, porté à cet égard quelque perturbation dans les régions où il s’est le plus solidement assis. Beaucoup de classes professionnelles, dans l’ouest, se divisent en tribus hindoues et tribus musulmanes qui se font pendant[6]. À elle seule la différence des idées sur la pureté extérieure est de nature, sinon à supprimer les dénominations communes, du moins à relâcher le faisceau, à créer des schismes réels. Et il semble bien que la conquête musulmane ait, en détendant les liens de la caste, ramené dans certains cas, à la situation de simples tribus les castes guerrières qu’elles ont pénétrées[7]. La propagation de la doctrine des Sikhs a, elle aussi, contribué à l’évolution de plusieurs castes. En adhérant à la secte, elles trouvaient un moyen de relever leur niveau social. Le calcul est d’autant plus naturel que le Sikhisme élimine théoriquement la notion de caste. Il est du reste sensible que cette ascension est toujours accompagnée, et sans doute justifiée en partie, par l’abandon de certaines occupations, réputées dégradantes[8]. Les superstitions mêmes des tribus anâryennes ont pu agir pour leur part, s’il est vrai, comme l’estiment de bons juges[9], que des sections de prêtres sorciers aient été incorporées, à titre de brâhmanes, que, par exemple, les brâhmanes Ojhas des Provinces nord-ouest, d’autres encore, n’aient pas une origine plus brillante.

Dans le sein de l’hindouisme proprement dit, plusieurs castes ou sous-castes doivent leur individualité à des sécessions religieuses. Les Lingayets du Dekhan[10] forment bien une classe spéciale fondée sur leur attachement au culte çivaïte du linga. Et quelles que soient les raisons particulières qui les ont morcelés en cinq castes, c’est encore en vertu d’une considération religieuse, en vertu du rôle sacerdotal qui lui est dévolu, que la première, celle des Jângamas, s’est séparée et a assuré sa prépondérance.

De tout temps, les sectes ont pullulé dans l’Inde ; cette végétation est loin d’être arrêtée. Il en naît presque d’année en année. Il est vrai que c’est d’ordinaire pour s’absorber bien vite dans la marée montante de l’hindouisme qui, malgré son caractère composite, est réputé orthodoxe. En général ces mouvemens religieux, très circonscrits, donnent naissance seulement à des groupes d’ascètes qui, étant voués à la pénitence et au célibat, excluent la condition première de la caste, l’hérédité. Ils se recrutent par les affiliations volontaires où s’adjoignent des enfans empruntés à d’autres castes. Cependant, nombre de ces confréries, étant composées d’associés des deux sexes, tournent plus ou moins en castes héréditaires, quelquefois très restreintes, tels que les Arâdis et les Bhâradis de Poona[11]. Les Vairâgis sont autrement nombreux[12] ; subdivisés en plusieurs sections, à l’instar des vraies castes, ils ne forment pas encore une caste strictement héréditaire. L’évolution est plus avancée chez les Gosains, qui, ayant admis le mariage, constituent maintenant des castes de plein exercice[13]. Certaines sectes, comme celles des Bishnoïs, au Penjab, fondée au xve siècle par un Râjpout de Bikanir, n’ont jamais eu l’aspect ni la règle d’un ordre religieux ; elles fournissent un exemple tout à fait net de gens abandonnant, sous l’empire d’une commune hérésie, leur groupe primitif, pour se former en corporation autonome[14].

Les mouvemens qui se produisent ainsi dans les castes et en modifient incessamment l’assiette, sont individuels ou sont collectifs. Certaines gens trouvent moyen, grâce à des protections puissantes ou à des subterfuges, à des fictions ou à la corruption, de s’introduire isolément dans des castes diverses ; le fait est fréquent surtout dans les pays frontières, d’une observance moins stricte[15]. On a vu des hommes de toute caste créés brâhmanes par le caprice d’un chef[16]. Telle caste peu sévère, sous certaines conditions, ouvre aisément ses rangs à tout venant[17]. Telles tribus nomades ou criminelles, moyennant payement, s’adjoignent volontiers des compagnons[18].

C’est par masses plus ou moins compactes que se font les changements caractéristiques.

Ainsi qu’on le peut prévoir, ils obéissent à deux courans opposés. Certaines castes ou sections se constituent en s’élevant dans l’échelle sociale ; d’autres, plus nombreuses, se résignent à une déchéance que les circonstances leur imposent. C’est dans les règles qui, d’après le système brâhmanique, dominent la vie de la caste, règles de pureté, lois familiales ou croyances religieuses, qu’est le pivot autour duquel se prononcent ces mouvements.

Des populations aborigènes, peu civilisées, se brâhmanisent graduellement. Elles entrent peu à peu dans le cercle de l’hindouisme par une procédure qu’a ingénieusement mise en lumière sir A. Lyall[19]. M. Risley[20], analysant à son tour cette évolution, en distingue quatre types. Un certain nombre de chefs, ayant acquis quelque propriété foncière et la considération qui s’y attache, s’entourent de brâhmanes qui leur fabriquent une généalogie et une origine légendaire ; ou bien, des aborigènes se jettent dans les bras de quelque secte hindoue en abandonnant leur nom primitif ; ou encore, une tribu entière s’enrôle sous la bannière de l’hindouisme en créant une caste nouvelle ; ou enfin, l’évolution se produit lentement et se manifeste par le changement de nom. Dans tous les cas c’est l’adoption des fêtes, des usages religieux hindous, l’adoption des pratiques de purification et des lois qui règlent le mariage, surtout le respect prodigué aux brâhmanes reconnus comme prêtres et maîtres religieux de la tribu, qui marquent et autorisent cette ascension. De tous côtés les exemples affluent : Minas de l’Inde Centrale[21], Bâgris[22] des Provinces nord-ouest, Khands et Santias de l’Orissa[23], que sais-je encore ? Le mécanisme est toujours le même[24]. Ainsi s’explique que plusieurs clans râjpouts portent le nom de tribus anâryennes ; c’est sans doute qu’ils en sont nés[25]. Il ne serait pas plus surprenant que beaucoup de Râjpouts du Penjab se fussent constitués des débris de plusieurs clans ou castes, au fur et à mesure que leur accession à la propriété du sol leur conférait une importance sociale grandissante et colorait leurs ambitions[26].

Il en arrive de même, bien entendu, pour des castes constituées dès longtemps dans les milieux hindous. Tel clan d’Ahîrs se forme en caste spéciale, dédaigneuse de ses anciens congénères, au prix de quelques réformes, en condamnant les femmes à la réclusion réglementaire, en supprimant les secondes noces pour les veuves[27] ; les Chamârs qui abandonnent la manipulation déshonorante du cuir pour le tissage deviennent des Chamârs Joulâhas, en attendant qu’ils soient réputés Joulâhas de plein droit ; des Choûhras, qui renoncent au métier de vidangeurs, se transforment en Mourallis. Les cas ne se comptent plus.

Plus fréquente encore est la marche inverse. Les enfants illégitimes de la caste des Karanas, en Orissa, se sont formés en un groupe spécial[28]. Dans la même province, une caste de Chattarkhaïs s’est recrutée des gens de toute origine qui ont perdu leur respectabilité pour s’être nourris aux « cuisines de secours » pendant la dernière famine. Elle s’est même rapidement subdivisée en deux sections, suivant le rang antérieur des nouveaux venus[29]. Tout en conservant leur titre et l’usage du cordon sacré, les brâhmanes qui prêtent leur office à des classes méprisées tombent eux-mêmes dans un discrédit qui les met vis-à-vis de leurs congénères dans un état de rigoureuse quarantaine. Le maniement de la charrue ne leur est pas moins fatal. On en voit, parmi les Thâvîs, les Dhoûnsars, les Dharoûkras[30], qui, par ces infractions ou par d’autres, ont aliéné, dans un passé récent, jusqu’au titre qui leur assurait naguère un reste de supériorité et de respect. Quoiqu’ils prétendent à une origine brâhmanique, qu’ils enferment leurs femmes et portent le cordon, les Tagas ne sont plus au Penjab qu’une caste criminelle de voleurs[31]. On peut imaginer que la même déchéance frappe plus facilement encore des castes plus modestes, Râjpouts, Banyas et autres. Il serait sans profit de grossir la liste.

Par les facteurs qui modifient la condition des groupes, on peut juger des considérations principales qui en règlent la hiérarchie. Elle est très pointilleuse ; elle n’est pas invariable, il s’en faut. Des circonstances spéciales surtout les hasards historiques qui à un moment donné, ont porté au pouvoir dans une province le représentant de telle classe qui, d’origine, n’y paraissait pas destinée, peuvent altérer l’harmonie des lignes générales. La race agricole des Kounbis à Poona va jusqu’à se parer de la qualité de Kshatriyas ; le grand rôle qu’a joué au xviie siècle un de ses membres, Çivajî, comme fondateur de la puissance mahratte, n’est pas étranger à cette prétention[32]. Mais, à tout prendre, ce qui règle la préséance, c’est le degré de fidélité avec lequel chaque caste se conforme, ou fait profession de se conformer, aux enseignements brâhmaniques, soit pour le mariage ou la pureté extérieure, soit pour les occupations ou les coutumes accessoires dont j’ai tenté de donner quelque idée. C’est avant tout l’impureté supposée de leurs métiers ou de leur nourriture qui fait l’abjection des castes les plus basses, celles pour lesquelles prévaut la dénomination impropre d’outcasts[33]. On conçoit que les scrupules de chacun soient ici en éveil puisque la prescription essentielle revient à ne jamais frayer avec des individus inférieurs et souillés.

Chose caractéristique, la vanité généralement très exaltée des divers groupes s’attache surtout à revendiquer des liens parfaitement chimériques avec des castes comme les Kshatriyas, les Vaiçyas, du système brâhmanique, qui n’ont aucune réalité, au moins actuelle. Elle ne se peut donc autoriser d’aucune tradition sincère. Elle est tardive et s’inspire, comme le système hiérarchique tout entier, de la théorie sacerdotale.

Il n’est pas étonnant que le couronnement de toute l’ordonnance soit la primauté qu’elle assure aux brâhmanes. Les privilèges de toutes sortes dont ils bénéficient, les respects souvent extravagans qu’ils obtiennent ont été plus d’une fois décrits[34]. La domination et le prestige de la caste brâhmanique, on le peut affirmer sans exagération, sont la caractéristique la plus certaine de l’hindouisme[35]. Cette disposition est si forte que telle caste contre laquelle s’élèvent bien des préjugés, des rancunes et des mépris, est, malgré tout, entourée d’une considération durable, par la seule raison qu’elle se montre plus fidèle aux pratiques des brâhmanes[36]. Si bas que soient certains groupes, quelque tache qu’imprime leur fréquentation aux brâhmanes qui consentent à officier pour eux, le concours que prêtent des brâhmanes à leurs cérémonies religieuses suffit à assurer à ceux qui l’obtiennent une supériorité manifeste sur ceux qui s’en passent. Le seul nom de brâhmane est un titre très éminent. Les sections mêmes que les brâhmanes de bonne souche méprisent le plus, comme les Joshis des Provinces du nord-ouest[37], sont, pour ce nom seul, profondément révérées par la grande masse de la population[38].

Ce respect pour les « dieux de la terre » ne se lie pas uniquement à leur caractère religieux ; il s’étend aux représentans de la classe auxquels ni leurs occupations, ni leur rôle ordinaire ne donneraient de ce chef aucun titre. Le respect proprement religieux se prodigue à toutes sortes d’ascètes et de docteurs dont un très grand nombre ne sont pas brâhmanes. Inversement, des sectes que leur croyance hétérodoxe devrait détacher aisément des brâhmanes et des préjugés de caste, comme les Jainas[39], des musulmans même, continuent de témoigner aux brâhmanes une déférence prosternée ; elles veulent des brâhmanes pour prêtres de leur culte. À plus forte raison la prérogative brâhmanique plane-t-elle au-dessus des conflits sectaires entre Vishnouïtes et Çivaïtes. Les brâhmanes affectent volontiers de se montrer dédaigneux de ces divisions[40].

Parmi tant de complications confuses, il n’est pas aisé d’orienter rapidement et de haut les yeux qu’une expérience continue n’a pas préparés à ces rectifications spontanées telles qu’en comporte toute vue perspective. Cette esquisse est destinée à vieillir rapidement ; peut-être la situation qu’elle résume a-t-elle, dans les derniers temps, subi plus d’une atteinte. Si puissante que soit la force de conservation et d’inertie propre à l’Orient, l’organisation traditionnelle est attaquée par l’influence occidentale, par les notions, par les habitudes qu’elle patronne. Dans le choix de ses auxiliaires de tout genre, le gouvernement anglo-indien ne tient aucun compte de la caste ni de ses préjugés ; il ne s’inspire que des titres personnels. Armée et administration rapprochent des gens de toutes classes dans une intimité qui eut paru naguère intolérable. La coutume est battue en brèche et par les idées et par les faits.

Malgré leur superbe dédain pour les barbares, les Mlecchas, qu’ils considèrent théoriquement comme de véritables outcasts, il est difficile aux Hindous de se soustraire, pour leurs puissans maîtres, à une admiration craintive qui prête à ces soi-disans parias un singulier prestige. Les relations de tout genre avec ces barbares si supérieurs en civilisation, ne sont pas seulement fréquentes ; elles apparaissent, au fond, comme honorables et flatteuses. La vanité de l’imitation mine incessamment l’instinct traditionnel et ses scrupules. La viande envahit la table de bien des brâhmanes ; la souillure contractée par un voyage au delà des mers et par les infractions qu’il entraîne n’est plus guère prise au tragique. Sur tous les points la règle s’énerve, la coutume désarme, et de proche en proche, de petit groupe en petit groupe, l’évolution s’ébranle. En face de l’administration régulière et forte de l’Angleterre, la juridiction de la caste nécessairement s’atrophie ; elle perd à la fois en étendue, en précision, en autorité.

Cette décadence est attestée de toutes parts. Il ne faut pas exagérer les effets acquis ; la tendance et les conséquences prochaines ne s’en peuvent méconnaître. Il est temps d’étudier la caste, si on la veut saisir bien vivante et sur le fait. Sans doute cette infiltration des idées et de l’imitation européennes est fort extérieure ; sans doute elle ne pénètre pas encore bien avant dans les couches profondes de cette population immense et tenace. Mais c’est l’ébranlement des hautes castes qui pourra entrainer rapidement tout le système. Le prestige de la classe brâhmanique est pour toute l’organisation la pierrre angulaire. C’est par là que la complexité aboutit à quelque unité. Ce fouillis qui déconcerte est ramené à une sorte de consistance et d’harmonie par les observances brâhmaniques qu’il accepte, par la domination brâhmanique qu’il consacre.

Qu’est-ce à dire ? Cette unité est-elle primitive ? L’organisation brâhmanique des castes est-elle à la racine même du régime ou n’en marque-t-elle que la forme dernière ?

La question est capitale. Les longs détails qui précèdent ont pour but, — et c’est leur excuse, — d’en préparer l’examen.

  1. Ibbetson, p. 172.
  2. lbid., p. 427.
  3. Guru Proshad Sen, Calc. Review, avril 1890, p. 335, 339-41 ; Nil Kaut Chatterjee, ibid., juillet 1891, p. 129 suiv.
  4. Nesfield, § 199, 200.
  5. Cf., par exemple, Ibbetson, § 343.
  6. Ibbetson, § 619; Nesfield, § 98.
  7. Ibbetson, § 456.
  8. Ibid., § 567.
  9. Cf. Sir A. Lyall, Asiatic Studies, p. 175-6, al. et p. 172 suiv. ; Nesfield, p. 63, 79.
  10. Steele, p. 105 suiv.
  11. Poona Gaz., I, 444, 446.
  12. Steele, p. 109 suiv. Sur leur situation au Bengale, comp. Guru Proshad Sen, Calc. Review, juillet 1890, p. 59.
  13. Nesfield, § 144.
  14. Ibbetson, § 123.
  15. Ibid., § 422, 423.
  16. Elliot, I, 148 ; Nepfield, p. 19.
  17. Sur les Banjâras cf. Nesfield, § 80.
  18. Ibbetson, § 577.
  19. Asiatic Studies, p. 103, al.
  20. Ethnogr. Gloss., p. XV suiv.
  21. Hearn, Aryan Household, p. 301, 306.
  22. Elliot, I, p. 9.
  23. N. K. Bose, Calc. Review, juillet 1891, p. 110.
  24. Ibbetson, § 345-7; Nesfield, § 118-20.
  25. Nesfield,p. 16-18.
  26. Ibbetson, § 339.
  27. Calcutta Review, juillet 1891, p. 109.
  28. Ibbetson. § 441. Cf. encore Alkinson, dans le Journal of the Asial. Soc. of Beng. 1884, p. 44.
  29. Risley, p. VIII.
  30. Ibbetson, § 423, 534, 586.
  31. Ibid., § 282-3.
  32. Poona Gaz., I, 284-5.
  33. Ibbetson, p. 153.
  34. Il suffit de renvoyer à l’abbé Dubois.
  35. Ibbetson, p. 111-12. Outre qu’elles sont très rares, les exceptions se fondent généralement sur quelque motif défini. Le cas de ces Santals du Bengale qui, au temps de la famine se laissaient mourir de faim plutôt que de toucher aux mets préparés par des brâhmanes est un retour piquant des scrupules entretenus par l’enseignement orthodoxe.
  36. Ibbetson, § 532.
  37. Nesfield, p. 68.
  38. Ibbetson, p. 108, 112, 131. C’est en vertu de la même tendance que les jainas se parent du cordon sacré qui les range parmi les dvijas, Dubois, I, p. 15.
  39. lbbetson, p. 112.
  40. Dubois, I, p. 160.